Rares sont les agences de transport intérieur et extérieur établies dans le pays. Même celles qui opèrent sont presque toutes propriétés des non-Burundais, et desservent plus l’axe nord.
Volcano, Yahoo, Aigle du Nord, African Tours, Belvédère et Memento sont les agences de voyage qui opèrent sur l’axe nord (Bujumbura- Kayanza-Ngozi-Muyinga et Kirundo) avec un total de vingt bus Toyota Coaster. Certaines de ces agences entendent agrandir leur parc automobile. Selon un de ses employés, Volcano a déjà commandé 16 bus. Le patron de Memento, M. Hadj Saïd Niyongabo, révèle qu’il va prochainement en acquérir 6. Même l’agence Horizon, très dynamique au Rwanda, compterait bientôt travailler au Burundi.
Un secteur dans lequel les Rwandais excellent
Sur les 6 agences qui opèrent sur l’axe nord, seule la toute jeune Memento appartient à un Burundais, Saïd Niyongabo. Il explique ce constat par le fait que les opérateurs rwandais éprouvent beaucoup de facilités à remplir toutes les formalités de procédure. « D’abord pour être admis comme agence de voyage, il faut avoir la carte rose prouvant la possession effective d’au moins deux bus. Ce n’est pas aisé pour un opérateur national de s’acheter un bus coaster qui coûte actuellement 156 millions », révèle-t-il.
D’après la même source, une fois en possession de la carte rose, il faut passer au ministère des Transports pour l’acquisition de l’autorisation d’ouverture. Comme les bus coûtent cher, les opérateurs cherchent avant tout l’obtention du certificat d’exonération à l’Agence de Promotion de l’Investissement (API). Mais l’API ne peut le délivrer que sur présentation de l’aval d’une banque. Et celle-ci doit s’assurer que le client a présenté des hypothèques, un long historique du compte bancaire, une étude de rentabilité du projet, etc. « C’est là que les Rwandais nous coiffent au poteau. Leurs agences opèrent déjà dans leur pays depuis très longtemps. Ils sont en mesure de demander le certificat d’exonération de plusieurs bus à la fois », souligne Saïd Niyongabo.
Noël Nsabiyabandi, ex-patron de Yahoo et Aigle du Nord et premier opérateur à avoir ouvert une agence à Ngozi en 2004, témoigne que c’est la longue procédure d’obtention du certificat d’exonération qui a fait que son agence a périclité pour être, par la suite, vendue en 2011 avant l’existence de l’API. « L’analyse du dossier a longuement traîné au conseil des ministres. Entre temps, je devais payer les intérêts bancaires pour deux bus commandés qui venaient de passer 20 mois au Garage Toyota ».
Quid de la desserte des autres axes ?
Il existe des agences pour l’axe Bujumbura -Makamba. Mais elles utilisent des minibus Hiace. M. Nsabiyabandi tente une explication : « Quand on inaugure une nouvelle ligne, dans les premiers mois, l’opérateur perd de l’argent car il doit imprimer une nouvelle habitude aux clients : la ponctualité. Parfois le bus démarre avec très peu de passagers ». Et de témoigner : « Quand j’ai initié l’Aigle du Nord, plusieurs fois, le chauffeur ne versait sur mon compte bancaire que 30.000 Fr pour des dépenses en carburant et entretien de plus de 160.000Fr.»
Il déplore le fait que c’est au moment où la ligne commence à être rentable que d’autres agences se font enregistrer : « Une concurrence déloyale à imputer au ministère des Transports ». Pour lui, ce ministère devrait inciter les nouvelles agences à ouvrir de nouvelles lignes. Le ministre des Transports, Deo Rurimunzi s’en défend : « Nous avons signé une loi sur la concurrence. Une fois qu’une agence est agréée, elle a la latitude d’affecter ses bus sur n’importe quel axe ». Mais M. Nsabiyabandi croit dur comme fer qu’avec le leasing (crédit bail) le nombre d’agences peut augmenter et ainsi d’autres axes pourraient être servis.
Grand Ethiopian Renaissance Dam.
« Ce barrage marque une veritable renaissance, pas seulement de l’Ethiopie mais de l’Afrique. Dieu a eu la bonte de nous fournir en eau, et nous demontrons au monde entire que nous pouvons faire les choses par nous-memes » a dit Ahmad, un chomeur ethiopien.
L’Ethiopie a prevu de financer seul le cout de 3,8 milliards d’euros, s’appuyant notamment sur un grand emprunt, ce barrage qui sera le plus grand d’Afrique avec une capacite de 5.250 megawatts; et le chef de projet est Simegnew Bekele, ingenieur de la societe nationale d’electricite, EEPCo.
