Un tonnage maximum est exigé sur les véhicules passant dans quatre pays de l’EAC (Tanzanie, Kenya, Rwanda et Ouganda) histoire de garder les routes en bon état. Toutefois, le Burundi n’a pas encore appliqué cette mesure. Les services de l’OBR tranquillisent car un tonnage commun sera bientôt adopté dans l’EAC. <doc3099|left>« Le pont-bascule ou weight bridge permettant de vérifier si le tonnage est respecté ne fonctionne plus à Kobero», témoigne un agent de l’Office burundais des recettes (OBR). « Nous l’avons trouvé ainsi à notre arrivée en janvier 2011. » D’après lui, les agents de l’OBR à Kobero se contentent de vérifier ce qui est écrit sur les documents délivrés en Tanzanie : « Les chauffeurs peuvent ajouter d’autres marchandises après vérification du tonnage par les douanes tanzaniennes puisqu’ils savent que notre pont- bascule n’est plus fonctionnel. » D’après ce cadre, cette situation a de graves conséquences sur l’état de certaines infrastructures : «Cela exige des travaux d’entretien des routes, souvent en mauvais état. » Pour lui, l’OBR colle deux sortes de taxes sur les véhicules qui entrent au Burundi : « Le péage routier et la taxe de circulation frontalière». Pour le péage routier, un chauffeur rencontré au bureau de l’OBR de Kobero, indique que cet office perçoit une taxe de 72 dollars sur un simple camion (à partir d’un véhicule à quatre roues). Quant aux camions remorques, la taxe est fixée à 150 dollars. Néanmoins, selon une autre source à Kobero, aucune taxe n’est exigée sur un véhicule immatriculée au Burundi : « C’est parce qu’il est régi par la législation fiscale burundaise. » Il évoque également une licence d’agrément annuel de 200 dollars pour les véhicules qui font le transport transfrontalier. Pour les véhicules de tourisme qui ne sont pas de l’EAC, une carte d’entrée de 30 mille francs est exigée : « Elle a une validité de 3 mois. » « Les ponts-bascules fonctionnent dans d’autres pays de l’EAC » Certains conducteurs de camions indiquent que ce genre de pont fonctionne en Tanzanie et ailleurs. Ils déplorent cependant que les ponts-bascules soient nombreux et ne facilitent pas le transport : « Nous passons plus de trente minutes sur un pont-bascule. » Ils souhaitent un seul pont-bascule dans chaque pays pour ne pas perdre trop de temps. « Nous mettons les scellés sur les camions » Selon des sources proches du service frontière et conduite en douane de l’OBR, les ponts-bascules se trouvent à la Sodeco/Gitega et au port de Bujumbura seulement. « Nous nous fions aux documents attestant le tonnage, délivrés par les services de douanes des pays de l’EAC», raconte un cadre de ce service. Toutefois, poursuit-il, si les agents de l’OBR ont des inquiétudes, ils mettent des scellés sur les camions jusqu’au port de Bujumbura où il y a un pont-bascule : « Au lieu de destination, nous vérifions le poids brut et net pour nous rassurer que ce qui est écrit sur les documents est conforme à la réalité. » Notre source s’étonne néanmoins que « l’on vérifie le tonnage pour faire payer les frais d’entreposage seulement parce qu’ils se calculent par kilogramme. » D’après les informations recueillies auprès du service frontière et conduite en douane, les enquêteurs sont partout pour éviter des tricheries. Concernant les retards enregistrés sur les ponts-bascules, les agents de ce service parlent d’un projet en cours pour faciliter les transporteurs. « Il y aura un poste frontalier à guichet unique qui sera financé par le Trade Mark et d’autres bailleurs», explique un agent de l’OBR. Pour lui, il y aura un seul pont-bascule à la frontière : ce qu’on appelle « One stop », car les chauffeurs s’arrêteront une fois seulement. Un tonnage variable D’après toujours les informations données par le service frontière et conduite en douane, l’EAC n’a pas encore adopté un tonnage commun. Un agent de l’OBR précise que le poids maximum exigé pour un camion remorque est provisoirement de 37 tonnes au Rwanda: « On peut tolérer jusqu’à 40 tonnes pour les camions bâchés. » En Tanzanie, selon la même source, on ne dépasse pas 25 tonnes alors que le tonnage est à 56 en Ouganda. Cependant, d’après le service frontière et conduite en douane, la communauté est-africaine va bientôt adopter un tonnage commun pour tous les cinq pays : « Il sera probablement de 56 tonnes », pense une autre source à service. Néanmoins, certains commerçants burundais s’insurgent contre ce tonnage qui varie d’un pays à l’autre. Ils se plaignent de travailler à perte en utilisant trop de moyens pour leurs camions alors qu’ils transportent peu de tonnes. Les responsables du service frontière et conduite en douane disent comprendre les lamentations de ces commerçants. Aussi se veulent-ils rassurants : « Avec l’harmonisation du tonnage dans la communauté est-africaine, ce problème sera résolu. » Ils précisent en outre que le système de ponts-bascules sera installé sur les postes frontaliers. Nous avons contacté la direction générale des routes sans succès.