Depuis deux mois, les bus assurant le transport en mairie de Bujumbura sont obligés de se déplacer vers l’avenue Patrice Lumumba à partir de 18h pour des raisons de sécurité. Sauf que la pilule ne passe pas.
Centre-ville de Bujumbura à 20h. Plusieurs bus sont garés le long de l’avenue Patrice Lumumba, certains devant les bureaux de la Poste, d’autres devant le Palais des arts. A quelques mètres de là, des policiers, sifflets à la bouche, forment une sorte de cordon infranchissable pour interdire aux chauffeurs de bus de se rendre aux parkings situés en face de l’ancien marché.
Pendant ce temps, les chauffeurs de bus appellent à tout va de potentiels clients pour la direction nord de la capitale dans un capharnaüm indescriptible. Et pour cause, les bus de Ngagara, Mutakura et Kamenge sont entremêlés, ce qui déroute les clients. « C’est le lot quotidien depuis deux mois », lance, avec dépit, un passager qui vient de passer 20 mn en train de chercher un bus pour Mutakura.
Le même désarroi se retrouve chez les chauffeurs. Emmanuel B. n’y va pas par quatre chemins : « L’espace réservé est réduit et les bus sont obligés de faire la course pour pouvoir se garer. »
Circulation perturbée
Pire, les bus sont garés sur la voie publique, perturbant ainsi la circulation des autres usagers de la route. « Ils sont souvent obligés de s’arrêter pour laisser passer nos clients », confie notre source. De surcroît, il signale que cela se passe alors que des policiers observent sans broncher.
Ce chauffeur souligne que l’autre danger et pas des moindres est la sécurité des clients et de leurs biens : « A partir de 19h30, cet endroit grouille de pickpockets et des clients se sont déjà plaints d’avoir été victimes de vol de téléphone ou de sacs à main. » Et de demander que la mesure soit levée pour que les bus restent dans leur parking.
Interrogé, le commandant du PSR, Alfred-Innocent Muselemu, indique que la mesure a été prise d’un commun accord avec les propriétaires de ces bus et l’administration, après les attaques à la grenade sur la position policière se trouvant à la Sogemac en mai dernier : « Nous avons ainsi décidé qu’à partir de 18h, les bus devaient se déplacer pour des raisons de sécurité. »
Toutefois, le commandant du PSR se veut rassurant. Il indique, d’ici peu, cette mesure sera levée et que les bus vont occuper leurs parkings au-delà de 18h : « Nous estimons que la situation est redevenue normale pendant la nuit et cette mesure sera incessamment levée. »