(voir Pierre Blaise: « Ethiopie: le plus grand barrage d’Afrique sort de terre », http://economie.jeuneafrique.com, 4 septembre 2013).
Quo vadis Burundi ou l’on arrive meme pas a organiser du transport par simples (mini)bus sur un petit territoire de 28.000 kilometres cares?. Competitivite, competitivite, quand tu nous tiens!
Merci.
Le Burundi et le Rwanda: deux pays jumeaux.
1. Burundi
-Se classe au rang de 146 eme sur 148 pays (indice de competitivite mondiale 2013-2014);
-Population: 8,6 millions d’habitants;
-Produit interieur brut (PIB): 2,5 milliards de dollars americains;
-PIB par habitant: 282 dollars;
-Part du PIB (parite du pouvoir d’achat) du Burundi dans l’economie mondiale: 0,01%.
2. Rwanda
-Se classe au rang de 66 eme sur 148 pays;
-Population: 10,9 millions d’habitants;
-Produit interieur brut (PIB): 7,2 milliards de dollars;
-PIB par habitant: 693 dollars;
-Part du PIB (parite du pouvoir d’achat) du Rwanda dans l’economie mondiale: 0,02%.
(voir World Economic Forum: « The global competitiveness report 2013-2014 », www3.weforum.org, 3 September 2013).
Merci.
Le grand problème est celui de la BRB: la Banque des Banques qui ne sait ou qui ne veut pas exercer son autorité sur les Banques. En plus certains inspecteurs de la BRB sont aussi corrompus. Toutes les Banques commerciales s´endettent auprès de la BRB pour les financements des investissements et auprès des institutionnelles comme l´INSS, la SOCABU, l´ONATEL, la Mutuelle de la Fonction Publique, etc.
L´autre problème est celui des banquiers qui, certains d´entre eux, pour vous donner un crédit, vous serez contraint de lui donner quelques millions ou vous devrez donner à l´analyste de votre projet de l´argent. Les lenteurs dans l´analyse des dossiers explique cela.
En même temps, les Banques ne veulent pas financer les investissements. Ils se contentent de donner des crédits de Caisse, d´importations ou d´exportations qui ne présentent pas de risques, mais dont les taux d´intérêts trop élevés. L´autre problème est celui du lobbyng des banquiers auprès des ministres et députés. Ces derniers ont presque tous des crédits dans les Banques avec des taux d´intérêt de faveur.
Renseignez-vous, je ne suis plus dans les affaires, vous trouverez que mon analyse est plus que correcte.
Bonne ou mauvaise gouvernance, c’est tres serieux! Faut pas badiner avec ca.
@Bornto 05-09-2013 @ 15:05:02
« Nos dirigeants devraient comprendre par la que tout cet argent expatrie par les »operateurs etrangers » creuse encore le deficit pour le Burundi, la balance commerciale en depend ».
1. Ceci n’est pas du tout un probleme de balance commerciale qui est « la difference, en termes de valeur monetaire, entre les exportations et les importations de biens ou de biens et services (depend du pays) dans une economie sur une periode donnee… » (voir « Balance commerciale », http://www.wikipedia.org).
2. Un investisseur (meme etranger) avise qui compte accroitre ses affaires au Burundi va reinvestir ses profits dans l’economie burundaise et va le faire a long terme, donc il ne va pas se precipiter pour rapatrier le premier Frbu de profit.
Les investissements faits par les burundais eux-memes ou les investissements directs etrangers (IDE) (comme ceux des operateurs rwandais) sont a encourager puisqu’ils sont a la base d’un cercle vertueux grace au multiplicateur keynesien (du celebre economiste britannique John Maynard Keynes 1883-1946).
Meme si le transport est un service, nous pouvons toujours utiliser l’exemple de biens d’equipement pour expliquer l’idee de multiplicateur keynesien:
« Un investissement constitue une demande adressee aux producteurs de biens d’equipement: ils augmentent leur activite et distribuent des revenus supplementaires aux salaries et aux actionnaires. Une partie de ces revenus est consommée et l’autre epargnee. Grace a la partie consommée les producteurs de biens de consommation augmentent leur production puis distribuent des revenus supplementaires aux salaries et actionnaires, revenus don’t une part vient augmenter la demande, etc. L’investissement initial a ainsi permis l’augmentation de la production superieure a l’investissement initial… »
(voir « Le multiplicateur keynesien », http://jp.malrieu.free.fr, 26 novembre 2004).
