07/12/2018
Agnès NdirubusaCommentaires fermés sur Un journaliste d’Iwacu primé par l’OBR
Parfait Gahama, recevant le certificat d’honneur de l’OBR
Un certificat d’honneur a été décerné ce mercredi par l’office burundais des recettes OBR au journaliste du journal Iwacu, Parfait Gahama, pour sa couverture des questions fiscales.
C’est sous un tonnerre d’applaudissements du président de la République, un parterre de ministres et autres dignitaires et une foule immense que le journaliste du journal Iwacu reçoit des mains du commissaire général de l’OBR, Audace Niyonzima un certificat d’honneur. Parfait Gahama est primé « pour avoir été le meilleur journaliste-ami du fisc ».
Ce journaliste chargé de la rubrique économie se félicite du prix accordé. « Le travail que nous menons à Iwacu selon les normes journalistiques sert la population. C’est un honneur pour moi et pour Iwacu que des institutions étatiques saluent la qualité de notre travail.»
Un concours avait été lancé par l’Office burundais des recettes, OBR. A l’issue de cette compétition, cinq journalistes sont sortis du lot. Ils ont donc été primés à l’occasion de la journée du contribuable qui a eu lieu au stade de Makamba. En plus du journaliste d’Iwacu, trois autres journalistes ont été primés. Selon le patron de l’OBR, ces journalistes se sont démarqués à travers leurs productions dans l’éducation fiscale de la population.
Trois questions à Antoine Kaburahe :« Accompagner l’action gouvernementale, mais pas les yeux fermés »
Interrogé, le fondateur d’Iwacu, le journaliste et écrivain Antoine Kaburahe, estime que ce prix est mérité et qu’Iwacu joue un grand rôle.
Alors que certains accusent Iwacu de « rouler pour l’opposition », comment avez-vous vécu cette distinction accordée par une institution gouvernementale à un journaliste d’Iwacu ?
Les critiques existent toujours et seul celui qui ne fait rien n’est pas critiqué. Iwacu a été « mangé à toutes les sauces » : pour les uns nous sommes dans « les bonnes grâces du pouvoir », pour d’autres nous sommes pour l’opposition. Certains affirment même que nous travaillons « pour les Blancs »…La réalité est plus prosaïque : nous sommes un média qui essaie de travailler normalement, dans un contexte difficile, dans le respectant des règles du métier, en donnant la voix à tout le monde. « Iwacu, les voix du Burundi », c’est notre devise.
Que les plus hautes autorités disent ouvertement lire Iwacu, est-ce que cela n’est pas paradoxal quand on voit aussi certaines attaques contre ce média ?
Non, ce n’est pas paradoxal. Il y’a des médias qui sont là pour montrer le bon côté des choses, caresser dans le sens du poil. Au Burundi il y a une jolie formule, on parle des médias qui « accompagnent l’action gouvernementale ». Mais ce phénomène n’est pas propre à notre pays, cela se fait ailleurs. Ces médias font de la communication et c’est tout à fait respectable. Mais faire de l’information ou de la communication ce n’est pas tout à fait la même chose. Attention, je ne dis pas qu’Iwacu s’oppose « à l’action gouvernementale » ! Mais il reste dans son rôle de veilleur, de « chien de garde ». Oui, « accompagner l’action gouvernementale, mais pas les yeux fermés ». Il faut s’interroger, interroger, critiquer, alerter, voire contester ! Dans les démocraties avancées, la presse est même considéré comme un "4ème pouvoir". D'ailleurs, les politiques intelligents tolèrent les médias indépendants, souvent par intérêt, car ils savent que c’est là où ils trouvent la vraie info, que c’est là où bat le vrai pouls de la population.
Auriez-vous un conseil à donner aux journalistes d’Iwacu ?
Je leur dis d’être toujours professionnels, équilibrés dans leur travail, d’être fidèles à notre devise : « Iwacu, les voix du Burundi » et donner la parole à tout le monde. Et dans leur rôle de "chiens de garde", ils doivent toujours douter. Et... rester sereins aussi.
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A l’occasion de cette distinction, le reporter a approché quelques hautes autorités avec une seule question : quelle est votre appréciation par rapport au prix accordé au journaliste d’Iwacu. Quelques réponses ont fusé.
Domitien Ndihokubwayo, le ministre des Finances :
« Nous félicitons le journal Iwacu pour son travail. Ce prix montre que nous travaillons en étroite collaboration et nous souhaitons que ça puisse continuer de la sorte. »
Frédéric Nahimana, le ministre de la Communication et des Médias :
« C’est un honneur pour le ministère de la Communication et un honneur pour les journalistes d’avoir été primés. J’encourage les autres d’atteindre le niveau de ceux qui ont été primés pour que l’année prochaine, il y ait plus de journalistes primés dans plusieurs secteurs. »
Emmanuel Ntahomvukiye, ministre de la Défense :
Je lis Iwacu sur internet. Je vous félicite pour le prix que vous venez d’avoir et vous souhaite un franc succès pour la suite. »
Sabine Ntakarutimana, le chef de cabinet civil adjoint à la présidence de la République:
« Toutes mes félicitations au journal Iwacu pour ce prix. Nous vous souhaitons d’aller de l’avant.»
Audace Niyonzima, le commissaire général de l’OBR :
« Si l’un d’entre vous est primé, c’est qu’il a fait du bon boulot et que nous en sommes satisfaits ».
Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)