Le forum de mobilisation des partenaires pour la réponse aux phénomènes des enfants vivant en prison, a mis en place, ce 20 juin, à Bujumbura, une stratégie pour que ces enfants soient moins nombreux.
<doc4297|left>Sensibiliser les acteurs de la chaîne pénale à l’application systématique des mesures alternatives en favorisant l’intérêt supérieur de l’enfant, la séparation effective des hommes et femmes dans les lieux d’incarcération, l’élaboration d’un règlement intérieur spécifique à chaque prison interdisant les rapports et abus sexuels font partie de cette stratégie.
« Dans les établissements pénitentiaires du Burundi, on rencontre des enfants soit conçus et nés en prison, soit nés après avoir été conçus en milieu libre. D’autres encore, accompagnent leur mère après leur arrestation », indique Christine Uwimana de la direction générale des affaires pénitentiaires.
Elle précise que 50% des femmes incarcérées avec leurs enfants, sont condamnées à des peines de réclusion allant de 20 ans à la perpétuité.
Mme Uwimana indique que les conditions de vie de ces enfants sont déplorables. «L’alimentation est quasiment inexistante, le logement est indécent, les conditions d’hygiène sont très précaires, il y a une carence en soins de santé et surtout une quasi absence des médecins spécialisés, etc.», déplore-t-elle.
Elle précise aussi que ces enfants sont affectées psychologiquement. « La promiscuité avec les adultes, certains ayant des mœurs dépravées, peut affecter ces enfants dans leur comportement », souligne-t-elle.
Il y a une solution
Majanja Emmanuel, de l’ONG Terre des hommes, suggère un plan d’action stratégique élaboré afin d’améliorer le bien être et assurer la prise en charge globale de ces enfants. « D’ici 2016, ce phénomène sera réduit sensiblement et le système protecteur mis en place opérationnel », mentionne-t-il.
Il indique que ces actions sont élaborées suivant certains axes stratégiques notamment le renforcement des capacités techniques et institutionnelles, la communication, l’éducation et la mobilisation pour le changement de comportements afin de protéger les droits de l’enfant.
Il propose des actions à mener notamment, la réduction de la durée de détention des parents avec les enfants, le payement par l’Etat des soins pour les femmes en consultations chez les gynécologues, l’aménagement des locaux spécifiques pour les parents et les enfants, la sensibilisation de tous les partenaires éducatifs, la non stigmatisation de l’enfant vivant ou ayant vécu avec ses parents en prison et la sensibilisation pour l’adoption d’une politique nataliste responsable.
Ce forum a connu la participation de différents membres du ministère de la justice, de l’Unicef, du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BNUB), des représentants des prisons au Burundi, ainsi que certaines organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la protection des droits de l’enfant.
Signalons que ce forum avait pour but de présenter cette stratégie à tous ces partenaires afin de l’enrichir de leurs suggestions. Il visait également une mobilisation de tous pour soutenir sa mise en œuvre et de trouver une solution adaptée à cette situation.