« Mettons fin immédiatement aux horreurs insoutenables commises en Ukraine. Chaque voix compte ! »
Le 24 février 2022 restera pour toujours ancré dans notre mémoire collective. Comme le début d’une agression armée injustifiée contre la nation ukrainienne, comme une tentative d’invasion et de destruction d’un État souverain.
Depuis les airs, le sol et la mer, les bombardements massifs et incessants depuis un an ont détruit maisons, immeubles, hôpitaux, écoles, réseaux et centrales électriques. Nombreux sont les familles, enfants, et personnes âgées à avoir été touchés. Ce à quoi nous assistons depuis le 24 février dernier est un retour à l’âge des impérialismes et des guerres d’annexion.
L’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie a été condamnée à plusieurs reprises et à de très larges majorités par l’Assemblée générale des Nations unies parce qu’elle constitue une mise en cause brutale de l’ordre international fondé sur la règle de droit.
La Russie n’a pas hésité à fouler aux pieds les principes les plus élémentaires du droit international, qu’elle a elle-même contribué à forger au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Ces principes sont notamment le respect de la souveraineté des États et de leur intégrité territoriale, la non-agression, le règlement pacifique des différends. Ces principes sont des principes universels. La Russie viole aussi le droit international humanitaire et commet des crimes de guerre contre les populations qu’elle prétendait protéger. Elle devra être tenue comptable de ses actes.
La guerre en Ukraine concerne le continent africain. C’est bien l’affaire de toute la communauté internationale, dont le Burundi, parce que ce sont les principes mêmes qui régissent les relations entre les nations qui sont en jeu. Face à cela, personne ne peut être neutre, personne ne peut être indifférent. Le droit international protège la souveraineté de chaque État, petit ou grand, et assure le soutien de la communauté internationale en cas de violation de leur intégrité territoriale.
Par ailleurs, l’invasion russe en Ukraine a déstabilisé les marchés alimentaires et énergétiques. Nous observons depuis un an au Burundi la flambée des prix des denrées alimentaires et l’aggravation des pénuries, un fardeau de plus pour les nombreux Burundais qui vivent dans l’insécurité alimentaire.
L’Union européenne et ses États membres sont pleinement engagés auprès du peuple burundais et des pays les plus affectés afin d’atténuer les effets dévastateurs de l’agression russe. Il s’agit de mesures concrètes et financières : un appui de 1,6 milliard d’euros pour des actions visant à renforcer la sécurité alimentaire en 2022 dans les pays les plus touchés du Sahel, du lac Tchad et de la Corne de l’Afrique, le soutien aux exportations de céréales ukrainiennes vers l’Afrique et une aide d’urgence aux pays qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité accrue.
Enfin, l’Union européenne et ses États membres se tiennent fermement aux côtés de l’Ukraine et de sa population et continueront de soutenir vigoureusement la société ukrainienne, son économie et ses forces armées, et répondront présent lorsque les temps se prêteront à sa reconstruction. Le soutien financier que l’UE et ses États membres apportent à l’Ukraine n’affecte en aucun cas ses engagements sur le continent africain.
La souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats ne sont pas négociables. L’invasion de l’Ukraine perturbe l’ordre mondial, menace la paix, et crée un dangereux précédent. Dans l’exercice du multilatéralisme face à l’horreur de la guerre, il ne saurait y avoir d’absent. Du monde entier, un appel unanime doit arriver aux oreilles de Vladimir Poutine: arrêtez cette guerre et retirez vos troupes d’Ukraine! Immédiatement!
ÉDITO, Le Soir, LUNDI 6 mars 2023, par VÉRONIQUE KIESEL
Les pays occidentaux sont tombés de haut en découvrant, lors de votes à l’ONU, qu’une large partie de leurs partenaires du Sud ne partageaient pas leur préoccupation indignée à propos de la guerre en Ukraine. Pour ces pays, la mobilisation maximale des Européens et Américains en faveur des Ukrainiens agressés, est en effet la preuve éclatante de l’existence d’un double standard : les souffrances infligées à des civils européens paraissent totalement insupportables aux Occidentaux, qui se sentent nettement moins concernés par les horreurs pourtant identiques subies par les victimes de conflits plus lointains.
Et nous découvrons, pas très fiers, qu’à la base de ce terrible double standard, il y a notamment le fait que certains « responsables politiques se préoccupent nettement plus des visages blancs que de ceux d’autres couleurs », comme le déplore Andrew Stroehlein (Human Rights Watch) dans le dossier que nous consacrons à ces crises éclipsées par la guerre en Ukraine.
Il y joint le très naturel « effet kilomètre : si la maison de votre voisin brûle, cela vous préoccupera plus que si ça se passe de l’autre côté́ de la ville ». S’y ajoute le fait que le conflit en Ukraine paraît relativement lisible, puisque ce pays est attaqué directement par son puissant voisin russe. D’autres configurations sont plus complexes, comme ces guerres en Éthiopie, en Syrie, au Yémen, au Sahel, impliquant une multitude d’acteurs. Ou comme les gravissimes crises internes en Haïti et en Birmanie.
