Dimanche, 18 septembre 2011 à 19h 50, c’est l’enfer. A un kilomètre de la brigade policière de Gatumba et d’un camp militaire. Un groupe d’hommes armés s’introduit dans le bar Chez les Amis, tenu par Paul Kaboyi. L’objectif des inconnus est simple. Tuer. Le plus de gens possible.
Qui sont les victimes ?
Des sources concordantes à Gatumba s’accordent pour dire que les 36 victimes (selon le décompte officiel, composées de femmes, d’hommes, de jeunes, dont un enfant de 1 an 2 mois) étaient de simples citoyens : footballeurs de l’équipe « Espoir FC », commerçants, agriculteurs, mécaniciens, chauffeurs, vendeurs des pièces de rechange, membres des associations œuvrant à Gatumba, etc. « Aucun politicien » connu, insiste B.J., 58 ans, natif de Gatumba.
D’après Jean Claude Niyonkuru, voisin du lieu du crime, le bar Chez les Amis n’était pas un bar « politiquement connoté », mais un carrefour de rencontre des citoyens de différentes couches sociales, politiques, ethniques, simplement assoiffés ou à la recherche d’une bonne brochette. En témoigne la mort de Congolais et quatre personnes originaires des communes Bwiza, Kamenge et Cibitoke venus se détendre. En fin de semaine, les habitants de Bujumbura adorent faire une virée vers Gatumba réputée pour ses poulets et poissons grillés.
Pourquoi et comment ont-ils été tués ?
D’après un témoignage recueilli à Gatumba le lendemain de l’attaque, un groupe d’hommes était passé devant un de nombreux petits bars de Gatumba. La source qui témoignait n’a pas accordé trop d’importance à la remarque formulée par l’un des hommes, s’adressant au reste de ses compagnons :{ « Ngaha ni bake »} – Ici, ils sont peu nombreux. Ils sont partis. Et quelques minutes plus tard, les fusils sont entrés en action {Chez les Amis.} Notre source comprendra plus tard que les hommes croisés plus tôt cherchaient un bar avec plus de monde.
Quelques poussières de secondes avant l’opération, M.Niyonkuru qui se trouvait à l’autre bord de la route, en face de Chez les Amis, constate un mouvement anormal : « Des hommes armés s’agitaient de part et d’autre du bar, frappant des gens trouvés sur place en leur demandant pourquoi ils étaient encore dehors à cette heure là ! » Cette scène laisse pantois quand la première rafale retentit…
Aline Akineza, une rescapée de cette attaque précise quant à elle que la fusillade a débuté alors qu’elle se trouvait aux toilettes. Au moment où elle allait sortir des latrines elle est violemment repoussée par d’autres clients paniqués qui lui intiment l’ordre de se taire: « Seul Dieu sait pourquoi les criminels ne sont pas venus jusqu’à nous », murmure Aline, les yeux embués.
Des zones d’ombre
L’attaque a duré 25minutes. Il existe une brigade de la police et un camp militaire non loin du lieu du crime, à un kilomètre. Gatumba figure parmi les zones les plus protégées (avec la proximité de l’aéroport international de Bujumbura et de nombreux complexes hôteliers dan les parages), elle se trouve à la frontière burundo-congolaise.
Des interrogations subsistent. Pour certaines sources, ces malfaiteurs se seraient repliés dans la réserve naturelle de la Rukoko. Que faisait en ce moment-là le Groupement Mobile d’Intervention Rapide (GMIR) ?
Rappelons que près d’une q
Dimanche, 18 septembre 2011 à 19h 50, c’est l’enfer. A un kilomètre de la brigade policière de Gatumba et d’un camp militaire. Un groupe d’hommes armés s’introduit dans le bar {Chez les Amis}, tenu par Paul Kaboyi. L’objectif des inconnus est simple. Tuer. Le plus de gens possible.
Qui sont les victimes ?
