Mercredi 20 novembre 2024

Société

Trois organisations internationales demandent la libération des 5 défenseurs des droits humains

15/03/2023 1
Trois organisations internationales demandent la libération des 5 défenseurs des droits humains
Les cinq défenseurs des droits humains sont incarcérés à la prison de Mpimba.

Dans une déclaration de ce 14 mars 2023, un mois après leur arrestation, Amnesty International, l’Initiative pour les droits humains au Burundi (IDHB) et Human Rights Watch (HRW) demandent la libération sans condition des 5 défenseurs des droits humains arrêtés le 14 février 2023. Pour ces organisations, les charges à leur encontre devraient être abandonnées et la répression de la société civile cesser.

Les 5 défenseurs des droits humains sont accusés de rébellion ainsi que d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et au bon fonctionnement des finances publiques. D’après ces 3 organisations des droits humains, les accusations ne semblent s’appuyer que sur leur relation avec une organisation internationale étrangère et le financement qu’ils ont reçu de sa part.

« L’arrestation des cinq défenseurs des droits humains et les graves accusations portées à leur encontre témoignent d’une détérioration du contexte dans lequel évolue la société civile indépendante au Burundi. Si travailler en partenariat avec des organisations internationales ou recevoir des fonds de leur part sont désormais considérés comme des infractions pénales et une menace pour la sécurité de l’Etat, le peu d’espace qui restait à la société civile pour travailler au Burundi disparaîtra », indique Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique de HRW.

« Les accusations d’atteintes à la sûreté de l’Etat et de rébellion portées à l’encontre de ces cinq défenseurs des droits humains sont absurdes. Si les autorités ont des questions sur leurs sources de financement, elles peuvent y trouver des réponses par les voies administratives normales, comme le prévoit la loi », renchérit Carina Tertsakian, chercheuse à l’IDHB.

Après leur arrestation, le ministre de l’Intérieur, Martin Niteretse, a déclaré qu’ils ont des informations que les 5 défenseurs des droits humains travaillent avec une ONG qui s’est retirée du Burundi pendant la législature 2015-2020 et qu’il y a une grande probabilité qu’il y ait risque de financement du terrorisme à travers les fonds qu’ils reçoivent de cette ONG.

Pour les 3 organisations, la recherche, l’obtention et l’utilisation de ressources financières, y compris celles issues de sources étrangères et internationales, est une composante essentielle du droit à la liberté d’association.

« Les actions parlent plus que les mots. Si les autorités burundaises veulent que leurs promesses en matière de droits humains soient prises au sérieux, elles doivent permettre à la société civile de faire son précieux travail, notamment défendre et aider les victimes de violations des droits humains, sans être harcelée », déclare Flavia Mwangovya, directrice régionale adjointe à Amnesty International.

Sonia Ndikumasabo, présidente de l’Association des Femmes Juristes du Burundi (AFJB), Marie Emerusabe, coordinatrice générale de cette association, Audace Havyarimana, représentant légal de l’Association pour la Paix et la Promotion des Droits de l’Homme (APDH), Sylvana Inamahoro, directrice exécutive de cette association, ont été arrêtés à l’Aéroport Melchior Ndadaye de Bujumbura. C’était le 14 février 2023 alors qu’ils s’apprêtaient à s’envoler pour Kampala pour une réunion avec des partenaires. Le coordonnateur du projet foncier au sein de l’APDH, Prosper Runyange, a été arrêté à Ngozi.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Kanda

    Ça recommence, bienvenue encore dans les rapports négatifs internationaux, avec une image plus ternie. Le MINAFET&CI et la CNIDH ont du boulot, une tâche très compliquée.

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