Charles Nditije a du pain sur la planche. Le nouveau président du Cnared, plate-forme qui regroupe l’opposition en exil et une partie de l’opposition intérieure, fait face à deux défis majeurs. D’une part, il doit insuffler la cohésion à l’intérieur de l’organisation confrontée à plusieurs divisions. D’autre part, il est appelé à imposer le Cnared comme un interlocuteur incontournable devant le gouvernement burundais et la Communauté internationale.
En effet, les nouveaux organes de cette opposition doivent revenir sur l’objectif de sa création, à savoir « la réhabilitation de l’Accord d’Arusha et la Constitution ».
Au départ, c’était une sorte de rassemblement de ceux qui s’opposaient farouchement au troisième mandat du président Nkurunziza : chefs de partis politiques, société civile, anciens dignitaires, etc. Ce que les détracteurs qualifiaient de mariage contre-nature, vu l’hétérogénéité de sa composition.
Justement avec le temps, ses membres se sont écartés de l’objectif. Problèmes d’égo, préoccupations des intérêts particuliers des partis politiques, incompréhension et déni des autres membres.
Avec les pourparlers d’Arusha viendra la « rébellion », puis l’hémorragie. Récusant la médiation de Mkapa, la direction du Cnared a suspendu les leaders des partis politiques qui ont participé au dialogue inter burundais d’Arusha.
Comme pour narguer le directoire du CNARED, trois personnalités viennent de rentrer avec la délégation du parti au pouvoir lors du dernier round d’Arusha.
M. Nditije et son équipe minimisent les défections. Pourtant, il y a un besoin de se souder avec les missions de base du Cnared, de travailler en synergie avec des associations de défense des droits de l’Homme que leurs prédécesseurs ont apparemment ignorées. Ils ont besoin d’une Charte de conduite, un modus vivendi. Bref, une redéfinition claire et nette des objectifs.
Fort de cette cohésion, le Cnared devra mener une diplomatie offensive et agissante, gagner les Burundais très méfiants, convaincre la médiation et la Communauté internationale qu’il est indispensable. Un chantier colossal attend donc M. Nditije qui devra être stratège et, peut-être, mettre à contribution sa formation. Il faudra, en effet, beaucoup de psychologie pour gérer les différentes personnalités du Cnared…
Maintenant les gens qui ont fait défection et quitté le CNARED ne constituent plus son problème. Ils sont devenus le problème du pouvoir de Bujumbura. A son tour de les gérer. Tout en gardant à l’esprit que mieux vaut être seul que mal accompagné.
Il bon de lire les editos de sikuyavuga et succulent de lire les analyses et commentaires de karayenga. Tellement c profond
Voici mon observation et et j’invite qui veut au débat.
1. Aussi longtemps qu’il restera toujours difficile à définir la forme juridique de cette coalition, les négociations tête à tête avec le Gouvernement burundais est quasi impossible? Il est vrai que le CNARED regroupe ceux qui se sont opposés au 3ème mandat de Nkurunziza mais tous ceux qui se sont opposés à ce mandat n’y appartiennent pas. C’est pourquoi il ne peut pas prétendre être l’interlocuteur de tous ceux qui se sont opposés au 3ème mandat.
2. A ne pas confondre Arusha I à Arusha Il. Arusha I réunissaient deux groupes ethniques opposés parce que le conflit opposait 2 groupes ethniques. Bien qu’il y avait plusieurs tendances d’un côté et de l’autre, leurs revendications étaient presque les mêmes. Les hutus se plaignaient de l’exclusion politique et de l’injustice sociale. Tandis que les tutsi revendiquaient les garanties politiques, sociales et sécuritaires de la minorité tutsi! C’est pourquoi il a été facile aux médiateurs de le regrouper en deux groupes, ce qui n’est pas le cas d’Arusha II.
Bien que le conflit ait été déclenché par la candidature de Nkurunziza au troisième mandat, les composantes des contre et des pro restent toujours difficile à déterminer. D’un côté, tous les pro n’appartiennent pas au parti au pouvoir, moins encore au gouvernement ni au parlement ni au SÉNAT (C’est le cas de Jacques Bigirimana, Jean de Dieu Mutabazi, Pasteur Habimana, les activistes de la Société « dite » civile pro, etc.)! Par contre, au gouvernement et au parlement, on y voit des opposants au 3ème mandat notamment Agathon Rwasa et ses alliés d’AMIZERO Y’ABARUNDI. De l’autre côté, on voit les politiciens, les activistes de la Société « dite » civile, les journalistes, les militaires déchus, etc. Devant ces diversités d’intérêt politique et social divergeant il est difficile de prétendre être représentant des pros ou des contres car, en dehors, de la cause du conflit, chacun a avant ses intérêts politiques et socio-économiques à défendre. C’est pourquoi je soutiens la stratégie de Mukapa d’inviter au dialogue des partis et personnalités politiques d’une façon individuelle que collective. Sinon, il y a risque de trouver un accord qui sera immédiatement rejeté par les et les autres malgré qu’il aura été signé par les parties qu’ils prétendaient soutenir.
