Parcem a organisé, ce mardi 8 août 2017 à l’Hôtel Zion, un atelier d’appropriation nationale de la réponse aux questions liées au respect des droits de l’homme. Une occasion de dialoguer sans faux-fuyants
Le président de Parcem lors de son mot d’accueil : « Ce n’est pas une occasion de s’accuser mutuellement mais de réanimer progressivement le débat et permettre la convergence des points de vue. » Aujourd’hui, a-t-il annoncé, des rapports sur la situation des droits de l’homme au Burundi sont sortis par différentes ONG mais ces rapports alimentent la polémique.
Or, cette polémique n’avance à rien le citoyen lambda quelque part qui peut subir l’arbitraire ou être traité injustement ou dont les conditions de vie se détériorent : « Exagération des rapports ou pas, politisation de la question ou pas, ce qui est sûr c’est que des cas de violations des droits humains sont encore là. » Et de marteler que même le rapport de la Commission Nationale du Dialogue Inter-burundais (CNDI) est revenu sur cette question dans les débats, sans oublier le rapport de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’homme (CNIDH).
Et de conclure que l’essentiel est que le pays puisse donner une orientation claire pour améliorer la situation des droits de l’homme en misant sur de nombreux atouts dont il dispose.
Prenant la parole, Martin Nivyabandi, ministre des droits de la personne humaine, des affaires sociales et du Genre, a d’entrée de jeu fustigé les ONGs internationales qui semblent monopoliser le débat sur les droits de l’homme avec une certaine arrogance. Ce qui conduit à des analyses erronées sur le Burundi car ne tenant pas en compte la spécificité des pays : « Il faut un débat neutre, académique qui n’est pas politiquement orienté. » D’ après lui, il est temps de rapatrier ces débats au Burundi au lieu de s’attendre à des solutions miracles qui viendront de Bruxelles ou de New-York.
« Le gouvernement est loin d’être dans la logique de la négation »
Le ministre a ensuite rappelé que le Burundi vient de connaître une crise électorale et post-électorale ayant eu des conséquences sur le respect des droits de l’homme : « Mais aujourd’hui avec le retour de la sécurité, ça devrait nous servir d’aubaine de faire notre introspection par rapport à la situation actuelle car personne ne peut nier qu’il y a encore des cas de violations des droits humains. » Et de s’interroger si seuls les pouvoirs publics violent les droits de l’homme.
Le gouvernement est loin d’être dans la logique de la négation, a-t-il martelé. Il faut le dire et affronter le taureau par les cornes et non la politique de l’autruche sur cette question : « Le développement de la dynamique interne pour faire face à cette question aussi sensible, contribuera certainement à diminuer les spéculations de uns et des autres sur cette question. » Le ministre a conclu son propos en souhaitant que cette réunion marque le début d’un cadre de collaboration entre partenaires interne pour une réponse coordonnée à la question des droits de l’Homme.
L’ancien Président de la République et sénateur Sylvestre Ntibantunganya a été ensuite appelé pour un complément. Dans sa petite allocution, il a indiqué que la question des droits de l’Homme ne devrait même pas faire objet d’un débat interminable : « Les Burundais expriment leur foi en Dieu, on les voit chaque vendredi, samedi et dimanche dans les églises, temples et mosquées prier et Dieu ne permet à qui que ce soit de faire du mal à autrui. » Les gens devraient donc être à l’aise si nous parlons des droits de l’Homme. Il ne devrait pas y en avoir qui se sentent attaqués lorsqu’on parle des droits de l’homme. Peut-être la question est de savoir comment il faut parler des droits de l’Homme. Comment il faut les défendre. Il faudrait au Burundi un partenariat de confiance entre ceux qui sont engagés à la défense des droits de l’Homme.
Echanges et débat
Après les dits discours vint le moment du débat et les participants ont exprimé leurs préoccupations sans détour.
Prenant la parole, Léonce Ngendakumana, représentant le parti Frodebu a confié que tout est réuni pour respecter les droits de l’homme à savoir les textes, les institutions et la volonté politique. La question, selon lui, est de savoir ce qui manque pour qu’il y ait respect des droits de l’homme. Et d’expliquer qu’il faut enseigner, sensibiliser les populations sur leurs droits d’abord. Et de s’adresser au ministre en charge des droits de l’homme en lui rappelant que le gouvernement doit savoir qu’il est le premier comptable de ce qui se passe : « L’idée d’accéder au pouvoir par la force, de diriger par la force doit être abandonnée. Diminuer les monuments avec des écrits qui ne rassurent pas. Gardez-vous d’exclure les autres, d’interdire aux gens d’exprimer librement leurs idées. Que des gens ne soient pas poursuivis pour leurs idées. »
Yves Sahinguvu, député de l’Uprona a insisté sur la reprise de la coopération. Il a exhorté le gouvernement à ouvrir les portes, à ne pas se cacher derrière la notion de souveraineté. Prendre les bonnes valeurs chez les autres. Enseigner les lois aux exécutants (policiers, administratifs) car ils commettent des fois des bavures par ignorance. Certes la sécurité s’est améliorée, a-t-il concédé, mais il faut la consolider car elle reste fragile et sans sécurité rien ne peut être fait et les droits de l’homme sont très affectés. Et d’appeler les autorités à analyser ce qu’il faut faire pour la reprise du financement extérieur : « L’Union européenne a émis des conditions de reprise de financement pour le Burundi par une série de recommandations. Il faut étudier ce qui peut être faisable dans l’immédiat et le faire comme la réouverture des médias,les droits de réunions. » Et de conclure en appelant tout un chacun à ne pas rester collé sur le passé, à tourner la page et écrire sur la nouvelle page.
