A travers le projet d’appui aux médias financé par l’Union européenne, des journalistes des huit médias ont bénéficié des formations et des coachings sur la gestion des plateformes en ligne. Le 7 décembre, leurs meilleures productions web sur le genre ont été primées. Une occasion de rappeler le rôle des médias dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
Financé à plus d’un million d’euros sur une période de 24 mois, le projet d’appui aux médias de l’Union européenne a comme thème « renforcer les médias burundais pour soutenir le processus de démocratisation, la réconciliation et l’Etat de droit ». Il est mis en œuvre par les ONG Radio La Benevolencija et la Fondation Hirondelle.
A travers ce projet, il y a eu, le 7 décembre, la remise des prix des meilleures productions web traitant les violences basées sur le genre, la vérification des faits et la gestion des communautés en ligne. Le concours a été organisé après plus d’une année d’accompagnement sur l’usage et la gestion des plateformes en ligne assuré par le Collectif des bloggeurs Yaga et porté par La Benevolencija.
« Les médias jouent un rôle important dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Cela se fait à travers les sujets qu’ils abordent, mais aussi la manière dont ils les traitent », indique Mitterrand Ndayegamiye, directeur de la radio communautaire Ijwi ry’Umukenyezi (la voix de la femme).
Il apprécie que des médias burundais osent dénoncer pas mal de sortes de violences faites aux femmes et aux filles. Et de se réjouir que différents médias s’investissent davantage dans le traitement des sujets sur les violences basées sur le genre : « Il y a certaines années, on ne lisait pas ou n’entendait pas des histoires sur les violences faites aux femmes et aux filles. Aujourd’hui, on voit qu’il y a des éléments de reportage qui apparaissent dans des journaux ».
Cependant, ajoute-t-il, cela est fait d’une façon qui n’est pas vraiment satisfaisantes : « Les médias montrent la souffrance de la femme. Il faut qu’ils abordent de tels sujets d’une autre manière, montrent les femmes qui ont réussi à combattre ces violences, à travers des témoignages collectés auprès des femmes leaders. Cela pourrait aider à améliorer l’image de la femme ».
Pour lui, quand on montre une femme en train de souffrir, les autres femmes peuvent penser que cela fait partie du quotidien des femmes : « Il y a des femmes leaders qui osent lutter pour les droits des femmes et c’est ce genre de format qu’il faut multiplier dans les médias ».
Il appelle les journalistes burundais, les hommes et les femmes à lutter davantage contre les violences basées sur le genre : « Cela fait mal d’entendre qu’il y a une femme qui a été privée de ses droits et que cela passe sous silence, comme si rien ne s’est passé ».
Pour la présidente de l’association des femmes journalistes burundaises (AFJO), Diane Ndonse, les informations traitées par les médias sur les violences basées sur le genre ne sont pas vraiment satisfaisantes dans la mesure où elles ne parviennent pas aux victimes.
Elle regrette que la majorité de la population burundaise, surtout celle rurale n’ont pas accès à l’information. Ainsi, selon elle, il faut sensibiliser les femmes à rechercher l’information à travers différents canaux d’information.
Pour elle, il faut que les médias traitent des informations qui intéressent ces femmes surtout des femmes rurales et qui parlent des violences faites aux femmes et de leurs droits.
Diane Ndonse déplore que des médias se retrouvent sans moyens financiers pour enquêter et faire le suivi des violences basées sur le genre.
Appel aux productions quotidiennes sur les violences basées sur le genre
« Le journaliste ne saurait se désolidariser du combat contre les violences basées sur le genre. Notre souhait profond est que ces efforts soient quotidiens, systématiques pour encourager des initiatives positives en faveur des femmes et des filles surtout celles qui sont victimes de ces barbaries », a indiqué Thierry Kitamoya, assistant de la ministre de la Communication, des Technologies de l’information et des Médias.
Pour lui, il faut que les médias dénoncent tout acte dégradant les femmes ainsi que des violences sexuelles infligées aux femmes tant au Burundi qu’ailleurs.
Il a apprécié que ce projet visant à « renforcer les médias burundais pour soutenir les processus de démocratisation, la réconciliation et l’Etat de droit » a contribué au changement d’attitude dans les médias notamment à travers la promotion des meilleures productions sur les violences sexuelles basées sur le genre.
De son côté, le chef de mission de La Benevolencija, Nestor Nkurunziza, salue que des femmes continuent d’intégrer les médias : « Il y a des périodes où on avait très peu de femmes dans les médias. Aujourd’hui, on a beaucoup plus de femmes qui s’investissent dans les médias. On a des directrices et des rédactrices en chef des médias ».
Pour lui, les médias peuvent jouer le rôle de chien de garde et faire connaître les droits aux concernés à commencer aux femmes : « Personne ne peut faire une action amplifiée dans ce pays sans passer par les médias. La presse est le quatrième pouvoir ».
Il rappelle que les médias pourraient inciter des institutions comme l’Assemblée nationale et le Sénat à voter des lois protégeant les femmes en plus de faire le suivi de l’action gouvernementale.
« Le secteur des médias n’est pas épargné aux violences basées sur le genre »
« L’AFJO a effectué un sondage au mois de novembre de cette année. Nous avons constaté que les violences basées sur le genre notamment le harcèlement sexuel est une réalité dans les médias », fait savoir Diane Ndonse.
Selon la présidente de l’AFJO, plus de 39 % des enquêtés ont affirmé qu’ils savent des collègues ayant subi le harcèlement sexuel et 17 % disent avoir subi elles-mêmes le harcèlement sexuel : « Ces chiffres sont accablant. Le caractère tabou du phénomène explique que la réalité va sans doute au-delà de ce qui a été déclaré sur le questionnaire de sondage utilisé ».
