Comment celui qui était à l’origine footballeur, est devenu le meilleur compétiteur du championnat de la zone V, édition 2011…
Petites dreadlocks, t-shirt moulant sur un bermuda beige, Hassan Bigirimana est un gaillard auquel il ne faut pas chercher des noises. Avec un poids de 81 kg pour une taille de 1m 69, Hassan n’est que force et volonté. Avec deux médailles (Or et Bronze) remportées lors du championnat des pays d’Afrique de l’Est ainsi que le titre de meilleur judoka de la compétition, Hassan réalise ses vœux. Pourtant « le judo m’est venu tardivement » explique ce natif de Muramvya, cadet d’une famille de dix enfants.
Sa première passion au départ est le foot où il excelle en tant que gardien de but dans les matchs inter-scolaires de son école. Il rejoint par la suite l’équipe Onze Africains qui évolue en deuxième division avant d’être transféré à Flamengo FC. Il noue une relation tendue avec le Coach de l’équipe et écope d’une suspension de trois mois. « Vu que je m’ennuyais, je me suis dit pourquoi ne pas essayer quelque chose de nouveau d’autant que j’avais des amis qui pratiquaient le judo. » Décision payante : après avoir fait ses preuves en championnat, la sélection nationale lui ouvre grandement ses portes. Championnat d’Afrique de l’Est au Kenya, championnat d’Afrique centrale à Kinshasa, coupe d’Afrique au Cameroun, coupe d’Afrique juniors au Sénégal, le jeune homme enchaîne voyages et défis.
Autant de destinations où il s’aguerrit, comme par exemple cette demi-finale où il terrasse un Tanzanien qui venait de faire un stage de dix mois au Japon… . Et enfin le sacre: « Le fait d’avoir battu le tenant du titre depuis cinq ans en quart de finale », se rappelle Hassan, fier d’avoir « malmené » la sous-région à lui seul: « Je me suis retrouvé en finale contre un burundais, Ntaconayigize Vianney. Je l’ai battu mais c’est le Burundi qui a gagné.»
Quand il n’est pas occupé à vous plaquer par terre, Hassan étudie la communication à l’Université Paix et Réconciliation en deuxième année. Fervent musulman, Hassan aime prier et tient en compte sa famille (au moment de l’interview, il s’apprêtait à aller à Muramvya, voir sa mère). Son rêve : atteindre les Jeux Olympiques via les jeux africains à Maputo en septembre. A peine âgé de 25 ans, Hassan ne compte certainement pas s’arrêter en si bon chemin…