Des sources concordantes à Gatumba s’accordent pour dire que les 36 victimes (selon le décompte officiel, composées de femmes, d’hommes, de jeunes, dont un enfant de 1 an 2 mois) étaient de simples citoyens : footballeurs de l’équipe « Espoir FC », commerçants, agriculteurs, mécaniciens, chauffeurs, vendeurs des pièces de rechange, membres des associations œuvrant à Gatumba, etc. « Aucun politicien » connu, insiste B.J., 58 ans, natif de Gatumba.
D’après Jean Claude Niyonkuru, voisin du lieu du crime, le bar Chez les Amis n’était pas un bar « politiquement connoté », mais un carrefour de rencontre des citoyens de différentes couches sociales, politiques, ethniques, simplement assoiffés ou à la recherche d’une bonne brochette. En témoigne la mort de Congolais et quatre personnes originaires des communes Bwiza, Kamenge et Cibitoke venus se détendre. En fin de semaine, les habitants de Bujumbura adorent faire une virée vers Gatumba réputée pour ses poulets et poissons grillés.
Pourquoi et comment ont-ils été tués ?
D’après un témoignage recueilli à Gatumba le lendemain de l’attaque, un groupe d’hommes était passé devant un de nombreux petits bars de Gatumba. La source qui témoignait n’a pas accordé trop d’importance à la remarque formulée par l’un des hommes, s’adressant au reste de ses compagnons :{ « Ngaha ni bake »} – Ici, ils sont peu nombreux. Ils sont partis. Et quelques minutes plus tard, les fusils sont entrés en action {Chez les Amis.} Notre source comprendra plus tard que les hommes croisés plus tôt cherchaient un bar avec plus de monde.
Quelques poussières de secondes avant l’opération, M.Niyonkuru qui se trouvait à l’autre bord de la route, en face de Chez les Amis, constate un mouvement anormal : « Des hommes armés s’agitaient de part et d’autre du bar, frappant des gens trouvés sur place en leur demandant pourquoi ils étaient encore dehors à cette heure là ! » Cette scène laisse pantois quand la première rafale retentit…
Aline Akineza, une rescapée de cette attaque précise quant à elle que la fusillade a débuté alors qu’elle se trouvait aux toilettes. Au moment où elle allait sortir des latrines elle est violemment repoussée par d’autres clients paniqués qui lui intiment l’ordre de se taire: « Seul Dieu sait pourquoi les criminels ne sont pas venus jusqu’à nous », murmure Aline, les yeux embués.
Des zones d’ombre
L’attaque a duré 25minutes. Il existe une brigade de la police et un camp militaire non loin du lieu du crime, à un kilomètre. Gatumba figure parmi les zones les plus protégées (avec la proximité de l’aéroport international de Bujumbura et de nombreux complexes hôteliers dan les parages), elle se trouve à la frontière burundo-congolaise.
Des interrogations subsistent. Pour certaines sources, ces malfaiteurs se seraient repliés dans la réserve naturelle de la Rukoko. Que faisait en ce moment-là le Groupement Mobile d’Intervention Rapide (GMIR) ?
Rappelons que près d’une quarantaine de personne ont laissé la vie dans cette attaque, avec de nombreux blessés. Selon des habitants de Gatumba, ils avaient passé un dimanche calme, aucune tension ou moindre signe annonciateur de cette violence…
Iwacu avait mené des investigations pour apporter quelques éléments de réponse à toutes ces zones d’ombre. La déclaration du Conseil National de Sécurité suivie des mesures du ministre en charge de la Communication nous interdisent d’aller plus loin. Pour le moment.
uarantaine de personne ont laissé la vie dans cette attaque, avec de nombreux blessés. Selon des habitants de Gatumba, ils avaient passé un dimanche calme, aucune tension ou moindre signe annonciateur de cette violence…
Iwacu avait mené des investigations pour apporter quelques éléments de réponse à toutes ces zones d’ombre. La déclaration du Conseil National de Sécurité suivie des mesures du ministre en charge de la Communication nous interdisent d’aller plus loin. Pour le moment.