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Trois anciens chefs d’Etat font un diagnostic de la démocratie burundaise

05/06/2013 Commentaires fermés sur Trois anciens chefs d’Etat font un diagnostic de la démocratie burundaise

"Les défis actuels de la démocratie", tel est le thème du débat auquel ont pris part trois anciens chefs d’État burundais. Plusieurs aspects de la vie politique du Burundi ont été abordés : respect des droits humains, le dialogue politique réclamé par l’opposition, la mise en place de la Commission Vérité et Réconciliation et du Tribunal Spécial pour le Burundi, les rébellions ou encore l’exil de certains leaders de l’opposition, etc. <doc2943|left>Selon l’ancien président Pierre Buyoya, le processus démocratique avance, mais il reste parsemé d’embûches. D’après lui, il y a des problèmes au niveau des partis politiques mais il y a essentiellement un manque de débat démocratique au sein des institutions élues. « A l’Assemblée nationale et au Sénat, on voit que le débat démocratique n’est pas avancé, parce que justement les partis politiques ne sont pas suffisamment représentés », souligne le Sénateur Buyoya. « Ceci est un problème. Par exemple, depuis les élections de 2010, il y a ce débat sur un dialogue politique. Le dialogue politique dans un pays démocratique se passe au quotidien au sein du Parlement où il y a une partie qui soutient le gouvernement au moment où l’opposition prend position, s’oppose et dénonce un certain nombre de politiques », fait remarquer l’ancien président Pierre Buyoya. Aujourd’hui, déplore-t-il, ceci n’existe pas et comme palliatif, on essaie d’organiser péniblement des débats en dehors des institutions, ce qui est difficile. « Ce qu’il y a aujourd’hui comme rapports entre le gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat, ce n’est pas un débat très avancé parce qu’on a l’impression que c’est un gouvernement qui parle à lui-même puisque l’opposition n’est pas là ». Pour l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya, la réussite de la mise en place des mécanismes de Justice de transition au Burundi à savoir la Commission Vérité et Réconciliation et le Tribunal Spécial pour le Burundi conditionne l’avenir de la démocratie au Burundi. « Les acteurs concernés au premier chef doivent en conséquence éviter toute démarche qui tenterait à les envisager, à les gérer comme une occasion de règlement de compte politique ou une occasion de poursuite de la manipulation à travers l’occultation des responsabilités par rapport à ces épisodes douloureux de notre histoire ». Il faut faire attention, poursuit-il, « le résultat de la mise en place des prochains mécanismes de la Justice transitionnelle conditionne le succès des élections de 2015. S’il y a des erreurs, s’il y a des manipulations, elles pèseront obligatoirement sur les élections de 2015 », martèle le Sénateur Sylvestre Ntibantunganya. Un autre défi non moins important à relever est le respect des droits humains. D’après l’ancien président Domitien Ndayizeye, il n’est pas encore une réalité au Burundi au vue des violations graves rapportées chaque jour. « En adoptant la démocratie comme mode de gouvernance, nous voulions aboutir à un mieux être, à vivre paisiblement dans notre pays, à nous déplacer librement à travers tout le pays, à nous exprimer librement, à avoir une garantie de vie dans notre pays et ne pas rester toujours à la sellette ». Le sénateur Domitien Ndayizeye se demande si cela est vrai au Burundi. « A écouter les médias, à voir ce qui se passe dans le pays, cela laisse à désirer. Si cela est une triste réalité dans notre pays, est-ce que réellement on a compris ce que signifie la démocratie ? ». Selon l’ex-président Domitien Ndayizeye, il y a un égocentrisme poussé à outrance qui fait que « les gens se comportent comme des animaux ».

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