« Démission »,« fuite », « exil », ces mots sont parfois connotés négativement car ils renvoient à une certaine idée de lâcheté.
Ce témoignage est précieux. Beaucoup de choses avaient été dites sur le départ du vice-président de la Cour constitutionnelle. Les Burundais ont le droit de connaître sa version des faits. Et lui avait le devoir de la donner. C’est chose faite.
A lire le « journal » de Sylvère Nimpagaritse, ancien vice-président de la Cour constitutionnelle aujourd’hui réfugié en Belgique, on découvre un homme courageux, qui a fait face à de graves pressions. Et ce qui est extraordinaire, c’est l’humilité inscrite en filigrane dans son récit. Il ne se présente pas comme un « héros ». Il ne régle aucun compte, ne condamne pas ses anciens collègues.
Sylvère Nimpagaritse, comme ses collègues, avaient compris que la question du 3ème mandat n’était pas juridique, mais politique. Tous les juges espéraient dans le fond de leur coeur qu’ils ne seraient pas saisis pour donner une réponse juridique à une question politique. « On croyait l’affaire réglée au CNDD-FDD et voilà qu’ils semblent douter soudain de leur candidat : est-il vraiment éligible ? », raconte-t-il.
C’est le début alors de ce qui sera pour lui une véritable tragédie. « Quand j’apprends cette requête, je comprends qu’on veut nous faire porter tout le poids de la troisième candidature. »
A quatre semaines des élections, dans un climat très tendu, les sept juges vont devoir prendre une décision.
Le juge ne se présente pas comme un surhomme, il s’interroge, doute, il est tragiquement humain. Ainsi la veille du jour « J » il vit une sorte de « Gesthemani » : « Je dors peu cette nuit, je me demande si mes collègues parviennent à trouver le sommeil. »
Il raconte ensuite les difficiles délibérations, les pressions et finalement les menaces. Son témoignage est éclairant sur l’interférence du politique dans le juridique et sur la confusion institutionnelle qui n’a pas cessé de s’aggraver au Burundi depuis un certain 25 avril. Le juge aura le courage de ne pas signer le texte finalement proposé par le président de la Cour.
« Ce n’est pas la conclusion du délibéré, c’est le contraire, donc je ne signe pas. » dit-il au président de la Cour.
Les autres membres de la Cour ne bronchent pas. Soudain, il va comprendre que tout est joué. Il va comprendre qu’il est seul et, surtout, que sa décision le met en danger.
Aujourd’hui, M. Nimpagaritse dit qu’il a fait « son choix » et qu’il en est « fier. » Certes, il a payé cette liberté un prix fort. Désormais, réfugié, il vit en exil. « Je suis en paix avec ma conscience » dit-il. Cela par contre n’a pas de prix…
Ooh mon Dieu! Encore un autre silence radio au Burkina!
Nos presidents africains veulent diriger des muets. Quel programme de gouvernement!
1. Reellement si vous analysez bien cette litanie Demission-Fuite-Exil (surtout pour l’elite burundaise) et les 100.000 refugies burundais dans les pays limitrophes, et tout ca apres des decennies de dictatures militaires sous le parti UPRONA, et tout ca apres plus d’une dizaine d’annees de guerre civile, il est malheureux de remarquer que le pouvoir du CNDD-FDD qui etait suppose etre un pouvoir liberateur N’A EN FAIT ETE QU’UN MAUVAIS TOURNANT DANS L’HISTOIRE/AVENIR DU BEAU PAYS PAYS DE MWEZI GISABO (et ceci s’applique a toutes les ethnies confondues:Hutu, Tutsi et Twa).
2. Le citoyen burundais lambda/MUNYAGIHUGU NYARUCARI avait droit a un regime politique qui oeuvre pour son developpement durable et inclusive, et qui oeuvre pour la protection de sa personne et de ses biens.
MANA GARUKIRA UBURUNDI RWA BASOKURUZA, UBURUNDI BWA MWEZI GISABO.
3. Et je crois qu’il y a meme moyen de demontrer ce que je viens de dire par des donnees/rapports socio-economiques.
Jewe ko ndaba henshi, raba ivyo nsomye:
« Stuart Smington yemeye ko Reta Zunze Ubumwe za Amerika zidashobora guheba Uburundi,ariko isaba ko ibiganiro bihuza abarundi bigatuma amahoro n’umutekano biboneka vyobandanya. »
Vyisomere kur’iyi adresse mwebwe mubitahura neza :
http://www.igihe.bi/usa-isaba-ko-ibiganiro-mu-burundi.html
Voilà l’homme.
Et les autres : Dukeneye kubumva. Gervais Rufyikiri, le président de l’assemblée nationale, ….. les frondeurs en général…
La constitution du Burundi permet au président de nommer les membres de la cour constitutionnelle. Au vu des fautes lourdes de conséquences qu ils ont commises ne serait il pas possible qu’ils soient élus par leurs collègues ? J admire le courage de Nimpagaritse et lui souhaite un exil moins long . On a besoin des gens qui ont un idéal.
Ururimi ry’umwe rukamwa ayera.Ce monsieur fait désormais partie du CNARED, que voulez-vous qu’il dise?
La cour en soi a essaye de donner son avis. Leur point de vue n’est pas differente de celle de la majorite des Burundais. Apres pressions et intervention des politiciens, c’est normal que la cour n’a pas pu resister en sa majorite: elle est nommee par le president. Il faut etre courageux, etre vrai juge naturel comme Mr. Nimpagaritse pour tenir sa parole, ce n’est pas fait pour tous.