Notre capacité d’indignation, de mobilisation, d’action est-elle forcément limitée, une crise en chassant une autre, une guerre proche éclipsant forcément tous ces autres conflits ? Les besoins des familles qui subissent ces violences extrêmes sont pourtant les mêmes, à Boutcha, dans le Tigré éthiopien ou dans les villages birmans bombardés par la junte militaire. Tous ont besoin d’une mobilisation internationale pour qu’une paix durable puisse revenir, d’aide humanitaire pour survivre au conflit et panser leurs multiples plaies, et enfin d’une vraie justice, nationale ou internationale.
Pour que les auteurs des innombrables crimes contre l’humanité́ rendent enfin des comptes, et que soit brisé le sinistre cycle d’une impunité́ nourrissant à l’infini de nouveaux méfaits.
Une bonne nouvelle, quand même : l’engagement occidental autour de l’Ukraine, que ce soit pour accueillir de façon exemplaire les réfugiés ou mettre en route immédiatement des enquêtes sur les crimes de guerre, prouve que, quand on veut, on peut. Le reste du monde attend donc surtout une vraie volonté́ politique. Et la fin de ce double standard si peu glorieux.
L’Ukraine martyrisée, encore une fois un Pays victimes des intérêts impérialistes des grandes puissances, les blocs opposés. Pour eux, « la guerre est une simple continuation de la politique [diplomatie] par d’autres moyens » Karl von Clausewitz. C’est triste de voir des victimes innocentes. Vraiment triste. Espérons que la Paix revienne vite en Ukraine et partout ailleurs dans le Monde. Mais aussi, il fallait faire pareil pour l’Irak, le Rwanda en 1994, pour la Libye. Il faut faire pareil pour le Yémen, la Birmanie, la RDC. Il faut aussi faire pareil pour les vies d’ailleurs, elles comptes aussi. Et surtout, appelez à moins financer les guerres et beaucoup plus à financer la paix et tout ce qui y contribuent. Les finances vers les armes se comptent en trillions alors que l’aide au développement est en deçà des attentes.
Iwacu en quoi la guerre en Ukraine nous regarde?Les burundais ont souffert et continuent de souffrir plus que les ukrainiens.Umwe wese narabe ivyiwe.Abagiye gusomborotsa abandi bazovyishura.Abarundi ntiturimwo nibasubize iwabo ayo mapolitike yabo.
@Ndimurukundo Venant
1. Vous ecrivez:« Abarundi ntiturimwo nibasubize iwabo ayo mapolitike yabo… »
2. Mon commentaire
Ari Ukraine/Ubumwe bwa Buraya ari Uburusiya, impande zose bashaka ko Uburundi bubashigikira.
Mu misi iheze Dr Anna Popova (= intumwa ya perezida w’Uburusiya) yarashikanye ubutumwa kwa perezida w’Uburundi.
« Le Chef de l’Etat Son Excellence Evariste Ndayishimiye a reçu en audience ce mercredi 15 février une délégation Russe conduite par la Représentante Spéciale du Président de la Fédération de Russie dans le domaine des soins de santé et de la lutte contre la propagation des maladies épidémiologiques, Dr Anna POPOVA… »
https://www.presidence.gov.bi/2023/02/16/vers-le-renforcement-de-la-cooperation-russo-burundaise-dans-le-domaine-de-la-sante/
Ne soyons pas naïfs pour penser que ce qui se passe en Ukraine est loin de chez nous et donc ne nous intéresse pas. D’abord, humainement, nous les burundais avons vécu les affres de la guerre et connaissons très bien les lourdes souffrances qu’elle entraine. Nous devrions être aux avant postes pour dire stop à la barbarie! Ensuite, cette guerre est venue exacerber les problèmes financiers que nous avions déjà: elle perturbe l’approvisionnement des produits tels que le carburant, les médicaments, les matériels de constructions, le blé… Les prix montent de façon vertigineuse sur les marchés mondiaux, et ce sont nous les plus pauvres qui doivent en subir les conséquences. Enfin, cette guerre nous rappelle que la guerre que nous voulons à tout prix écarter est toujours à notre porte. Si un pays peut attaquer impunément un autre pays, qu’est-ce qui nous garanti que cela ne va pas donner des idées à nos voisins immédiats d’avoir des ambitions expansionnistes. Cela va créer une nouvelle dynamique ; les pays vont commencer à se réarmer, les budgets militaires vont exploser… aux dépens des budgets sociaux. Chaque balle tirée en Ukraine, chaque bombe larguée sur l’Ukraine, nous les recevons malheureusement dans nos assiettes.