3. Concernant, la désignation de Charles Nditije à la tête du CNARED, je pense que c’est un retour en arrière. A part, le conflit actuel, Nditije à d’autres comptes à régler avec le Gouvernement Nkurunziza, avec le Parti UPRONA d’Abel Gashatsi et avec son propre camp. Désigner une telle personne comme représentant risque de bloquer les négociations car, s’il ne fait preuve d’un certain niveau de retenue, il risque de se servir de son pouvoir pour chercher à régler toutes ses comptes, ce qui risque d’augmenter des méfiances entre le Gouvernement et sa coalition.
« l faudra, en effet, beaucoup de psychologie pour gérer les différentes personnalités du Cnared… »
Birakwiye kandi biratunganye. Pas de commentaire!
Mon cher Léandre,
La coquetterie intellectuelle à la mode au Burundi, dans les milieux gouvernementaux surtout, consiste à se gausser, à se moquer du CNARED, à le vilipender, à ricaner en grinçant les mâchoires de rage.
Beaucoup de mauvais « acteurs » politiques qui soutiennent le « troisième règne céleste » de Pierre Nkurunziza, annoncent tous les jours la mort du CNARED. Vous verrez, il ne survivra pas aux trahisons et aux crocs-en-jambe mortels, ibicamurundi, entre les « crocodiles » politiques qui se sont emparés de la direction de cet attelage improbable et hétéroclite de « has been ».
D’ailleurs certains de ces vétérans travaillent, en réalité, pour le pouvoir de Bujumbura. Ils seraient des poissons pilotes, des agents au regard louche et sournois, des fausses barbes qui espionneraient de l’intérieur du CNARED pour le compte du pouvoir illégal de Bujumbura à coup de milliers d’euros ou de piastres payés à des Judas sans scrupule.
Ceux-ci détruiront l’organisation comme les vers à bois grignotent les poutres de toiture de la maison commune de l’opposition. Pardon, du panier de crabes de l’opposition burundaise !
Oh le CRABES-NARED !
En outre, pour les fossoyeurs autoproclamés de la démocratie burundaise, le CNARED est truffé de « putschistes », de repris de justice, de bandits des grands chemins. Tous les noms d’oiseaux ne suffiraient pas pour exprimer la détestation du « troisième règne céleste » contre le CNARED ! Décidément, au Burundi, l’hôpital du » troisième règne céleste » se moque de la charité ! Car, entre nous, qui est plus putschiste que Pierre Nkurunziza ?
Qu’à cela ne tienne ! Et loin de moi la tentation de m’improviser avocat sans talent pour engager une plaidoirie efficace en faveur du CNARED. L’organisation est bourrée de défauts. C’est entendu. Tout le monde en convient. Elle a déçu des millions de Burundais car elle réclame « notamment » un gouvernement de transition et d’union nationale. Sans Pierre Nkurunziza certes ! Mais elle ne se donne absolument pas les moyens pour créer un véritable rapport de force politique qui contraindrait le président – fondateur qui brigue « un mandat unique à vie » à rendre le tablier.
Le CNARED est bourré de défauts insupportables. C’est une évidence. Entre autres, l’organisation ne fait aucune place ni aux femmes, ni aux jeunes, ni à la société civile, ni aux médias. C’est bien dommage.
Enfin, last but not least, elle ne sait pas organiser une résistance politique, économique, diplomatique, médiatique, militaire coordonnée, moderne et efficace. C’est bien triste et c’est désespérant. Sortez les mouchoirs pour pleurer, âmes sensibles !
Cependant, il faut reconnaître tout de même un mérite remarquable au CNARED. Constituer une plate-forme unique pour les partis politiques burundais est un immense défi. Les militants de certains partis politiques burundais, partis nyakuri et partis zukuri » confondus ne rempliraient pas une cabine téléphonique » selon le joli mot de Julius Nyerere.
Du reste, ne demandez surtout pas à ces micro-partis politiques leurs programmes respectifs qui constitueraient le socle commun pour penser l’avenir du Burundi et dessiner les contours d’une vision politique partagée par ces formations politiques et par la population burundaise.
Tout n’est pas perdu pour autant. Les partis politiques burundais éparpillés dans leurs « rugo idéologiques », dans leurs « mihana mentaux », isolés sur leurs « misozi individuels » pourraient nous surprendre et élaborer un programme politique commun dans un avenir proche.
Par ailleurs, aussi bancal et bringuebalant que le CNARED puisse paraître, il vient d’administrer une superbe leçon démocratique » au troisième règne céleste ». La Direction du CNARED est élue pour un mandat de 9 mois. Un peu trop court à mon avis. Douze mois constitueraient un délai plus raisonnable.
