Ces derniers n’ont pas apprécié que le taximan burundais ramène des passagers du Rwanda vers Rugombo. Un agent de la douane rwandaise propriétaire de plusieurs motos serait à l’origine de l’incident.
Dimanche 16 décembre vers 10 heures à Bugarama, dans le Sud-Ouest du Rwanda, à 5 km de la frontière burundaise. Habimana Mutebutsi s’apprête à prendre des passagers vers Rugombo, en province de Cibitoke. Tout à coup, des motards rwandais lui intiment l’ordre de retourner au Burundi sans aucun passager. Ose-t-il demander de quel droit lui est donné cette injonction que pleuvent coups de poing et de pied, au niveau du visage et du dos. Il se sauve.
Deux jours plus tard, même s’il n’y a pas eu de blessure grave, Habimana n’en revient toujours pas, parlant « de motards jaloux de mon travail florissant, c’est vrai. » Et de s’expliquer : « Je travaille dans la légalité totale : d’habitude, on entre au Rwanda et on revient au Burundi avec les passagers des deux pays. Par ailleurs, ma carte d’assurance de Comesa m’autorise à opérer non seulement dans les deux pays mais jusqu’en Ouganda et même en RDC », brandit-il.
Les transporteurs burundais dans le collimateur d’un douanier rwandais
D’après les informations en provenance du poste frontalier de Ruhwa entre le Rwanda et le Burundi, un percepteur de la douane rwandaise propriétaire de dix taxi-motos veut s’approprier à lui seul le trafic transfrontalier. Pour cela, il n’hésite pas à envoyer ses employés intimider les transporteurs burundais et mêmes rwandais … Et les taximen de notre voisin du Nord ne décolèrent pas : « L’agent en question leur refuse leur droit de travailler alors qu’ils possèdent tous les documents exigés », indique le chef des taximen de Bugarama, Fidèle Nzaramba.
Qui indique, par ailleurs, que le comportement de ce douanier rwandais peut entacher les bonnes relations entre les populations frontalières de ces deux pays. Son homologue de Rugombo abonde dans le même sens, interpelant les autorités du Rwanda de réserver un traitement adéquat à ce douanier.
Interrogés à ce sujet, les agents de l’OBR basés à Ruhwa déplorent "le comportement d’un acteur qui devrait par contre faciliter les mouvements transfrontaliers au moment où nos deux pays s’intègrent progressivement dans la communauté est africaine " …
L’agent incriminé, contacté à maintes reprises, se refuse de tout commentaire.