Elle explique que les auteurs de ces violences sont parmi les responsables des médias, les employeurs, les collègues ainsi que les personnes ressources. Et d’appeler au changement de mentalité.
Diane Ndonse rappelle que l’AFJO a mis en place un code de conduite avec les responsables des médias en collaboration avec le ministère de la Communication et des Médias : « Ce code de conduite a une liste des stratégies qu’il faut mettre en place dans les médias, par exemple, mettre les caméras de surveillance dans les bureaux, mettre des vitres transparentes, laisser la porte ouverte quand une personne entre dans le bureau du chef ». Et d’espérer que ce code de conduite va aider dans la protection des journalistes contre le harcèlement sexuel.
« C’est déplorable que les journalistes subissent du harcèlement sexuel dans leurs milieux de travail. Les médias devront servir un bon exemple dans la société », indique Mitterrand Ndayegamiye.
Il recommande aux journalistes d’éviter de mener une interview les portes fermées lorsqu’ils se présentent devant une source.
Quid du rôle des réseaux sociaux ?
« Les réseaux sociaux deviennent des espaces d’interaction sans précédent, renforcent les pratiques démocratiques dans le monde et sont une excellente opportunité communicationnelle », souligne Thierry Kitamoya.
Il déplore que les abus deviennent de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux : « L’on met sur les réseaux sociaux ce que l’on veut, peu importe sa véracité ou sa nuisance. Le sens de la responsabilité n’est plus contrôlé par des rédactions professionnelles ».
Et de rappeler que suite à la désinformation et à la manipulation des consciences, les conséquences sur les communautés ou sur des individus sont parfois dévastatrices.
Pour lui, les professionnels de l’information et de la communication doivent investir pleinement dans les réseaux sociaux en donnant l’information vérifiée, utile à la société pour corriger et recadrer la désinformation : « Plus les médias professionnels et crédibles seront présents sur la toile, moins il y aura des fausses informations et de manipulations nuisibles ».
Il demande à l’Union européenne d’étendre son appui à plus de médias : « Nous allons explorer avec la Benevolencija les moyens d’étendre ce projet pour l’avenir afin d’assurer la pérennisation et la généralisation de renforcement des médias ».
Selon le chef de délégation de l’Union européenne au Burundi, l’ambassadeur Claude Bochu, le Burundi n’échappe pas aux défis liés à l’émergence des réseaux sociaux : « Aujourd’hui, de nombreux jeunes burundais sont connectés aux réseaux sociaux, aux plateformes uniques pour l’innovation, la créativité et les opportunités ».
Pour lui, il est important que les médias en ligne soient responsables et publient des contenus vérifiés et adaptés au public local : « La désinformation tue plus qu’une boutade ».
Il espère que la nouvelle loi burundaise sur la liberté des médias en cours de préparation consacrera au moins un chapitre à la régulation des médias en ligne.
L’ambassadeur Claude Bochu rappelle qu’en avril 2022, l’Union européenne a adopté une nouvelle régulation « Digital Service Act » qui permet de mieux lutter contre les dérives des réseaux sociaux comme les discours de haine, la vente des produits contrefaits et les campagnes de désinformation.
Il apprécie que le projet d’appui aux médias de l’Union européenne mis en œuvre par Radio La Benevolencija ait pris le devant en initiant les formations sur les médias en ligne.
Le projet d’appui aux médias vise à appuyer les médias pour qu’ils puissent jouer leurs rôles dans le processus de démocratisation, de réconciliation et celui de dialogue.
Les 11 médias bénéficiaires de ce projet sont le journal Iwacu, Radio Isanganiro, Jimbere, Mashariki TV, Umuco Fm, Rema Fm, Radio Culture, RTNB, Radio Ijwi ry’Umukenyezi, Radio TV Buntu et Radio Izere Fm.
Rappelons qu’à travers ce projet, le Prix Genre et Médias a été mis en place l’année dernière. Le 10 mai de cette année, il a récompensé les productions journalistiques des 5 journalistes burundais sur la thématique de violences basées sur le genre.
Ce fameux projet critiqué par les médias,le ministère sectoriel, le premier ministre, ….. attendons la suite. Des milliards qui partent en fumée, une gestion douteuse, avec les organisations douteuses (Hirondelles) ,…. presque toute la somme a , peut être , été utilisé pr d’autres fins pas appuyer les médias ou journalistes. Il est temps de revoir les manières dont ces fameux appuis sont gérés, une poignée de personnes pr une si grande somme qui était destinée, et capable d’appuyer plusieurs médias !
ce qui est déplorable est bientôt vous allez appeler les médias pour la restitution sans qu’ils ne sachent le jeux , théâtre . Sans demander, par peur, garder l’espoir ou par malhonnêteté , la transparence. Ces bagiraneza , bientôt viendrez vous enseigner la bonne gouvernance
Union européenne dans toutes les sauces.Cela est de la colonisation déguisée.Et que font les burundais pour leur pays?Ils sont donc incapables d’endiguer la violence qu’ils ont eux-mêmes créé tel des immatures,des enfanta qui plus sont violents!Le cliché d’un homme africain incapable de savoir quoi faire pour sa vie.Il faut lui dire quoi faire.Quel burundais ne sait pas que la violence contre le genre est mauvaise?Il faut donc que l’UE s’en mêle de nos vies personnelles pour nous dire quoi faire?Réveillons nous chers burundais cet ambassadeur je doute qu’il s’intéresse à nos misèrables vies.Seuls nous mêmes pourrons changer les choses.Pas des étrangers à agenda caché.L’Afrique doit se réveiller.Twarinjiranywe n’ingwe depuis plus de 60 ans dans une pauvretè sans nom et l’UE à notre chevet pour nous achever comme toujours!