Au sujet d’une " rébellion naissante à l’est du Burundi dont le commandement est revendiqué par un certain Colonel Pierre Claver Kabirigi ", le chef d’État-Major général de l’armée burundaise parle d’un aventurier. Et en donne la biographie…
<doc2167|left>L’histoire de ce prétendant "commandant de cette nouvelle rébellion" est celle d’un ancien catéchiste devenu policier avec l’intégration des ex-combattants dans les corps de défense et de sécurité. Selon le Général Major Godefroid Niyombare, qui a tenu un point de presse ce lundi, ce "pseudo-commandant d’une nouvelle rébellion qui n’existe pas au vrai sens du terme" n’a fait que des tentatives de rassembler des jeunes gens pour constituer un "groupe sans ambition". " Le Colonel Pierre Claver Kabirigi n’est qu’un aventurier, son vrai nom c’est Pierre Claver Kamanzi et ses propos sont sans effet. La situation sécuritaire dans tout le pays est en général bonne malgré quelques cas isolés de criminalité dans certains coins du pays liés aux motifs variés dont le banditisme avec armes à feu de règlements de comptes et des conflits fonciers ", souligne le Général Major, en reprenant les [termes du ministère de la Sécurité Publique à la veille du ballet diplomatique de l’EAC->http://www.presidence.bi/spip.php?article2114] à Bujumbura.
Pour le chef d’État-Major général de la FDN, ce prétendant commandant n’est qu’un "garçon" dont le seul mérite est d’avoir échoué à trois reprises au concours national de la 6ème année primaire : « Je ne sais pas s’il est téléguidé ou pas mais une chose est sûre, il ne peut pas diriger une rébellion. Et je le dis en connaissance de cause », souligne le chef d’état-major général de l’armée burundaise, le Général Major Godefroid Niyombare.
Selon lui, après avoir subi un échec cuisant dans Bujumbura rural, les groupes de criminel se sont dirigés vers l’Est du Burundi et ont tenté de rééditer leurs forfaits sans succès. « Un effectif important de malfaiteurs armés sont tombés dans les mailles du filet et leurs équipements ont été saisis ».
<doc2169|left>Le Général Major Godefroid Niyombare n’a pas voulu donner plus de précisions. Mais ce prétendant "Commandant" court toujours, trois de ses proches ont été tués, trois autres ont été arrêtés. « Même sa déclaration n’a pas été faite sur le sol burundais c’est dans un endroit à cheval entre la Burundi et la Tanzanie », ponte le haut gradé de la FDN.
La biographie de ce "Commandant" selon les renseignements de la FDN
Le Colonel Pierre Claver Kabirigi, prétendant commandant d’une nouvelle rébellion opérant à l’est du Burundi, s’appelle en fait Pierre Claver Kamanzi. Il voit le jour en 1972 à Gwiri en la commune de Ntega dans la province de Kirundo. Il intègre la police nationale en 2004 sous le nom de Patrick Kwizera avec un faux diplôme A3, ce qui lui permet de se retrouver comme chef de poste à Isale et à Kirundo. Il sera à deux reprises arrêté : la première fois pour vol d’une moto et la seconde fois pour vol d’uniformes de la police, ce qui l’a conduit tout droit vers la prison centrale de Mpimba. Il sera par la suite relâché.
Élève médiocre, il n’aura pas dépassé le cap de la 6ème année primaire malgré trois tentatives : une fois à Sasa, l’autre essai à Ntega et enfin la troisième tentative qui s’est également soldée par un échec à Gitaramuka. Par après, Pierre Claver décide d’aller vivre chez ses frères à Mutwenzi, dans la province de Kirundo au nord du Burundi. Nous sommes en 1991. On le retrouvera quelques temps après à la paroisse de Ntega où il enseigne la catéchèse.
Avec les événements de 1993, il se réfugie au Rwanda, pour rentrer au Burundi en 1995. Mais il reprend vite le chemin de l’exil et se retrouve dans les camps de réfugiés burundais en Tanzanie. En 2004, il est combattant du Cndd-Fdd avant d’intégrer la PNB (Police nationale du Burundi).