Le salaire d’un employé de la Fonction sera bientôt composé d’un salaire de base, une part rémunération basée sur la cotation du poste occupé(part-emploi) et des allocations familiales. C’est issu d’un projet de loi sur la révision du statut général des fonctionnaires adopté par le Conseil des ministres de ce 15 juin.
Une part-performance ne sera reçu que sur mérite individuel conformément à la politique de gestion des performances dans le secteur public.
Autres nouveautés, les primes et les indemnités ont été supprimées et sont remplacées par la « part emploi » de la rémunération. Des contrats de performance devront être signés avec l’année budgétaire 2022-2023.
Des particularités dans les domaines de l’enseignement et de la santé ont été également supprimées. Le Conseil des ministre a recomandé que l’âge de la retraite soit placé à 60 ans pour tous les fonctionnaires de l’Etat sans distinction.
Je travaille dans un pays où il y a une prime annuelle de rentabilité de l’agent. Les objectifs sont indiqués lors de l’entretien professionnel. S’ils ne sont pas atteints on explique pourquoi (manque de moyens, incident particulier, changement d’objectif en cours de l’année…). Par contre il y a un socle de départ par catégorie. Ce socle évoluera en fonction de la rentabilité et c’est l’agent qui démontre comment il a atteint les objectifs.
Avant de prendre une décision sur la retraite des fonctionnaires ou tout autre domaine d’importance nationale, je me demande sur quoi se base le gouvernement. Celui-ci gagnerait à confier au préable une étude de la question à un consultant ou bureau d’étude chargé de faire l’état des lieux, d’examiner ce qui se passe dans la sous-région et au niveau international quitte à proposer des recommandations au gouvernement. C’est ce que fait la plupart des pays plus avancés que le nôtre. Encore faudrait-il qu’un budget adéquat soit prévu chaque année pour les études à faire par les ministères concernés.
Ce que dit Arsène en est un exemple illustratif.
Murantunga: …préalable…
Combien de fonctionnaires qui partirons au 31/12/2022 ? Seront-ils remplacés au 01/01/2023 ? Si oui quelles seraient elles les modalités de recrutement ?
« Le Conseil des ministre a recomandé que l’âge de la retraite soit placé à 60 ans pour tous les fonctionnaires de l’Etat sans distinction. »
À qui la recommandation a-t-elle été adressée puisque nous savons qu’au Burundi toutes les décisions se prennent au niveau du gouvernement. De mon côté, je constate que notre gouvernement passe pour être le meilleur du monde au point que le Burundi n’a vraiment pas besoin de parlement, encore moins de sénat. Je m’explique là-dessus: c’est sur le plan des décisions. Sauf erreur de ma part, la seule fois où une proposition du gouvernement a été rejetée (à une voix par ailleurs), c’est en mars 2014 lorsque Nkurunziza voulait modifier la constitution.
Ça c’est pour la forme. Sur le fond, il y a un problème. La retraite à 60 ans pour tout le monde, c’est insensé.
Je me rappelle que le jour de son investiture, le président Nayishimiye a fait la promesse que les retraités allaient désormais toucher une rente équivalente à leur dernier salaire. Il a par ailleurs promis un accès gratuit aux soins de santé. On peut être sceptique mais d’un autre côté espérer que notre président n’est pas un bonimenteur. Par conséquent nous le croyons.
Dans ces conditions, envoyer les fonctionnaires à la retraite à 60 ans sera un gâchis.
Dans la plupart des pays qui aident le Burundi, la retraite est de 62 à 65 ans. En Suisse, des discussions sont en cours pour repousser cet âge de 65 à 67 ans.
Oui, mais l’espérance de vie d’un fonctionnaire burundais n’est pas égale à celle d’un suisse.
@Kerneac’h
D’accord avec vous que l’espérance de vie n’est pas la même au Burundi qu’en Suisse. Cependant, la pénibilité du travail d’un fonctionnaire burundais (en général) est trop faible pour justifier cette baisse. L’espérance de vie des Burundais est calculée sur l’ensemble de la population dont on sait que 90% sont des agriculteurs. L’ISTEEBU et le PNUD indiquent pour le Burundi 58.8 ans l’espérance de vie moyenne. S’il fallait prendre comme référence cet indicateur, dans ce cas précis, alors l’âge de la retraite serait abaissé à 50 ans!
Le fonctionnaire burundais ne s’épuise en général pas si l’on regarde le nombre d’heures de travail par semaine. S’il est de 35 heures en France, il est de 45 en Suisse pour ceux qui travaillent à plein temps. Au Burundi, je ne connais pas le nombre d’heures hebdomadaires est obligatoire. Je ne sais pas non plus, n’étant pas sur place, si le fameux vendredi de sport est toujours suivi mais je sais qu’à l’ambassade du Burundi à Genève, la journée du vendredi s’arrête à 13h (surtout qu’elle commence chaque jour à 09h). On peut donc voir que sur une carrière qui débute à 25 ans, les seuls après-midis de vendredi vont procurer 25 jour/an * 35, soit 2.4 ans de salaire sans avoir travailler. Si l’on ajoute les derniers jeudis de chaque moins consacrés à la prière (soit 420 jours sur les 35 années de carrière ou 1.5 an). Si l’on prend en compte le fait qu’il y aura tous les 7 ans une campagne présidentielle où la participation des fonctionnaires est quasi obligatoire et cela durant environ un mois, cela fera 5 mois supplémentaires. Enfin, à côté de la pléthore des jours fériés, les jours où les fonctionnaires font leurs activités privées durant les heures où ils sont payés par le contribuable. C’est d’ailleurs parce que plusieurs fonctionnaires se font payer pour un travail qu’ils n’ont pas fait que le Conseil des ministre veut instaurer un contrat de performance pour tous les fonctionnaires.
https://www.iwacu-burundi.org/un-contrat-de-performance-pour-tous-les-fonctionnaires-sera-impose/
Quand j’ai souligné le fait que dans la plupart des pays qui aident le Burundi, l’âge de la retraite est plus élevé, je voulais en fait faire remarquer que pendant que les Burundais seront à la retraite, en train de toucher mensuellement leur l’équivalent de leur dernier salaire (selon le président Ndayishimiye), les citoyens des pays donateurs seront encore au travail pour financer ladite retraite.