3. Les investissements directs etrangers sont tres faibles au Burundi:
Ils etaient seulement de 19 millions de dollars americains en 2012, $ 41 m (2011), $ 25 m (2010), $ 47 m (2009) et $ 19 m (2008).
(voir « World investment report 2013. Global value chains: investment and trade for development », http://unctad.org).
Merci.
Hahaha, coup de chapeau pour les investisseurs rwandais, c’estcomme ca que l’intergration se fait, il faut plutot encourager nos compatriotes burundais d’aller investir dans les pays de l’EAC dans les domaines dans lesquels on sembler exceller aussi au lieu de perdre du temps a parlotertandis que les autres avancent……mes chers amis n’oubliez pas que si cesetrangers investissent chez nous c’est une creation d’emplois ici……
Erega nibareke abamenyereye gukora bakore ahubwo natwe twigireho, kuko nakubitiye aho mu Rwanda narumiwe, bafise gare routiere nyinshi kandi nini, nayo ama agences de voyages ni incomptables kandi zigenda toutes les 30min, ubu hoho numvise kuribbc ko i kigali naho bahinduye systemebasgaka coaster gusa kandi zigenda toutes les 5min murumva aho abandi bariko baraja. Numva aho kuvuga ngo coaster zirazimvye , procedures etc ahubwo abarundi nibave hasi bagire ama projets bakorane nama banques koku nabo mwumvabose bakorana nama banke
Nos dirigeants devraient comprendre par là que tout cet argent expatrié par les « opérateurs étrangers » creuse encore le déficit pour le Burundi, la balance commerciale en dépend.
Est si on a pas de l’argent faut laisser les rwandais investir, ou est le probleme
pouvez-vouz m’aider à comprendre?un bus toyota coaster coûte 156 millions fbu=100.000$ toutes taxes confondues??
Est-ce que tout ce gachis dans un sous-secteur de transport pas si complexe que ca (comme pourrait l’etre la mise sur pied d’Air Burundi qui doit se soumettre a certaines normes internationales) n’est pas plutot la preuve de la pauvrete et peut-etre meme du manqué d’entrepreunariat et d’imagination comme l’atteste la derniere place qu’occupe le Burundi dans le rapport de competitivite dans le monde?
La situation est vraiment grave si l’on en est toujours la, alors qu' »En 2012, le Burundi s’est attribute la 7 eme place parmi les dix premiers pays reformateurs. Il se classe 5eme en 2013″ (voir President Pierre Nkurunziza dans le discours a la nation du 26 aout 2013).
Merci.
les agences ou tout autres projets d’investissement bisigaye bigoye kubera la corruption be n’ubundi bubegito burimwo abatwara. Nibo bonona ibintu canke ntibakingire les investisseurs. Nzobaha akarorero mu munsi iza.
Voilà un autre défis à relever, la concurrence déloyale. une agence à Buja-Ruyigi-Cankuzo, relèvera d’un rêve de gamin. ceci car la culture de voyager est loin d’être instaurée. par ailleurs on voit déjà l’axe Gitega-Karusi-Muyinga est déjà opérationnelle; reste l’axe Gitega-Rumonge-Nyanza Lac. tous cela demande du courage et un soutien du pouvoir public. malheureusement l’autorité qui devait s’occuper de tous cela est en manque de tout, (le personnel, l’appui technique, les objectifs…)
mais on peut quand même garder espoir car si tu as un voisin qui nettoie bien sa maison, le moins que tu puis faire est de balayer la tienne. je soutien quand même ces étrangers qui investissent chez nous, personne ne nous interdisent pas de faire la même chose chez eux.
Article très bien rédigé !
Merci Philippe.
Sauf que certainez info techniques concernant notamment les exonerations sont fausses
« Noël Nsabiyabandi, ex-patron de Yahoo et Aigle du Nord et premier opérateur à avoir ouvert une agence à Ngozi en 2004, témoigne que c’est la longue procédure d’obtention du certificat d’exonération qui a fait que son agence a périclité pour être, par la suite, vendue en 2011 avant l’existence de l’API. « L’analyse du dossier a longuement traîné au conseil des ministres. Entre temps, je devais payer les intérêts bancaires pour deux bus commandés qui venaient de passer 20 mois au Garage Toyota ».
Un simple dossier au conseil des ministres ?
Le transport de biens et des personnes constitue un nerf imoprtant de la vie d’un pays.
Les lois ne doivent pas constituer un obstacle à l’esprit de créativité et d’entreprenariat.
Au contraire elles devraient faciliter et viser à promouvoir la production de biens et de services accessibles.
Toute mesure de vérouillage du marché contribue à emprisonner le pays dans sa pauvreté.