Un atelier national pour l’élaboration d’un plan d’action sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) s’est ouvert à Bujumbura le 11 décembre 2024. Organisé par la Commission nationale permanente de lutte contre la prolifération des ALPC (CNAP) en collaboration avec le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), cet atelier aller se durer jusqu’au 13 décembre. L’objectif principal est d’accompagner la CNAP dans l’élaboration d’un plan d’action national efficace.
La prolifération des ALPC alimente les conflits prolongés, exacerbe les violences communautaires et compromet les efforts de développement. « Ces armes, bien que modestes en apparence, provoquent des ravages immenses. Elles exacerbent les violences communautaires et brisent des vies de manière irréparable », a déclaré Ivo Hoefkens, chef de coopération qui a représenté l’ambassade de l’Union européenne au Burundi. Cette prolifération, facilitée par leur faible coût et leur facilité d’utilisation, représente une menace persistante pour la stabilité régionale et la sécurité humaine.
Le directeur adjoint de l’UNREC, Jiaming Miao, a mis en lumière l’ampleur du problème en soulignant que les armes légères illicites « constituent un grave danger non seulement pour les populations vulnérables mais également pour la sécurité des États. Trop souvent, elles tombent entre les mains de groupes criminels et armés, augmentant leurs capacités de nuisance. » Il a insisté sur l’urgence de renforcer les capacités nationales pour un contrôle efficace et sécurisé de ces armes.
« Ceci montre bien la gravité de la menace posée par la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre. Dans un tel contexte, le renforcement des capacités nationales en matière de contrôle et de gestion sécurisée des armes et munitions est aujourd’hui une exigence incontournable », a suggéré Jiaming Miao.
L’atelier s’inscrit dans un cadre collaboratif impliquant des partenaires nationaux et internationaux, notamment les forces de défense et de sécurité, les organisations de la société civile, les institutions gouvernementales et des entités comme le RECSA et le système des Nations-Unies. Il vise à soutenir la CNAP dans l’élaboration d’un plan d’action qui intègre les normes internationales et régionales, les obligations de rapportage et les initiatives de désarmement durable.
Mathieu Ciowela, coordonnateur résident a.i. et représentant résident du Pnud au Burundi, a salué les efforts conjoints : « Une coopération renforcée entre les Nations- Unies et la Commission nationale ainsi qu’avec ses partenaires, aboutira à une réponse nationale efficace contre ce trafic. » Il a également rappelé l’impact global des armes légères, expliquant que « leur circulation et leur utilisation illicites constituent une menace pour la paix, la sécurité internationale et le développement socio-économique ».
Mathieu Ciowela a également souligné l’importance de cet atelier dans le contexte du développement à long terme du Burundi. « La maturation de la vision Burundi émergent en 2040 et développé en 2060 nécessitera un environnement paisible pour mobiliser tous les Burundais autour de cet objectif », a-t-il affirmé.
Le coordonnateur résident a.i. et représentant résident du Pnud au Burundi a rappelé que « les ALPC restent la principale cause de morts violentes dans le monde » et que « une coopération renforcée entre les Nations- Unies, la CNAP et les partenaires présents aboutira à une réponse nationale efficace ».
Focus sur le marquage et la gestion des armes
Selon M. Ciowela, les ALPC représentent une menace majeure pour la paix et le développement, citant une étude selon laquelle « une estimation récente de l’Union africaine et de l’ONG Small Arms Survey souligne que plus de 40 millions d’armes légères de petit calibre surplombent le continent et sont utilisées par des acteurs non étatiques, en particulier des entreprises privées et des groupes armés non étatiques. Et sur les 40 millions d’armes légères de petit calibre recensées, 80 % ne sont ni enregistrées ni marquées. Ce qui les rend presque impossibles à retracer. », a précisé Mathieu Ciowela.
Les discussions lors de l’atelier portent sur des aspects techniques tels que le marquage des armes, une pratique essentielle pour assurer leur traçabilité. Le 9 décembre, une mission de l’UNREC a évalué les machines de marquage, les sites de destruction des munitions et les besoins techniques pour une gestion efficace des armes.
Cette mission s’inscrit dans un projet financé par l’Union européenne visant à soutenir le programme d’action des Nations -Unies sur les ALPC.
Générose Ngendanganya, présidente de la CNAP, a salué les progrès réalisés dans la lutte contre la prolifération des ALPC au Burundi. Elle a déclaré : « Notre pays a franchi une étape considérable dans ce domaine grâce à la mise en œuvre des plans d’action nationaux et au soutien diversifié de nos partenaires. » Elle a également mis en avant l’importance de ce soutien pour atteindre les résultats enregistrés.
Le lieutenant-général André Ndayambaje, secrétaire permanent du ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, a mis en avant les avancées du Burundi. « La décision des États d’Afrique de l’Est de choisir le Burundi pour abriter un centre d’excellence sur le désarmement illustre notre leadership en matière de coordination des actions contre la prolifération des ALPC », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l’atelier intègre une perspective inclusive en mettant l’accent sur la participation des femmes et des jeunes. Ces groupes sont encouragés à s’impliquer activement dans l’élaboration des politiques et initiatives de contrôle des armes, reflétant l’importance d’une approche participative et durable.
Les intervenants ont unanimement souligné l’importance d’un engagement durable pour lutter contre la prolifération des ALPC. « Mes remerciements vont à tous les partenaires qui appuient les programmes dans ce domaine, particulièrement l’UNREC, le RECSA et l’Union européenne », a déclaré André Ndayambaje.