L’aile des FNL dite « Miburo », se présente comme une alternative au CNDD-FDD. Elle affirme se préparer pour les élections de 2015.
<doc3113|left>Dimanche 19 février, dans la salle de réception de Kwiraro, avenue du Large, des FNL sont réunis. Surtout, ne dites pas « aile Miburo », le secrétaire général du parti, Jacques Bigirimana devient furieux : « Il n’y a pas d’aile, ni aile Rwasa, ni aile Miburo, il y a un seul parti. »
La rencontre de ce dimanche, d’après M. Miburo, son président, était l’occasion pour les représentants des militants de la capitale et des environs (autour de 1500 personnes), d’évaluer le pas franchi, « après les turbulences traversées par le parti depuis son retrait du processus électoral.»
Pour rappel, Agathon Rwasa, le leader historique du parti, a boycotté le scrutin avant de prendre le chemin de l’exil. Emmanuel Miburo et Jacques Bigirimana, deux militants importants, vont par la suite organiser un congrès pour mettre en place de nouvelles structures.
Pour les uns, ils apparaissent comme des « sauveurs » du parti, « abandonné par Rwasa et phagocyté par l’ADC –Ikibiri », pour d’autres des « traîtres », opportunistes, à la solde du parti au pouvoir.
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> [Le FNL d’Emmanuel Miburo mobilise ses militants pour les élections de 2015->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2030]
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Tourner la page Rwasa
La rencontre de Kwiraro est donc apparue comme un « coming out », pour tenter de battre en brèche cette image de parti satellite qui colle aux FNL post exil Rwasa.
Emmanuel Miburo haranguera la foule présente en affirmant comme un credo : « Le parti FNL est un parti d’opposition. »
Emmanuel Miburo et Jacques Bigirimana cherchent visiblement à tourner la page Rwasa et se positionner comme une alternative au CNDD-FDD. Pour eux, « la guerre est finie. » Et Bigirimana, avec fierté, a présenté une dizaine de combattants FNL qui ont rejoint « le camp de la paix.» Chaque combattant « retourné » a fait un court témoignage pour expliquer son choix de quitter Agathon Rwasa et de déposer complètement les armes.
Connaissant le traitement « expéditif » parfois réservés aux combattants attrapés, Jacques Bigirimana, prenant à témoin la communauté international, interpellant même l’Ambassadeur de Belgique qui était présent, a demandé que ces ex combattants ne soient pas « inquiétés. »
Quel est le poids de Rwasa ?
Quand on sait la peur, la terreur même qu’inspirait Rwasa sur ses hommes, voir des combattants se présenter et annoncer publiquement qu’ils ne sont plus avec lui ne manque pas d’interpeller. Serait-il à ce point affaibli qu’il n’inspire plus la crainte ? Le parti FNL, aujourd’hui « autorisé à travailler au Burundi » s’est-il à ce point affranchi d’Agathos Rwasa ? Un Rwasa d’ailleurs devenu très silencieux depuis quelques temps.
Autre question, aujourd’hui sans réponse, c’est la véritable marge de manœuvre, l’indépendance de Miburo et Bigirimana par rapport au parti au pouvoir.
Dans les prochains jours, on verra véritablement si le parti est un challenger ou un satellite du CNDD-FDD. Kwiraro, Jacques Bigirmana, chauffait les militants en clamant : « Préparons nous aux élections de 2015. FNL gagnons !» On verra si ce n’étaient que des slogans…