Néanmoins, des élections régulières permettent d’élire un nouveau président du CNARED après ce mandat de neuf mois. Pas mal non ? Renouveler ou confirmer la direction sortante de l’organisation constitue un signe de bonne santé démocratique. Même si cette élection et si ce changement de direction se font dans une tension et une hostilité évidente. Les partis membres du CNARED et les personnalités qui composent la Direction, avec des « égos » surdimensionnés, acceptent, malgré tout, le calendrier des élections et le changement de la direction sans que le sang ne coule dans les salons feutrés de Bruxelles. A Bujumbura, la contestation du « troisième règne céleste » a été noyée dans des rivières de sang et réprimée avec des violences indicibles !
Mille bravos au CNARED ! Malgré tout ! Car, respecter les règles du jeu démocratiques, accepter les alternances, continuer à œuvrer ensemble même après un affrontement violent entre les personnalités en compétition…euh…on aimerait bien que « le troisième règne céleste » en prenne de la graine.
Mais il ne faut pas rêver non plus ! La vertu démocratique du CNARED ne contaminera jamais le » troisième règne céleste ». Jamais celui-ci ne respectera les délais démocratiques et ne saura assurer un renouveau politique grâce à une alternance apaisée à la tête de l’Etat burundais.
Seul le CNARED porte et propose cet espoir ! Alors chiche ? Amen. Alleluia ! Imana Akbar !
Athanase Karayenga
En dehors de mes sentiments pour Nkurunziza, je vais maintenant comme simple observateur et j’invite qui veut au débat.
1. Aussi longtemps qu’il restera toujours difficile à définir la forme juridique de cette coalition, les négociations tête à tête avec le Gouvernement burundais est quasi impossible? Il est vrai que le CNARED regroupe ceux qui se sont opposés au 3ème mandat de Nkurunziza mais tous ceux qui se sont opposés à ce mandat n’y appartiennent pas. C’est pourquoi il ne peut pas prétendre être l’interlocuteur de tous ceux qui se sont opposés au 3ème mandat.
2. A ne pas confondre Arusha I à Arusha Il. Arusha I réunissaient deux groupes ethniques opposés parce que le conflit opposait 2 groupes ethniques. Bien qu’il y avait plusieurs tendances d’un côté et de l’autre, leurs revendications étaient presque les mêmes. Les hutus se plaignaient de l’exclusion politique et de l’injustice sociale. Tandis que les tutsi revendiquaient les garanties politiques, sociales et sécuritaires de la minorité tutsi! C’est pourquoi il a été facile aux médiateurs de le regrouper en deux groupes, ce qui n’est pas le cas d’Arusha II.
Bien que le conflit ait été déclenché par la candidature de Nkurunziza au troisième mandat, les composantes des contre et des pro restent toujours difficile à déterminer. D’un côté, tous les pro n’appartiennent pas au parti au pouvoir, moins encore au gouvernement ni au parlement ni au CENA (C’est le cas de Jacques Bigirimana, Jean de Dieu Mutabazi, Pasteur Habimana, les activistes de la Société « dite » civile pro, etc.)! Par contre, au gouvernement et au parlement, on y voit des opposants au 3ème mandat notamment Agathon Rwasa et ses alliés d’AMIZERO Y’ABARUNDI. De l’autre côté, on voit les politiciens, les activistes de la Société « dite » civile, les journalistes, les militaires déchus, etc. Devant ces diversités d’intérêt politique et social divergeant il est difficile de prétendre être représentant des pros ou des contres car, en dehors, de la cause du conflit, chacun a avant ses intérêts politiques et socio-économiques à défendre. C’est pourquoi je soutiens la stratégie de Mukapa d’inviter au dialogue des partis et personnalités politiques d’une façon individuelle que collective. Sinon, il y a risque de trouver un accord qui sera immédiatement rejeté par les et les autres malgré qu’il aura été signé par les parties qu’ils prétendaient soutenir.
3. Concernant, la désignation de Charles Nditije à la tête du CNARED, je pense que c’est un retour en arrière. A part, le conflit actuel, Nditije à d’autres comptes à régler avec le Gouvernement Nkurunziza, avec le Parti UPRONA d’Abel Gashatsi et avec son propre camp. Désigner une telle personne comme représentant risque de bloquer les négociations car, s’il ne fait preuve d’un certain niveau de retenue, il risque de se servir de son pouvoir pour chercher à régler toutes ses comptes, ce qui risque d’augmenter des méfiances entre le Gouvernement et sa coalition.
est d’aDans toutes les négociations dont la forme juridique reste difficile
Cher Léandre,
A lire votre article, on cmprend directement que vous (Toi ou journal Iwacu) êtes membres du CNARED.