Des élèves de l’Ecole Technique Secondaire (E.T.S) qui se disent victimes de discrimination pour des motifs politiques. La direction rejette en bloc ces accusations. Quant au Lycée du Lac Tanganyika, les autorités se battent contre la politisation du milieu scolaire…
<doc4142|left>«A moins que les rapports ne me parviennent pas, il n y a pas d’activités politiques à l’E.T.S Kamenge… », soutient Désiré Manangirakamaro, directeur de ladite école. Pourtant, des élèves assurent qu’il y a un groupe d’élèves appartenant au Cndd-Fdd, avec à sa tête Emmanuel Ndayishimiye. De surcroît, ils indiquent qu’ils logent dans la même chambrette.
Parmi les dénonciations faites par certains élèves, ce groupe bénéficierait d’un traitement spécial, puisque leur nourriture est traitée différemment de celle présentée au réfectoire. Il y aurait, témoigne un élève qui a requis l’anonymat, l’application de « deux poids deux mesures » lorsque les élèves commettent la même faute, selon que tu sois de la ligue des jeunes ou non. « J’ai été renvoyé de l’internat lorsque j’ai été attrapé sans une permission de sortie. Cependant, ceux qui ont été pris avec moi n’ont pas subi la même sanction. Et pour cause, ils sont membres du parti au pouvoir », précise-t-il. La même source dénonce une pratique dénommée « aga système » consistant en une réunion, qui se déroule habituellement dans le quartier KIGOBE, entre des élèves militants et certains encadreurs.
Contacté à ce sujet, Emmanuel Ndayishimiye réfute toutes ces accusations. Non seulement, il prétend ne pas représenter cette ligue des jeunes dans cet établissement, mais aussi qu’il ignore si elle effectue des activités en son sein.
Pourtant, à la demande de le rencontrer, adressée à un des employés de l’E.T.S Kamenge a fusé : « Celui qui dirige la ligue… ? »
Pour le directeur de l’E.T.S kamenge, si de telles informations étaient avérées, les élèves perdraient de vue leur première priorité : étudier.
Au Lycée du Lac Tanganyika, les autorités protègent leurs élèves
Certains élèves affirment que l’ « Association des jeunes intellectuels » aurait des ambitions politiques, ce que dément Gaël Mugisha, son président. Samedi 12 mai, cette association avait organisé une rencontre des délégués du Lycée du Lac Tanganyika au sein du même établissement. Selon Gaël Mugisha, elle avait pour but de les informer quant à ses objectifs. Mais, elle a été annulée par les autorités dudit lycée.
Parmi les motifs avancés par la direction, figure la lettre de l’association mentionnant la présence du Maire de la ville comme invité. « Le Maire de la ville ne peut pas venir, ici, sans m’avertir », précise Eric Kivuto, directeur du Lycée du Lac Tanganyika. Et Gaël Mugisha de répliquer : « Cette lettre ne transmettait que copie pour information au Maire. »
Le directeur reste dubitatif sur les vrais objectifs de cette organisation. Gaël Mugisha semble confirmer la nature politique de ladite association : « La plupart des gens me connaissent comme militant politique. Faire de la politique à l’école secondaire n’a rien de mal. D’ailleurs, les jeunes doivent s’y intéresser». D’après M. Kivuto, les élèves doivent être protégés des activités politiques, dans le milieu scolaire, pour éviter les conséquences néfastes qui peuvent en résulter.