« Il n’y a aucun pays où il y a zéro violation des droits de l’homme »
Joseph Ntakarutimana, secrétaire Général adjoint du Cndd-Fdd a, quant à lui, insisté sur la notion de solidarité et de patriotisme. Il a commencé son propos en rappelant que le Burundi est le pays de tous, pas seulement celui des membres du parti au pouvoir : « Il n’y a aucun pays au monde où il y a zéro violation des droits de l’homme. C’est un travail d’un long processus. Le problème est qu’au Burundi, il y en a qui veulent créer du désordre, qui ont perdu le sens du patriotisme, qui préfèrent que nous perdions tout s’ils ne sont pas au pouvoir. » Bien plus, ils n’hésitent pas à faire bloquer les aides pour le pays et vont jusqu’à demander des sanctions pour leur peuple. Ils acceptent de l’argent des bailleurs qui leur exigent d’écrire des mensonges contre leur pays.
Dismas Ntakibirora, conseiller juridique à l’Inspection générale de la police a, quant à lui, mis en garde les hommes politiques sur leurs discours : « Il faut arrêter la globalisation ou bien un langage qui heurte les sensibilités des uns et des autres. » Et d’insister sur l’ignorance de certains administratifs à la base de la loi qui les pousse à violer les droits de l’homme sans le savoir : « Il faut sensibiliser, enseigner aux gens la loi et surtout aux administratifs. »
Cheikh Haruna Nkunduwiga a quant à lui fustigé des lois à la limite liberticide. Il ne faut pas créer des lois qui violent la croyance d’une catégorie de la population : « Cette loi qui interdit aux musulmans d’épouser plusieurs femmes et qui veut les stigmatiser risque de produire des effets pervers. Et de se demander si les problèmes que traverse le Burundi ont été causés par la polygamie. Il faut bien analyser le contexte et l’opportunité d’une telle loi », a-t-il suggéré.
Quelques recommandations…
Agnès Nindorera, représentant l’association des femmes journalistes s’est, quant à elle, interrogée sur la vulgarisation de la loi : « Sommes-nous au courant des textes de lois. Si oui, il faut les traduire en Kirundi et les publier dans le bulletin officiel du Burundi comme dans le temps car nul n’est sensé ignoré la loi comme on dit. » Elle est ensuite revenue sur l’égalité des genres en expliquant que les 30% consacrés par la constitution dans le partage des postes dans les institutions ne suffisent plus. Pire, d’après elle, même ce quota est souvent violé actuellement. Et d’embrayer sur la vérité des faits. Pour elle, il est difficile de corriger lorsque l’on nie des faits avérés des violations des droits de l’homme. Et de conclure sur le droit du public à une information diversifiée, vérifiable et vérifiée. Un appel à la réouverture de l’espace public et certains médias fermés.
Rappelons que cet atelier a vu la participation du ministre des droits de la personne humaine, des affaires sociales et du Genre, du président de la CNIDH, du président de la CVR en même temps modérateur, de l’ancien Président Sylvestre Ntibantunganya, des représentants des partis politiques, des représentants des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des organisations des jeunes et des femmes, etc.
En guise de recommandation presque tous les intervenants ont suggéré quelques points de convergences à savoir la mise en place d’un cadre d’échanges et de collaboration entre les acteurs concernés par les questions de respect des droits de l’homme pour améliorer les conditions des droits de l’homme ; sensibiliser et enseigner aux citoyens la loi et surtout aux administratifs à tous les niveaux ; mettre en application les recommandations issues des présentes assises.
[ sensibiliser les populations sur leurs droits d’abord],
La notion de droit de l’homme mérite une nouvelle définition! Il faudrait clairement désigner « ces droits » et cet « homme » dont est question. Sinon, il sera toujours difficile de savoir qui a violé et qui n’a pas violé les « droits » de l’homme. Regardez ce qui se passe maintenant à Charlottesville: Un Groupe d’extrémistes blancs organisent des manifestations anti-black et racistes au nom de « Droit de l’homme ». Quel Droit s’agit-il ici et quel « Homme » défendent-ils ici? Ce n’est rien qu’un désordre au nom de « Droit de l’homme ».
Malheureusement, on récolte ce qu’on a semé : les dirigeants Barundi kuva kera no gushika uno musi, bose atawuvuyemwo, umengo gutwarira umunyagihugu ntavyo bazi. batwaza igikenye gusa. Pire, bararondera ababafasha guhahaza abandi lero ugaca usanga umwera ukwira hose. None ko mwayaze mwashitse ku ngingo nki yoca itangugwa gushirwa ho mu ndwi iza ? Twese turabona ingorane mugabo kugira ibiboneka vyo kuzikuraho biratugora. None ga yemwe habuze iki ? Commençons par les choses simples :
– Au bistro on siffle le serveur au lieu de lui dire s’il vous plaît !
– Le chauffeur klaxonne un pauvre malheureux qui traverse la route au lieu de freiner et le laisser passer !
– Umukokayi uravye nabi araguterura ngo winjire muri bus ajejwe !
– … Nitwikubite agashi dufate twese intumbero tuzofata guhera kuwambere uza !