Le projet « femmes dans le commerce transfrontalier », initié par l’ONG Trademark East Africa, vient d’être lancé officiellement. Objectif : relever les défis auxquels font face ces femmes
Malmenée et empêchée de travailler. Souvent obligée de payer de l’argent pour exercer tranquillement son commerce… Un grand défi que rencontre Médiatrice, 31 ans, mère de cinq enfants.
Lors du lancement officiel de ce projet, cette vendeusede légumes qui exerce sur la frontière burundo-congolaise de Gatumba confie que les « petites commerçantes » font face à de nombreux problèmes.
L’absence de Numéro d’identification fiscale (NIF) et des documents requis par l’OBR. Le non-accès à l’information sur les mécanismes de facilitation du commerce.Des infrastructures quasi inexistantes (mauvaises routes, manque de dépôts de stockage) qui rendent la vie très difficile… et bien d’autres problèmes sont vécus par ces petites commerçantes. « Tous ces manquements les exposent à la corruption», affirmele ministre du Commerce, Jean-Marie Niyokindi, qui a lancé ce projet.
400 femmes sont bénéficiaires directes de ce projet qui sera exécuté sur trois frontières: Gatumba, Ruhwa dans la province Cibitoke, Mugina dans la province Makamba et le port de Rumonge.
D’après la représentante légale de l’Association des femmes rapatriées du Burundi (Afrabu) qui exécute le projet, l’un des objectifs majeurs est de fournir à ces femmes une information suffisante sur les mécanismes de commerce transfrontalier et les lois qui les régissent. « Le résultat sera d’établir les Bureaux d’information commerciale (BIC) aux frontières de Makamba et Rumonge. »
Les femmes représentent 90% des commerçants transfrontaliers. L’informel constitue une part importante dans le commerce transfrontalier avec 70% des femmes œuvrant dans ce secteur, d’après le ministre du Commerce. « Mais elles ne sont pas suffisamment reconnues pour leur valeur dans la société malgré leur rôle clé dans l’accroissement de l’économie et des problèmes qu’elles endurent dans leur vie quotidienne. »
Ce projet est financé par le Royaume de Belgique avec un budget de plus de 640 mille USD.