La Society for Women Against AIDS in Africa (SWAA-Burundi) a organisé ce samedi 4 janvier une fête de Noël. À Bujumbura, les cérémonies se sont déroulées au centre Isange abritant aussi son siège social. Cet événement était destiné aux enfants âgés de 4 à 9 ans issus de familles affectées et infectées par le VIH en situation de pauvreté. L’objectif principal était de permettre à ces enfants, souvent issus de milieux défavorisés, de se sentir égaux aux autres enfants.
Les cérémonies ont été organisées dans les six antennes de SWAA-Burundi situées en mairie de Bujumbura et dans les provinces de Muyinga, Ruyigi, Kayanza, Ngozi et Gitega. Au total, 250 enfants, dont 100 à Bujumbura, ont eu l’opportunité de vivre ce moment festif. La présence du Père Noël, qui leur a distribué des cadeaux, a apporté une joie immense, visible sur leurs visages. Les parents accompagnateurs ont également reçu quatre kilos de riz chacun en guise de soutien.
La cérémonie a débuté par une messe, au cours de laquelle le curé de la paroisse Saint-Michel, Abbé Thomas Niragira a rappelé l’espoir que représente cette fête pour les enfants. Il a souligné que leur avenir repose entre les mains de Dieu et leur a adressé ses meilleurs vœux pour la nouvelle année.
Dans son discours d’ouverture, la directrice exécutive de SWAA-Burundi, Spès Caritas Bishoboye, a exprimé sa gratitude envers les membres fondateurs de l’association pour leur dévouement. Elle a également remercié tous les partenaires, notamment le gouvernement du Burundi à travers le ministère de la Solidarité, ainsi que d’autres qui ont contribué à apporter cette joie aux enfants.
Consolate Nduwarugira, Représentante Légale de SWAA-Burundi, a expliqué l’origine de cet événement : « Il y a quelques années, nous avions demandé aux enfants quelle fête qu’ils appréciaient le moins, et ils ont répondu ‘Noël’. Lorsque nous leur avons demandé pourquoi, ils ont expliqué que, contrairement aux autres enfants, ils ne fêtaient pas Noël en famille, n’étaient pas bien habillés et ne mangeaient pas de riz. » Elle a ajouté : « Cette situation nous a poussés à organiser cette fête, malgré les difficultés financières pour que ces enfants se sentent heureux comme les autres. »
Malheureusement, SWAA-Burundi souffre actuellement d’un manque de moyens. « La COVID-19 a affaibli les appuis financiers, mais cette baisse avait commencé bien avant. De nombreux partenaires considèrent que la lutte contre le sida n’est plus une priorité. Pourtant, chaque jour, nous enregistrons de nouvelles infections au VIH. Nous avons encore besoin de soutien pour les familles que nous servons. Nous allons relancer nos partenaires et chercher de nouvelles opportunités de collaboration », a affirmé Mme Nduwarugira.
Elle a également remercié les bailleurs traditionnels qui continuent de les soutenir, tout en appelant les entreprises et les sociétés à contribuer pour le bien-être de ces personnes vivant avec le VIH en particulier.
Les enfants présents ont exprimé leur gratitude : « Nos parents n’ont pas les moyens de préparer une telle fête. Grâce à vous, nous avons pu célébrer Noël. Merci pour votre soutien et votre amour. » Ils ont également plaidé pour la reprise d’initiatives abandonnées suite au manque de financements, notamment en matière de nutrition et d’éducation. « Nous vous remercions pour l’aide scolaire, mais certains enfants ont encore besoin de lait et de bouillie pour grandir. Nous espérons que vous convaincrez vos partenaires de relancer ces projets », a déclaré un enfant qui a représenté les autres dans son discours de remerciement.
Encouragez les femmes à faire dépister leurs Enfants.
L’événement a été également l’occasion de sensibiliser les femmes à faire dépister leurs enfants. « Beaucoup de femmes vulnérables ne se font pas dépister, ni leurs enfants. Nous rêvons d’une génération sans VIH, et cela commence par les dépistages précoces », a rappelé la Représentante Légale.
Cet appel s’inscrit dans la mission de SWAA-Burundi de lutter contre la propagation des infections à VIH et d’assurer un avenir sain aux jeunes générations.
« En fait, les bénéficiaires que nous avons, parmi elles, ce sont les femmes vulnérables, dont pour la plupart ne se font pas dépister et ne font pas dépister leurs enfants. Nous avons saisi cette occasion, cette opportunité pour les appeler à attacher une importance au dépistage pour permettre un suivi efficace. Vous avez vu, il y avait de petits bébés, même d’une semaine ou deux » a expliqué Mme. Nduwarugira, représentante de SWAA-Burundi.
Cette initiative a permis de sensibiliser davantage sur l’importance du dépistage précoce, en particulier pour les nourrissons et les jeunes enfants.
SWAA-Burundi a déjà accompli des progrès significatifs en sensibilisant les jeunes et les adolescents à connaître leur statut sérologique. Cependant, les défis demeurent pour atteindre les plus jeunes. « Maintenant, avec les enfants et ados, les enfants un peu plus âgés, en tout cas pour eux, ils connaissent leur statut sérologique. Mais ça reste un grand problème pour les petits-enfants. », a confié la Représentante Légale.
L’organisation reste déterminée à atteindre son objectif ambitieux d’une génération sans VIH. « SWAA-Burundi rêve d’une génération sans VIH. Et on y arrivera ensemble avec tous les efforts », a plaidé la représentante.
Actuellement, un total de 4 274 personnes vivant avec le VIH sont prises en charge par la SWAA Burundi, y compris leurs enfants et leurs conjoints. Par exemple, pour les enfants de moins de 14 ans, il y a 93 enfants. Pour les adolescents de 15 à 19 ans, il y a 93 personnes. Pour les jeunes de 20 à 24 ans, il y en a 274. Enfin, pour les personnes de 25 ans et plus, il y a 3 781 individus.
« Nous continuons à accueillir de nouveaux cas, car nous poursuivons nos activités de dépistage, tant au centre Isange que dans les autres antennes provinciales des régions que j’ai mentionnées. Le nombre de bénéficiaires ne cesse d’augmenter. Et il est important de comprendre que ce sont des personnes vulnérables qui bénéficient de ce programme », a souligné Consolate Nduwarugira.
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