Avec la reprise des activités de la Radio, les journalistes déplorent des défis matériels et logistiques énormes mais se disent déterminés à redresser la barre.
Egide Ndayisenga est ’’un ancien’’ de Bonesha, il est employé depuis deux ans quand la radio ferme précipitamment ses portes dans le contexte de la crise de 2015.
Devenu Rédacteur en chef après la réouverture de la station, il nous fait la visite des lieux. Là, ce sont les employés du service technique attelés à leur tâche et de l’autre côté de la baie vitrée, c’est le studio dédié aux informations.
Dans la salle de rédaction, quelques journalistes attablés travaillent sur leur ordinateur tout en papotant joyeusement. Quelques-uns prennent l’air sur la terrasse. Le jeune rédacteur en chef raconte les défis matériels auxquels fait face Bonesha FM.
Il parle de machines insuffisantes, de moyens de déplacement inexistants, … « Avant 2015, nous travaillions de 5h00-00h alors qu’aujourd’hui, c’est de 8h00-20h00 pour permettre aux journalistes de rejoindre tôt les transports en commun pour rentrer », raconte Egide Ndayisenga.
Il pointe un autre fait majeur. « Nous travaillons pour le moment sans salaires. Du bénévolat en fait ». Et de saluer le courage de ses collègues «qui se donnent à fond» et ajoute que certaines émissions emblématiques de la station comme ’’Le club de midi’’, ont repris.
D’après Egide, la priorité a été de reprendre la diffusion des informations. La case infos a repris vingt jours après la réouverture. Et pour ce qui est des auditeurs ? « Nos auditeurs nous comprennent. Mais cela nous attriste de ne pouvoir rencontrer nos interlocuteurs en province avec lesquels nous n’établissons le contact que par téléphone », fait savoir Ndayisenga.
Léon Masengo, directeur de Bonesha FM, salue aussi le travail des journalistes « qui se donnent corps et âme », obligés de se déplacer à pied pour aller à la quête de l’information. « Ils payent eux-mêmes leur transport pour venir à la rédaction. C’est une détermination de gens qui aiment leur métier ».
En termes d’appuis, il dit attendre l’appui d’ambassades. « L’Ambassade des Pays-Bas nous soutenait beaucoup par le passé. Nous espérons qu’elle en fera de même aujourd’hui ». Et d’attendre aussi du soutien de la part de l’UE et tout particulièrement de la France qui a beaucoup appuyé la station à ses débuts.
A l’adresse du gouvernement, ce patron de média demande le concours du Fonds d’Appui aux médias « pour résoudre certains problèmes liés au bon fonctionnement » de la station.
Rappelons que la radio Bonesha FM avait vu ses locaux vandalisés lors de la crise de 2015 et a dû arrêter ses activités pendant près de six ans. Le 26 février de cette année, quatre jours après l’annonce de la réouverture de la station par le CNC, Bonesha Fm reprenait ses programmes.