Certains proverbes ou adages rappellent la retenue. Ils permettent de limiter les messages de haine. Jérôme Niyonzima, journaliste œuvrant dans le domaine de la résolution pacifique des conflits en appelle à la sagesse.
Avant de prononcer un discours ou donner un message, il est important d’en mesurer l’impact. La sagesse a prévu des proverbes qui prônent la culture de la retenue.
Ils permettent d’éviter des discours pouvant provoquer des tensions. « C’est essentiel de méditer avant de prononcer une parole. Vous devez imaginer les conséquences, cela amène à un message constructif. Tenir des propos réconciliateurs», indique Jérôme Niyonzima, journaliste œuvrant dans le domaine de la résolution pacifique des conflits.
D’après lui, parler des proverbes qui appellent à la retenue verbale éduque les gens à mesurer leurs propos. C’est pour ne pas porter atteinte à la cohésion sociale et s’attirer des ennuis. D’une construction dichotomique, une première partie montre le fait d’une parole non méditée et la deuxième évoque les conséquences. « D’un côté, la retenue a des conséquences positives et puis d’un autre côté les conséquences sont néfastes pour un discours non médité ».
Pour M. Niyonzima, un sage tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Cela veut dire, dit-il, qu’il faut imaginer les conséquences que les mots prononcés peuvent avoir sur l’audience. « Si on parle de tourner la langue, ce n’est pas langue en tant qu’organe physiologique mais plutôt une façon d’appeler à la méditation. Imaginer les conséquences éventuelles».
« Toute vérité n’est pas bonne à dire». Pour Jérôme Niyonzima, cet adage rappelle qu’il ne faut surtout pas dire toutes les vérités. Le sage, dit-il, prend des précautions pour éviter des ennuis. Un autre dira que « Si la parole sauve deux vies, le silence en sauve quatre». Selon le contexte, si la parole est capable de sauver, le silence vaut le double.
Ce journaliste explique qu’une parole mal adressée aura des conséquences très néfastes. « Celui qui a prononcé des paroles vraiment inopportunes, on dira qu’il a raté une bonne occasion de se taire». Au niveau même des écritures saintes, fait-il savoir, Jésus a dit à ses disciples: « ce que vous ne voulez pas qu’on fasse pour vous, ne le faites pas aux autres».
Jérôme Niyonzima fait savoir que c’est en politique que les gens prononcent spontanément des paroles et mots blessants sans quelques fois penser à la suite.
C’est comme s’ils ne se mettaient pas à la place des agressés pour comprendre comment ils se sentiraient si ces mêmes mots leur étaient adressés dans les mêmes circonstances. « Les mauvais discours, non médités peuvent inciter les gens à provoquer des violences de masse ».