Ce mardi 31 décembre, une intervention policière musclée a conduit à l’arrestation de Simon Simbeshere, un nonagénaire souffrant, ainsi que des locataires de sa parcelle située à Rohero 2, en mairie de Bujumbura. Ceci découle d’un litige foncier complexe, illustrant selon la famille Simbeshere les dysfonctionnements du système judiciaire burundais.
Tout a commencé il y a plus de vingt ans lorsque Simon Simbeshere, alors patriarche, a vendu une parcelle située à Kamenge, en commune Ntahangwa, à deux acheteurs différents sans l’accord de sa famille. La loi burundaise est claire: une propriété familiale ne peut être vendue sans l’accord de tous les concernés.
La famille Simbeshere s’est opposée à la transaction et s’est engagée à indemniser les parties concernées. L’affaire a pris une nouvelle tournure lorsque l’un des acheteurs, Vital Ntibaboneka, a revendiqué une autre propriété familiale située au quartier Rohero 2, avenue Kunkiko, en commune Mukaza de la mairie de Bujumbura.
Des accusations de manipulation et d’abus
Vital Ntibaboneka, l’acheteur, est décrit par la famille Simbeshere comme une personne « influente dans les milieux judiciaires ». Il aurait “extorqué” une signature à Simon Simbeshere, alors sous l’effet de l’alcool et en mauvaise santé, pour valider une vente sans l’accord familial. La famille brandit un rapport médical de 2020 qui atteste l’état neurodégénératif de M. Simbeshere.
Sous la directive de Léonard Manirakiza, procureur général de la République du Burundi, les forces de l’ordre ont aujourd’hui arrêté Simon Simbeshere et ses locataires, les conduisant au parquet pour interrogatoire. La famille Simbeshere accuse certains hauts responsables judiciaires et administratifs, de complicité dans cette affaire.
Un des fils de M. Simbeshere, affirme avoir reçu des menaces de mort de la part du substitut du procureur général de la République, Theoneste Niyongabire. Ce dernier a appelé directement M. Simbeshere et un de ses fils à se présenter le 23 décembre 2024. Un simple appel téléphonique, sans convocation officielle ni motif. Ce qui est contraire aux usages.
Le fils Simbeshere, contraint de vivre caché dénonce “les pressions exercées sur sa famille.”
Bien que les locataires de la parcelle litigieuse aient été relâchés cet après-midi, Simon Simbeshere demeure détenu, malgré son âge avancé et sa santé fragile. Sa famille appelle à une libération immédiate et à un traitement équitable du dossier, tout en dénonçant les abus de pouvoir. Un dossier à suivre
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