La police a appréhendé un groupe d’hommes et de femmes qui font des promesses fallacieuses aux jeunes garçons et filles, pour des voyages en Australie et en Norvège. Les escrocs se font passer pour des intermédiaires entre leurs prétendus "demandeurs d’asile" et des agents du HCR.
<doc3602|left>La nuit du 10 avril, 7 personnes (4 femmes et 3 hommes) accusées d’escroquerie ont été arrêtées par des agents de la Police Nationale du Burundi (PNB). Ces escrocs affirment avoir des complices à la représentation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) au Burundi, mais l’agence nie toute implication.
Pour rouler les gens, ces malfaiteurs exigent une somme de 60 dollars US comme frais d’inscription. Pour fausser les pistes, ils utilisent des cartes téléphoniques de la compagnie MTN du Rwanda pour mieux réussir leurs coups. Ainsi l’appel reçu montre que le correspondant est au Rwanda alors qu’il est au Burundi. Ceci en vue d’attirer aisément leurs proies bien identifiées à l’avance.
Nadège Ndayikunda et Aza Muhiteka, victimes de cette arnaque, ont été retrouvées 4 jours après leur disparition. Elèves au lycée Municipal de Musaga et habitant dans cette localité, elles ont été retrouvées en commune Kanyosha par le frère de Nadège. Elles indiquent que c’est un certain Evrard Masabo qui leur aurait donné le ‘’tuyau’’ pour quitter le pays vers l’Australie ou la Norvège. Celles-ci rêvant d’aller à l’étranger, ont aveuglement accepté cet offre qui ne leur coûtait presque rien : « Il nous a juste demandé 2 photos par personne et nos cartes d’identité », précisent-elles. Les deux adolescentes ajoutent avoir passé ces 4 jours chez une certaine Amida du quartier Bwiza, en attendant le départ.
Emery Kwizera, le frère de Nadège raconte : «J’ai fait ma propre investigation à partir d’un numéro de téléphone que Nadège avait utilisé pour appeler notre maman. C’est grâce au relevé de tous les appels effectués à partir de ce numéro que j’ai pu accéder à quelques noms impliqués dans ce coup. »
Par la suite, Emery Kwizera a procédé comme dans un film policier : « Je me suis fait passer pour quelqu’un intéressé à partir à l’étranger. C’est ainsi que j’ai rencontré un certain Deo Sabiyimbona, qui disait être parmi ceux qui avaient payé pour partir.» Emery ajoute que Deo l’a emmené chez une certaine Vestine Hakizimana, une complice qui habite à Kanyosha. Cette dernière a appelé par téléphone les deux filles qui avaient disparues, et c’est là qu’il a retrouvé sa sœur.
La police a identifié et démantelé le reste du réseau à partir des renseignements fournis par cette complice qui a tout avoué.
La police appelle à la vigilance
OPC1 Elie Bizindavyi, porte-parole de la PNB, se dit satisfait du résultat de cette enquête. Il salue le professionnalisme qui a caractérisé les agents de la police ainsi que la bravoure des citoyens qui ont collaboré pendant l’enquête. Il interpelle la population et surtout les parents, d’être vigilants face à ces nouvelles formes d’escroquerie : « La police s’engage à poursuivre l’enquête pour trouver toutes les ramifications correspondantes», promet M. Bizindavyi.