Plus de 4 personnes sur dix présentent des problèmes mentaux, selon une enquête réalisée dans quatre provinces, il y a deux mois. Une réalité dévoilée à la veille de la journée mondiale de la santé mentale.
Sur 3.000 ménages des provinces Ngozi, Gitega, Bujumbura-mairie et Rumonge, plus de 64% manifestent une difficulté psychologique parmi lesquels plus de 47% connaissent un épisode de trouble plus sévère. Des chiffres révélés par le ministère de la Santé ce mardi 8 octobre à la veille de la journée mondiale de la santé mentale.
De 2015 à 2017, plus de 22 mille cas ont été enregistrés dans les trois centres psychiatriques publics de Bujumbura, Gitega et Ngozi. Une autre enquête réalisée de 2010-2015 a donné 2500 cas de troubles mentaux, d’après le directeur du programme des maladies chroniques non transmissibles, Etienne Niyonzima.
Selon les données de l’OMS, les troubles mentaux touchent presque 12% de la population mondiale. Chaque année, environ 800 mille personnes se suicident suite à ces troubles mentaux. Le suicide se présente donc comme la 2ème cause de mortalité chez les sujets de troubles mentaux âgés de 15 à 29 ans. « C’est pourquoi la journée mondiale de la santé mentale est dédiée, cette année, à la prévention du suicide », précise ce directeur.
D’après le ministère de la Santé, l’enquête réalisée au Burundi dans les quatre provinces ci-haut citées montre que plus de 6% de la population ont déclaré avoir sérieusement pensé au suicide et 4% auraient tenté de se suicider.
Dr Niyonzima indique que les causes de ces troubles mentaux sont multiples : la pauvreté, la malnutrition, les violences sexuelles et basées sur le genre, la crise sociopolitique, la perte des biens et des personnes chères, etc.
L’ignorance de la population et le traitement très cher sont les principaux défis relevés. Le ministère de la Santé évoque comme perspective d’avenir la décentralisation et l’intégration des soins de santé mentale à tous les niveaux de soins.
La journée mondiale de la santé mentale sera célébrée ce jeudi 10 octobre au Centre neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK).