Cet espace aménagé à Arusha en plein centre-ville, au rond-point connu sous le nom de ’’Impala round-about’’, est appelé à être un symbole du ’’Plus jamais ça’’. Il a été inauguré ce lundi 30 novembre dans le cadre des cérémonies de clôture de cette juridiction internationale.
Au milieu de ce parc se dresse, sur un piédestal, une colombe tenant dans son bec une balance. Tout Arusha s’arrête pour admirer ce mémorial. Le sous-Secrétaire général des Nations Unies pour les Affaires juridiques, Miguel De Serpa Soares explique ce symbole : «Normalement, la Justice est communément représentée par Thémis, cette déesse grecque avec un bandeau posé sur les yeux tenant dans une main une balance et dans l’autre, une épée.»
Pour ce monument, fait-il remarquer, le glaive a disparu laissant place à la colombe de la paix. «Au lieu d’un rameau d’olivier dans son bec, la balance, symbole de la Justice», notera-t-il.
Quand le TPIR a été établi, raconte Miguel De Serpa Soares, le Conseil de sécurité a clairement déclaré que ’’les poursuites des personnes responsables des violations graves du droit international humanitaire pourraient contribuer à la réconciliation nationale et à instaurer la paix’’
«Les jugements rendus ont une importance bien au-delà de ces procès spécifiques, en plus d’assurer une redevabilité dans ces affaires particulières, ils jeté les bases de développement du droit international», a-t-il déclaré.
«Que ce monument soit un rappel permanent qu’il y a une relation entre la responsabilité et la réalisation d’une paix durable. Que les futures générations gardent en mémoire le travail accompli par le TPIR», a souligné le sous-Secrétaire général des Nations Unies pour les Affaires juridiques avant de couper le ruban sous une salve d’applaudissements.
Un bémol
Le président de l’association ’’Ibuka’’ des rescapés du génocide rwandais, Dr Jean-Pierre Dusingizemungu, cette juridiction n’a pas bien coopéré avec les autorités rwandaises. A part que ce tribunal a englouti des sommes colossales en termes de dollar, explique-t-il, il y a eu beaucoup de divergences et de malentendus.
«Cet organe n’a pas donné la place qu’il fallait aux victimes et aux rescapés. Et c’est pareil pour les témoins, leur rôle n’a pas été apprécié à sa juste valeur, mis à part le problème de traduction et partant d’incompréhensions.»
Jusqu’en avril 2015, plus de 3.000 témoins ont été entendus par le TPIR, il a enregistré 5.824 jours d’audition. 6 génocidaires ont été jugés par contumace, ils courent toujours. Parmi eux Félicien Kabuga, l’argentier du génocide rwandais. Mais en tout, il y a eu 93 inculpations, plus de 60 condamnations pour génocide et une quinzaine d’acquittements.
Deux décennies après le génocide rwandais, la Communauté internationale indique que cette horreur innommable ne doit pas se répéter dans l’avenir. Après Nuremberg en 1946, le TPIR a été la première Juridiction internationale le
Signalons que ces cérémonies rehaussées par la présence du procureur du TPIR, le Gambien Hassan Boubacar Jallow et du président de cet organe, le Danois Vagn Joensen, ont vu la participation de la plupart des anciens présidents de ce tribunal dont la Sud-africaine Navanethem Pillay et le Pakistanais, Khalida Rachid Khan.