Lundi 03 mars 2025

Économie

Transport : le Burundi compte lancer son projet ferroviaire en juin, un tournant économique décisif

Transport : le Burundi compte lancer son projet ferroviaire en juin, un tournant économique décisif
La signature du contrat de construction a eu lieu le 29 janvier 2025 à Dar es-Salaam

Le Burundi s’apprête à franchir une étape majeure dans son développement économique avec le lancement, en juin 2025, de la construction du chemin de fer Uvinza-Musongati-Gitega. Ce projet, réalisé par les sociétés chinoises China Railways Engineering Group Limited (CREGC) et China Railway Engineering Consulting Group Co Ltd (CREDC), est présenté comme le plus grand jamais entrepris au Burundi.

Selon Dieudonné Dukundane, ministre burundais des Infrastructures, c’est le plus grand projet de tous les projets qui ont été réalisés au Burundi. « C’est le premier projet qui va nécessiter le plus grand budget qu’on ait jamais vu dans le montage des projets au pays. C’est un projet qui va coûter à peu près 1,118 milliard de dollars ».

Le projet, financé en partie par la Banque africaine de développement (BAD), est conçu pour transformer l’économie burundaise en facilitant l’exportation des ressources minières, notamment le nickel.

En effet, « une fois construit, il sera possible de charger les marchandises le matin et le soir elles seront à l’océan Indien, au port de Dar es-Salaam, un changement qui n’a jamais existé au Burundi dans l’économie », a expliqué le ministre Dukundane.

Selon, le Burundi pourrait être compétitif finalement sur le marché international, « parce qu’aujourd’hui, c’est très compliqué quand votre marchandise doit arriver une semaine ; deux semaines après, l’autre concurrent aura multiplié le volume de transactions ».

Ce chemin de fer aura une longueur totale de 282 km, divisé en deux tronçons. Le premier, d’une longueur de 180 km, reliera Uvinza à Maragarazi en Tanzanie, tandis que le second, de 102 km, connectera Maragarazi à Musongati au Burundi.

Toutefois, une étude réalisée par le ministère burundais des Infrastructures en 2023 indique une répartition différente des distances et des coûts. Selon cette étude, le premier tronçon en Tanzanie s’étendrait sur 156 km, avec un coût estimé à 959 millions de dollars. Le second, situé au Burundi, couvrirait une distance de 126 km, pour un coût de 1,442 milliard de dollars.

L’impact social et économique du projet est considérable. La construction de cette ligne ferroviaire affectera 9 364 personnes, côté burundais, selon la même étude. En outre, ce projet permettra d’abandonner progressivement le transport routier par camions, réduisant ainsi le nombre d’accidents et les coûts d’entretien des routes.

La signature du contrat de construction a eu lieu le 29 janvier 2025 à Dar es-Salaam, en présence des ministres burundais des Infrastructures et de son homologue tanzanien.

« L’espoir est permis »

Les entreprises China Railways Engineering Group Limited (CREGC) et China Railway Engineering Consulting Group Co Ltd (CREDC) ont remporté le marché pour mener à bien ce projet.

Le ministre burundais des Infrastructures a exprimé son optimisme quant au calendrier des travaux : « Nous avons l’espoir que, si tout va bien, si rien ne change, à la fin du mois de juin, les travaux par endroits auront déjà commencé. Alors, si l’entreprise commence les travaux avant la fin du mois de juin 2025, il est prévu que le projet dure entre 4 et 5 ans. »

Avec ce projet, le Burundi ambitionne de renforcer sa compétitivité économique et de se positionner stratégiquement sur le marché régional. En facilitant l’exportation des ressources minières et en améliorant les infrastructures de transport.

La mise en place de cette ligne ferroviaire favorisera une exploitation accrue du nickel burundais, le pays possédant le dixième plus grand gisement de cette ressource au monde, situé à Musongati.

Par ailleurs, le Burundi regorge d’autres richesses naturelles comme le lithium et le cobalt, dont l’exportation devrait générer des revenus considérables. Grâce à cette connexion ferroviaire avec le port de Dar es-Salaam, qui centralise actuellement 80 % des échanges commerciaux du pays, ces ressources pourront être acheminées plus efficacement vers les marchés internationaux.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. kibinakanwa

    Mbega iyo chemin de fer, bazoyubaka batararihe imizibukiro y’abanyagihugu? niyumvirako botangura kuriha iyo mizibukiro, kuko nibatangura batarariha iyo mizibukiro, bazohava barya ayo mahera y’abanyagihugu.

  2. Esperons Bien qu’ils vont bientôt nous régulariser sur nos indaminisations des Notre terrains.

  3. Didace Butare

    Le projet fait partie de la construction d’un maillage des infrastructures africaine conçu et financé par la BAD en syndicat avec d’autres bailleurs. L’idée n’est pas burundaise mais je comprends qu’il y ait une récupération politique comme on le fait partout. Ce qui me fait tiquer par contre est la différence des distances parcourues par la voie ferrée côté Burundi. Selon les études du projet 102 km et selon le ministère des infrastructures 126 km. Il y a soit un mauvais calcul au ministère soit il y a un projet de détourner 24 km soit t l’équivalent de 263 058 824 dollars eultipliant la distance ajoutée par le coût par kilomètre selon l’étude internationale. Ah quand le passé t’attrape! Maintenant, il reste à travailler pour avoir quoi mettre dans les wagons et surtout savoir que les minerais exportés en brut est une grosse bêtise car on se privé de la valeur ajoutée par la transformation locale qui doit absolument se faire même si progressivement. Les contrats doivent être clairs en prévoyant cette clause. Rappelons même si c’est une incongruté que les recettes d’exportation doivent rentrer entièrement dans les caisses l’Etat. Pas les vieux réflexes les amis! Songez à la Nation. Enfin.soyez vigilants sur la conservation de l’environnement et aux compensations à sa restoration. L’air, l’eau, les forêts doivent être protégés en tout temps et aucune constations financière suffisante ne peut être payée par aucun exploitant minier si des générations entières doivent vivre dans un milieu dégradé . Soyez donc vigilants, ne transiger pas

  4. Kay

    Un projet gigantesque et lumineux pour la région qui doit relier Gitega à Bukavu via Uvira et de là à Kindu en RDC.
    J’espère que les congolais sont éveillés

    • Stan Siyomana

      @kay.
      Je crois que le chemin de fer va relier bujumbura-uvira-kindu en province du Maniema sans passer par Bukavu.

  5. Buyenzi

    Projet utopique.

    • Stan Siyonana

      @buyenzi
      Comment est-ce que le projet est utopique quand on a deja reussi a avoir son financement?
      Le projet est strategique tanto pour le Burundi que pour l,est de la RD Congo.
      Il y a beaucoup de ressources naturelles qui doivent atteindre les marches internationaux.

  6. Mafofo

    Chapeau, c’est vraiment un projet sans précédent.

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