Après l’adoption de la loi portant fixation du budget général de l’Etat pour l’exercice 2024-2025 par les deux chambres du Parlement, des questions cruciales sur ce processus législatif conduit de manière expéditive ont été soulevées. La transparence et la participation citoyenne pose problème, ce qui inquiète les associations militant pour la bonne gouvernance.
Selon le rapport de 2023 de l’organisation IBP, l’International Budget Partnership, le Burundi a obtenu un score de 0 en matière de participation publique, révélant ainsi des lacunes significatives dans l’engagement citoyen dans les affaires publiques
Lors de la présentation du projet de loi, un député a posé la question au ministre des Finances sur l’obligation d’impliquer les associations de la société civile dans le processus budgétaire.
En réponse, le ministre a affirmé que le gouvernement n’avait pas impliqué les associations de la société civile parce qu’il n’y avait plus de temps pour les impliquer. Cette déclaration du ministre des Finances a suscité des réactions parmi les acteurs de la société civile.
Faustin Ndikumana, représentant de l’organisation PARCEM (Paroles et actions pour le réveil des consciences et le changement des mentalités), s’est exprimé face à cette exclusion : « C’est cela leur mentalité, c’est cela leur pratique. Normalement, quand vous voulez faire une loi de finances acceptable, ouverte, il faut associer d’autres acteurs de la société ».
Il rappelle que la participation citoyenne dans ce processus est un droit constitutionnel et crucial pour une gouvernance transparente. Le président de l’organisation PARCEM souligne également que le manque de participation publique compromet l’accès du gouvernement aux financements internationaux.
De plus en plus, insiste-t-il, les bailleurs de fonds exigent la transparence et l’inclusion citoyenne : « C’est ce genre de petits discours qui limitent l’accès au financement de notre gouvernement ».
Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) partage ce point de vue et critique le manque de suivi des engagements du gouvernement : « Avec ce qu’on appelle le budget citoyen, des organisations comme OLUCOME ou PARCEM, qui suivent de près le processus budgétaire, devraient être impliquées dans le but d’asseoir ce principe de gouvernance budgétaire ».
Selon Gabriel Rufyiri, il y avait pourtant une promesse formelle d’inclure ces organisations de la société civile, Rufyiri déclare : « Nous avons été appelés à la présidence de la République au début du mois de mars, et il nous a été signifié que désormais, nous serons impliqués. Le message était clair mais, depuis lors, nous n’avons jamais été appelés ».
Pour Gabriel Rufyiri, la participation de la population dans l’élaboration du budget est non seulement un principe démocratique, mais aussi une nécessité pour assurer que les politiques publiques répondent aux besoins réels des citoyens.
Il rappelle que les organisations de la société civile, telles que l’OLUCOME, jouent un rôle crucial dans la surveillance et l’évaluation des processus budgétaires. Cependant, sans une véritable implication, leurs efforts restent limités.
Les acteurs de la société civile en appellent à une réforme profonde du processus budgétaire. Ils plaident pour une ouverture réelle du gouvernement aux contributions des citoyens et pour une transparence accrue.
En l’absence de telles réformes, s’indigne le président de la Parcem, le pays risque de continuer à être mal noté par les organisations internationales, ce qui pourrait affecter négativement son accès aux financements internationaux.
L’Opacité partout ! Mais rien n’est opaque, on les voit changer de train de vie en un jour. On comprend d’où ça vient. Quand on a un salaire de 2 millions de FBu, mais qu’en quelques mois après nomination on construit ou acquiert des maisons, des véhicules et des champs et bien d’autres richesses, alors qu’il est interdit de faire les affaires au même moment, débrouillards soient-ils, ce n’est pas possible de justifier les biens mal acquis. Ce sont les voleurs de la Res Publica.