Un couple de députés du Cndd-Fdd auraient échappé le 10 octobre à un «assassinat politique» à leur domicile. Il s’agit de Justine Niyongabo, élu dans la circonscription de Cankuzo et d’Hilaire Ntahomvukiye.
Selon le porte-parole du ministère de la Sécurité Publique, le commanditaire serait le président du groupe parlementaire de la coalition Amizero y’Abarundi, Pierre-Célestin Ndikumana. Pierre Nkurikiye a remis en cause, ce jeudi 18 octobre, ce député élu dans la province de Bujumbura, après avoir montré à la presse trois «criminels» qui allaient être des tueurs à gages.
Après avoir commis le forfait, poursuit-il, ces derniers allaient à leur tour être éliminés en vue de faire disparaître les témoins en cas d’une enquête éventuelle. Même des endroits où leurs cadavres allaient être jetés avaient été identifiés. L’un d’eux dans la vallée de la rivière Mubarazi en province Muramvya et l’autre à Rukeco, c’est province Ngozi.
Le porte-parole du ministère de la Sécurité Publique ajoute de «petits détails» à ce plan. «De hautes autorités très respectables» seraient dans le viseur du député Ndikumana. Il cite «un certain Pita, c’est son excellence le président de la République, un certain Gasito, c’est le Premier vice-président de la République, un certain Butore qui est le Deuxième vice-président de la République et un certain Nyabenda, un haut dignitaire». Avant d’indiquer qu’il figure aussi sur la liste de ces personnalités qui allaient être assassinées.
Pierre-Célestin Ndikumana, le député pointé du doigt, parle d’un complot monté de toutes pièces. Il assure qu’il ne connaissait même pas son collègue. «J’ai dû consulter le journal parlementaire pour savoir de qui il s’agit. Seulement, son mari m’était connu car il m’a enseigné à l’université». Il explique que les élus du peuple sont nombreux et ainsi, ils ne peuvent pas se reconnaître tous.
Ce fidèle à Agathon Rwasa, leader historique des FNL, déplore que la police n’ait pas mené des enquêtes avant l’incrimination : «Sinon, elle s’invite dans la politique. Son porte-parole ne sait plus de quoi parler». D’après lui, les propos de M. Nkurikiye sont politiquement motivés.
Le député Ndikumana tient à souligner qu’il était au courant «de ce complot». Ainsi, il a demandé au président de l’Assemblée nationale d’intervenir pour mettre fin «aux machinations de la police». Ce dernier, confie-t-il, lui a répondu qu’il ne saurait pas comment le faire d’autant plus qu’il ne savait pas ceux qui en étaient à l’origine.
Parmi ceux qui témoignent que le député Ndikumana leur avait confié l’exécution de ce forfait, figure un ancien domestique de cet élu du peuple.