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Transport Rugombo – Bugarama : un peu de répit pour les taxis burundais

05/05/2013 Commentaires fermés sur Transport Rugombo – Bugarama : un peu de répit pour les taxis burundais

La police rwandaise est revenue sur sa décision d’empêcher les chauffeurs de taxis burundais de prendre les clients de retour sur Bugarama. Cela après concertation entre l’autorité policière rwandaise et les responsables de la police de Cibitoke.

<doc7657|left>Ouf de soulagement pour les chauffeurs burundais mais aussi pour les passagers qui traversent quotidiennement la frontière avec le Rwanda ! Désormais, les taximen burundais peuvent à nouveau prendre des clients à Bugarama. Conséquence directe, le trafic des taxis a repris entre Bugarama et Rugombo et le prix du ticket de retour est réduit de moitié comparé à ce qu’il était quand les gens devaient prendre la moto.

Toutefois, les conducteurs craignent que les choses puissent redevenir comme auparavant d’un moment à l’autre. Ils assurent que des lettres de la part du Rwanda ne cessent de leur parvenir. « Chaque fois, c’est pour nous dicter d’autres exigences, alors que nous croyions être en ordre », précise Martin Ntirendekura, un chauffeur.

Il indique que parmi les nouvelles exigences : le taxi burundais faisant le transport vers le Rwanda doit avoir les mêmes couleurs que les taxis rwandais ; une télé taxe ; etc. « C’est une façon de nous empêcher de travailler. Pourquoi une télé taxe sur un trajet de seulement 7 km, alors qu’il y a d’autres courses de longue distance que nous effectuons au niveau du Burundi ? C’est-à-dire que la télé taxe comptabilisera aussi ce qui ne revient pas au trésor rwandais !», déplore-t-il. Et pour les couleurs, le chauffeur n’y voit aucune raison valable : « Même les véhicules rwandais faisant le transport en commun vers le Burundi ne possèdent pas les couleurs des voitures burundaises. »

Les motards de Bugarama en colère

« Laisser les chauffeurs burundais prendre des gens à Bugarama, c’est empêcher les motards rwandais de travailler. La grande partie de notre travail s’effectue sur le trajet Bugarama-Ruhwa. Si on nous prend ce tronçon Bugarama-Ruhwa, nous ne restons avec rien », s’indigne Emmanuel Ndayiziga, un motard rwandais. Il fait savoir que certains de ses collègues ont dû quitter le lieu parce qu’ils ont peu de clients : « Certains d’entre nous sont allés exercer à Kigali. Et les autres travaillent à perte. Nous ne voyons pas comment nous allons vivre et rembourser les crédits contractés. » Il estime que les chauffeurs burundais devraient leur céder la place : « C’est nous qui contribuons au trésor public rwandais. »

Nous avons essayé de joindre les services de la police rwandaise à propos des plaintes de leurs motards et des lettres adressées aux chauffeurs de taxis burundais, en vain. Du côté de la police burundaise, le commissaire provinciale de police à Cibitoke indique qu’il n’est pas au courant  des lettres évoquées par les chauffeurs : « Nous nous sommes entendus avec la police rwandaise, les chauffeurs burundais peuvent embarquer de retour sur Bugarama.»
A Bugarama, certains précisent que le commandant de station à cette région serait en prison. Il était accusé par les chauffeurs burundais de les empêcher de travailler au profit des motards rwandais.

<doc7656|left>[Pour rappel, les chauffeurs burundais se sont vu refuser le droit de prendre les clients de retour->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5074] sur le trajet Bugarama-Ruhwa (frontière burundo-rwandaise), depuis l’été dernier. Motif : ils devaient d’abord chercher certains documents à Kigali, notamment le numéro d’immatriculation fiscale, louer le parking au centre Bugarama… pour pouvoir travailler au Rwanda.
Une décision accueillie comme injuste par les chauffeurs burundais qui soutenaient posséder, depuis plusieurs années, une assurance du COMESA (Common Market Eastern and Southern Africa) leur permettant de circuler librement au Rwanda. Par ailleurs, cette décision allait, selon eux, à l’encontre de la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux autorisée par la loi établissant l’East African Community (EAC), une communauté dont le Burundi et le Rwanda sont membres.

En outre, les chauffeurs s’inscrivaient en faux contre d’autres conditionnalités exigées par l’administration rwandaise, notamment le numéro d’immatriculation fiscale rwandais, la location d’un parking à Bugarama, etc. Même s’ils les remplissaient, la police rwandaise en collaboration avec les services de la douane du Rwanda, a continué, selon les chauffeurs, à infliger des amendes à tout chauffeur en train de faire entrer des gens dans son taxi à Bugarama. C’est ainsi qu’en février dernier 5 taxis ont été gardés à Bugarama pendant près de 5 jours pour des raisons identiques. Très remontés, les automobilistes burundais étaient partis en grève pendant 5 jours. Aucun taxi burundais n’entrait alors au Rwanda et les passagers devaient se déplacer à moto.

Le 22 février, les responsables de la police à Cibitoke, dont le commissaire de police à Cibitoke, ont rencontré l’autorité policière rwandaise de la région Ouest pour étudier la question des taxis saisis. Depuis, les chauffeurs burundais peuvent désormais embarquer sur Bugarama.

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