Malgré le ralentissement des activités, l’association des transporteurs internationaux du Burundi (ATIB) ne veut pourtant pas céder au fatalisme.
Eric Ntangaro, le secrétaire exécutif de l’ATIB fait savoir que depuis le déclenchement de la nouvelle crise au Burundi, la Tanzanie a instauré une caution de 7000 et 3500 USD, respectivement sur chaque container de 40 et 20 pieds à destination du Burundi.
Tout retard du paiement de cette caution par l’agence en douane fait que le camion est immobilisé et ne peut quitter le port. Chauffeurs et convoyeurs sont acculés à s’arranger pour survivre. Ils multiplient des appels de secours.« Je viens d’un recevoir un », explique M. Ntangaro.
Le secrétaire exécutif de l’ATIB trouve la caution légitime car, dit-il, la crise a augmenté le risque sur les véhicules à destination de Bujumbura. En guise d’illustration, il rappelle qu’au plus fort de la crise, les camions tanzaniens passaient des jours bloqués à Ijenda ou à Buhonga. Un camion recevra même un projectile sur son parebrise. « Nous prions le Bon Dieu pour que la situation sécuritaire s’améliore, sinon la Tanzanie maintiendra cette caution ».
Passe encore la caution
Aussitôt, Jean-Jacques Rubeya (chauffeur de poids lourds) fait savoir que ce qui inquiète le plus, c’est qu’avec la crise, le volume du cargo à transporter a fortement diminué. « Nous pouvons passer des semaines au chômage ».
Une source qui a requis l’anonymat affirme que le bureau de Kobero n’enregistre plus qu’une soixantaine de camions par jours contre 100 à 120 d’avant la crise. L’OBR ne confirme ou n’infirme cette information.
Sur cette question, M. Ntangaro affirme même que bien des transporteurs ont opté pour travailler dans les pays de l’EAC et qu’ils sont même en train d’explorer le vaste marché que constituent les pays de la Sadec et de la Comesa. Une entrave : les camions immatriculés au Burundi ont un droit de séjour de 15 jours sur le territoire tanzanien, contre un mois pour les camions tanzaniens qui opèrent au Burundi, souligne-t-il.
A quelque chose malheur est bon
M. Ntangaro se félicite qu’avec la crise, la direction générale des routes (DGDR) a ouvert le tronçon Bugarama-Bujumbura (35 km) au trafic international. Cela permet une économie de 300 l de carburant par camion et presqu’une journée gagnée, sans parler de l’amortissement des véhicules, fait remarquer M. Ntangaro.
Il rassure la DGDR que les poids lourds n’abîmeront pas cette route encore en réfection. Arguments : les camions qui font le trafic international remplissent les normes exigées par essieux, soit 56 tonnes de poids bruit (camion plus chargement) au maximum.De plus,7 ponts bascules sont fonctionnels sur le territoire tanzanien. Sur le corridor Bujumbura-Mombasa, le suivi est assuré par le système de « weigh-in-motion » (contrôle électroniquement sans arrêt du véhicule).
Last but not least, l’ATIB se félicite aussi que la police tanzanienne a réduit les points de contrôle de 57 à 8. Des parkings ont été aménagés pour cette fin. Chaque camionneur dispose en outre d’une carte avec numéro de téléphone de la police. Instruction : «Appelez à la police si un agent vous arrête en dehors de ces points ».
Ahaa, nos grands amis tanzaniens, 3500 a 7000 $, ils nous supportent bien! L’OBR peut refuser de confirmer ou infirmer, mais pour combien de temps encore? Tout complique! Une aide ponctuelle peut couvrir combien de mois? Tout le monde est devenu gourmand ici…..