Un camion de la Safkoko s’est renversé sur la RN 4, écrasant des habitants et ouvriers qui récupéraient de grosses pierres de latérite pour les vendre.
Vers 17h, selon Pascal Nzojiyobiri, un témoin oculaire du drame, « plusieurs personnes se trouvent autour du camion pour récupérer les grosses pierres de latérite pour les vendre ou construire leurs maisons avec ». Soudain, le chauffeur du camion demande à la foule de s’écarter, mais personne ne veut le faire. « Au moment où l’engin de 8 m de longueur commence à décharger, il vacille et s’écrase sur ceux qui n’ont pas pu détaler à temps. » Une femme est tuée sur le coup, et deux autres grièvement blessés sont vite emmenées à l’hôpital.
Une foule immense s’est déjà rassemblée. Policiers et militaires sont vite déployés pour sécuriser les lieux. La RN4, en cours de réfection pour l’élargir dans le cadre du projet d’aménagement des axes transfrontaliers entre la RDC, le Rwanda et le Burundi, est bloquée. La population, avec des pelles, creuse pour vérifier si personne n’est restée sous le camion. « Nous ne sommes pas sûrs, c’est pour cela qu’il faut continuer à chercher », précise un autre jeune qui pense que son ami est sous la benne renversée. Ce n’est qu’à 19h moins que deux dépanneuses louées à des sociétés privées arrivent sur les lieux. La Croix Rouge, la police de la protection civile, le gouverneur de la province de Bujumbura sont tous présents.
Les dépanneuses ne réussiront pas à relever le camion.
Et pourtant, que ce soit l’administration locale, provinciale, la police, toutes les autorités avaient averti depuis longtemps des risques d’accidents éventuels, fait savoir Jacques Minani, gouverneur de la province. « Nous avons fait passer des communiqués à la radio, à l’église, dans des réunions communautaires… »
Et d’expliquer que ce phénomène de ramassage de grosses pierres s’est accru avec la fermeture de certaines carrières suite à l’inondation du mois de février. « Je demande à la société Safkoko de terminer rapidement les travaux et de renforcer la sécurité sur le chantier pour éviter qu’une autre catastrophe ne se produise », a-t-il conclu.