« S’il y a une manifestation sur la voie publique, on va en parler, qu’on le veuille ou non », a déclaré en substance, lors de l’émission passée de « Club de la presse », Esdras Ndikumana, le correspondant au Burundi de Radio France internationale(RFI) et de l’Agence France presse (AFP), en réaction au récent vote d’une loi sur les réunions et manifestations publiques dont l’une des dispositions prévoit que la presse s’abstienne de couvrir de tels évènements lorsqu’elles n’auront pas été préalablement autorisées par l’administration.
Léandre Sikuyavuga, du groupe de presse « Iwacu », abonde dans le même sens : « Il est clair que pour un journaliste, toute manifestation publique doit être couverte. » Encore faut-il savoir à priori que tel organisateur a eu les autorisations nécessaires ou ne les a pas.
De l’avis de Hugues Nkengurutse, de la Télé Renaissance, « il s’agirait d’un sérieux retour en arrière par rapport à la liberté de la presse si le journaliste devait obéir à l’obligation de ne couvrir que des évènements autorisés par l’administration. En outre, les Burundais ne manifestent déjà pas et on ne comprend pas pourquoi ces balises », a-t-il encore estimé.
Mélance Maniragaba, de « Burundi Eco », quant à lui, se demande « pourquoi et comment peut-on en arriver à limiter les informations à couvrir sans porter un coup sévère au droit d’informer et d’être informé ? »