Est-ce un crime d’appartenir a l’opposition??? Et ceux qui acceptent de statuer pour recevoir de l’argent, des promotions etc….condamnables ou pas?
Il faut reconnaitre le courage de cet homme…mais je comprend le doute de certains comme ce Ali Rugira, il est devenu difficile de croire que des hommes comme ça existent encore au Burundi….mais oui ils existent et c’est un exemple important que d’autres courageux dans l’ombre pourraient suivre ! Et je suis sûr que les cimetières au Burundi sont plein d’hommes qui sont morts tués à cause de leur courage et qui ont emporté dans leurs tombes le secret de leurs actes de bravoure…souvent leurs familles le savent et pleurent encore…si la CVR pouvait voir le jour et être une vraie commission vérité twomenya vyinsi. MERCI aussi à Iwacu d’avoir publié ce temoignage !
Que le commentaire de A Kaburahe soit sous forme d’interrogation , d’affirmation ou d’exclamation M Ayuyu, nous, lecteurs du journal Iwacu sommes satisfaits de son travail de nous avoir permis de savoir ce qui s’est passé et les auteurs de ce tripatouillage du droit.
C’est le plus important mais personnellement je crois qu’on le veuille ou pas,cette décision et ceux qui l’ont prise marquera d’une ancre indélébile , malheureusement , l’histoire de cette Cour.
Cher Antoine,
Vous dites « un temoignage pour l’histoire ». Et si vous mettiez un point d’interrogation pour éviter peut-être de légitimer des propos qui ne le sont pas? Et si c’était » une arnaque de l’histoire » ? En effet, cher Antoine, nous sommes dans un contexte où tous les coups sont permis pour nuire à l’autre, surtout celui avec qui vous ne partagez pas les opinions politiques. Or, vous le savez, les journalistes, activistes de la société civile, opposants etc…, il suffisait de franchir la frontière et se rendre au Rwanda pour avoir le visa pour la Belgique, fief actuel des anti-mandats. Au delà des Burundais, je vous laisse apprécier la position de Louis Michel et les autres autorités belges pour se rendre compte qu’il y a parfois du non dits dans notre histoire. Il y a des faits qui ne trompent pas!
Si on fait des recoupements dans les faits, gestes, événements autour de ce « 2ème, 3ème » mandat, on peut écrire une histoire (ou des histoires tant qu’on aura pas encore appris à dire la vérité).
Portez-vous bien
Et vous croyez cher AYUHU que vous etes le seul detenteur de la verite dans un pays ou seuls les defenseurs du troisieme mandat disent la verite!!!! Rien d’etonnant si on peut imaginer un pays ou un usurpateur du pouvoir se dit etre l’interlocuteur de Dieu, sa femme et tous ses enfants. Demain, il nous dira qu’il s’est reveille avec des semences dans la main, en signe a tous les burundais qu’il est l’elu de Dieu sauf que, autres fois quand nos aieux marchaient encore nus, c’etaient des enfants des rois et a la naissance. Merci au DD de nous avoir retourne a l’age de la pierre. Il reste a savoir si les burundais resisteront a etre deshabilles!!!!!
Tiens donc, selon vous, M. Nimpagaritse aurait choisi de renoncer à la profession à laquelle il a consacré tant d’années, aurait choisi de renoncer à ce poste honorifique, et aurait choisi de fuir volontairement la terre de ses ancêtres ? Quel magnifique scenario… qui ne tient pas la route une seule seconde. Nous savons tous de quoi sont capables le président et son entourage…
Jean-Pierre Ayuhu, toujours egal a lui-meme. Franchement je ne sais pas dans quel monde il vit. Defendre l’indefendable c’est son droit. Mais ce don il n’a pas droit, c’est de mentir sa conscience. Il y a de ces gens qui passent leur temps et apparement trouvent du plaisir a se ridiculiser et a etaler leur mediocrite. Pourquoi ils agissent de la sorte, peut etre une etude scientifique nous apporterait la reponse.
Menard et Muzazi,
Rien compris de ce que vous voulez dire! Essaye d’être plus explicite et surtout par rapport à l’objet qui nous concerne. Et surtout, commentez sur mon propos et non ce que vous supposez que je suis. Ego vraiment!
Je vous en remercie chers compatriotes
Patience, les autres auront peut-etre eux aussi leur occasions de parler. Etiez-vous dans la salle, non! Vous avez choisi d’accepter ce qui a ete raconte en premier lieu. Attendez, si Dieu nous prete vie, on pourra avoir d’autres temoignages pour ou contre. Il a fui car il avait sa raison….
@Jean-Pierre Ayuhu
Meme si vous soutenez la DICTATURE DU 3 EME MANDAT PRESIDENTIEL, vous ne devriez pas vous moquer des citoyens burundais (surtout les « intellectuels ») qui doivent chercher refuge ailleurs, vous aussi vous pourriez les y rejoindre un jour et pour d’autres raisons:
« LE BURUNDI EST LE PAYS AFRICAIN QUI EST LE MOINS CAPABLE DE RETENIR SES CITOYENS QUI ONT UN TALENT SUPERIEUR… »/Brain drain in Africa: Burundi least able to retain its top talent (Global Competitiveness Report 2014-2015).
(Voir « Brain drain in Africa: Burundi least able to retain its top talent, Rwanda, Kenya top and Jammeh’s Gambia surprises », http://mgafrica.com, 29 August 2015).