Coordinateur principal pour la région des Grands Lacs au Service européen pour l’action extérieure, M. Vervaeke était pour deux jours au Burundi. Au menu: la situation budgétaire fragile, le dialogue politique pour 2015 ainsi que la loi sur la presse.
Serein lors de sa rencontre avec la presse ce mardi 25 juin, Koen Vervaeke a commencé par commenter la pertinence de cette visite diplomatique : « Cela intervient à un moment où l’UE veut démontrer son engagement envers la région des Grands lacs. En ce sens, la situation du Burundi est importante à nos yeux, car la stabilité de la région dépend du développement et de la stabilité de chacun des pays qui s’y trouvent. »
Trois thèmes particuliers ont été abordés tout au long de ses 48 heures de présence au Burundi : la situation budgétaire fragile du pays, la repris du dialogue politique devant mener à des élections calmes et apaisées pour tous les acteurs en 2015, enfin la loi sur la presse tout comme le travail législatif en cours sur les libertés publiques et de réunion.
Le diplomate européen a pu rencontrer le monde politique (Président, vice-président, secrétaire permanent du ministre de l’Intérieur, Président du Sénat représentants de l’ADC-Ikibiri) ainsi que la société civile (ligue Iteka). Le Belge a joué cartes sur table, abordant notamment la très polémique loi sur la presse en réaffirmant le point de vue de l’UE et en qualifiant cette loi de « déception ». « Nous avons obtenu l’assurance par les autorité que la loi sur la presse serait mise en œuvre sans être abusive et de façon constructive. Nous resterons attentifs sur ce point-là » a-t-il expliqué. Koen Vervaeke a également mis l’accent sur le travail législatif en cours portant sur les manifestations publiques et les asbl (association sans but lucratif), précisant à ce sujet « que l’UE serait également attentive à l’évolution en la matière. »
Reprise du dialogue politique, le grand point positif
L’émissaire européen a par ailleurs loué « les efforts fournis pour renouer le dialogue politique et obtenir un consensus à Bujumbura et à Kayanza ainsi que le retour d’exil de certains leaders politiques ». Un point fort positif « qui devra toutefois être traduit dans le travail législatif qui sera en fin de compte adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat. Car l’objectif réside bien dans les élections de 2015, un cadre fort et rassurant pour tous les acteurs est indispensable. » Koen Vervaeke a placé l’accent sur les principes de calme et de sécurité pour tous lors des scrutins de 2015, objectif ultime de l’appui européen au Burundi.
En ce qui concerne la situation budgétaire du pays, le diplomate a rappelé l’importance d’une politique fiscale responsable ainsi que le principe de bonne gouvernance. « Il faut aller de l’avant pour restaurer un climat d’affaires serein afin de relancer l’économie, facteur de stabilité. »