Plus de 5 mois viennent de s’écouler sans que les étudiants de l’Université du Burundi touchent leur prêt-bourse. Ils mènent une vie de plus en plus précaire.
« Comment convaincre pendant quatre, cinq mois un tenancier de vous donner de la nourriture à crédit ?», s’indigne un étudiant, rencontré au campus Rohero et logé au campus Mutanga. Et d’ajouter qu’il doit également user d’un sens de la négociation peu commun pour se procurer du cirage, des savons et autres articles payables en cinq mois.
Les étudiants de l’Université du Burundi externes ne sont pas en reste. Certains rencontrés à leur domicile à Mugoboka (Mutanga-sud) ne cachent pas leur désarroi : « Certains sont expulsés de leurs domiciles par leurs propriétaires faute de paiement de leurs loyers. D’autres abandonnent à cause du manque de nourriture et autres articles indispensable à la vie estudiantine. » Et de souligner qu’en principe ils doivent percevoir le prêt-bourse tous les trois mois.
Jeanine Nibizi, propriétaire d’une maisonnette louée par six étudiants à Mugoboka, dit être habituée au retard de paiement du loyer : « On s’était convenu un paiement mensuel du loyer. Mais souvent ils s’excusent et le mois devient 5 mois ou plus. » Elle révèle que certains propriétaires expulsent les étudiant après de tels retards.
«C´est sûrement la précarité des conditions de vie que nous vivons qui impactent négativement nos résultats académiques», confie l’un de ces étudiants, désespéré.
Pour rappel, le prêt-bourse est octroyé depuis l’année académique 2017-2018 aux étudiants des différents cycles universitaires. Les articles 9, 10 et 11 du contrat de prêt-bourse stipulent : « Tout bénéficiaire devra le rembourser dès qu’il exerce un emploi et/ou une activité génératrice de revenu. Celui-ci reste tenu à l’obligation de rembourser la totalité du montant perçu même s’il n’a pas terminé ses études ou s’il lui a été retiré suite au manquement du contrat signé. Le remboursement minimal sera fixé à 10 % de son revenu. »
Iwacu a essayé de contacter le Bureau de Bourses et des Stages pour s’enquérir sur l’état d’avancement du processus, en vain.