Deux mois après sa création*, le Centre d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne (CAJAC) a fait sa première descente pour une semaine, ce 26 septembre, dans la province de Cibitoke qui le sollicite plus. Le centre a sur ses tables plus de 147 dossiers dont 73 relatifs à la corruption.
Donatien Ndayisaba, directeur exécutif du Cajac, explique la raison du choix de la province Cibitoke avant d’autres : « Plus de 31% des appels reçus, pendant les deux mois de Juillet et d’Août, proviennent de cette province. » Parmi les 147 dossiers déjà reçus au Cajac durant cette période, 24 ont déjà été clôturés définitivement. 73 concernent la corruption : « Le centre a décidé de faire des descentes chez ceux qui ne peuvent pas arriver à nos services. Nous avons trouvé que 95 plaintes l’ont été par téléphone », explique le directeur exécutif.
Il promet que le centre va bientôt créer des antennes à l’intérieur du pays. Il projette aussi de signer un protocole d’accord avec les ministères de la Bonne Gouvernance, celui de la Justice et avec le bureau de l’Ombudsman pour faciliter les plaignants le jour où ils demanderont un service à ces bureaux
Le centre s’implique aussi dans la lutte contre la corruption. Ainsi, M. Ndayisaba, énumère les ministères les plus corrompus par ordre d’importance : « Ministères de la Justice ; de l’Education ; de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme ; de l’Urbanisme ; de la Fonction Publique ; de l’Energie et des mines ;… » Il a aussi répertorié les provinces les plus corrompues : Bujumbura Mairie, Bujumbura, Cibitoke, Bubanza,…
Le Cajac a une double valeur ajoutée : aider la population dans tous les processus juridiques et l’Etat quand les agents du Cajac rassemblent, organisent et orientent les dossiers des plaignants à sa place.
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* Le 4 juillet a lieu le lancement officiel des activités du Centre d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne. Le Burundi est devenu le 25ième pays dans lequel le centre intervient. Il a été crée par Transparency International sur demande de l’Association Burundaise des Consommateurs, son point focal au Burundi. L’approche du Cajac est d’aider les plaignants à structurer et à rédiger, si nécessaire, leurs requêtes. Ensuite, les orienter vers les institutions habilitées et enfin, assurer le suivi du dossier. Ce centre travaille en toute confidentialité ; cela veut dire que les coupables ne sont pas dénoncés publiquement