Dimanche 16 mars 2025

Société

Transport : après leur grève, les chauffeurs du parking du marché dit Cotebu ont repris le travail

13/02/2025 et Commentaires fermés sur Transport : après leur grève, les chauffeurs du parking du marché dit Cotebu ont repris le travail
Transport : après leur grève, les chauffeurs du parking du marché dit Cotebu ont repris le travail
Reprise timide des activités

Après des heures d’arrêt de travail, les chauffeurs de bus et de taxis collectifs desservant l’intérieur du pays ont repris leurs activités ce mercredi 12 février. Leur mouvement de grève était dû aux amendes qu’ils jugent excessives. L’Atrabu demande qu’il y ait du carburant pour un retour à la normal.

Le mouvement des passagers et des transporteurs se remarquait ce mercredi 12 février 2025 au parking des bus et des taxis collectifs en face du marché communément appelé Cotebu contrairement à ce mardi avant midi. Les transporteurs ont observé un arrêt de travail jusqu’à 11 heures.

Interrogé si la grève est terminée, un chauffeur d’un taxi collectif dit Probox assurant le transport sur l’axe Kayanza-Bujumbura n’a pas caché sa déception : « Ce sont les passagers qui nous dénoncent et qui disent aux policiers que le prix officiel n’est pas respecté. Et c’est la faute au manque de carburant ».

Et d’expliquer son ras-le-bol : « Hier, il y avait peu de véhicules, le parking était presque désert et ceux qui étaient présents ne travaillaient pas. Nous revendiquions un peu de souplesse et de compréhension face aux amendes que la police nous inflige pour non-respect des tarifs officiels. Nous sommes obligés de nous débrouiller pour avoir l’essence en Tanzanie, et les policiers demandent à nos passagers la somme d’argent demandée. Et comme il nous est impossible d’appliquer les prix officiels fixés, la police nous fait payer des amendes ».

Georgette K., une dame dans la cinquantaine rencontrée dans la ville de Bujumbura, estime que les frais de transport vers l’intérieur du pays risquent de devenir les mêmes que ceux demandés pour se rendre dans les pays voisins.
Pour cette dame, le gouvernement devrait donner la permission à ceux qui peuvent importer le carburant, pour qu’ils essaient également de remédier à ce problème. « Je proposerais au gouvernement de donner le marché à ceux qui peuvent être capables d’importer le carburant. Qu’il n’empêche pas ceux qui en emportent du Congo. Cela pourra réduire les problèmes dans le transport en commun ».

Un agent de sécurité travaillant sur ce parking dit que ces chauffeurs ont de bonnes raisons de se plaindre : « Imaginez acheter un bidon de 20 l d’essence à 400 mille, et faire payer les passagers au prix normal, 9.500 FBU pour le trajet Bujumbura-Kayanza et 12.600 pour Ngozi, c’est impossible et avec 4 personnes à bord du taxi collectif. Maintenant, tout cela est fini, les commissaires sont venus apaiser les conducteurs, et ils ont accepté d’être souples ».

Un chauffeur de bus faisant le trajet Kayanza-Ngozi approché confie que ce n’était pas une grève mais un appel à un dialogue : « Nous voulions que les autorités prennent en compte nos problèmes. On sait tous qu’on ne nous donne pas d’essence sur les stations, si l’on est toujours en fonction, c’est qu’on essaie de s’en sortir. Aucun bus n’était en service hier dans l’avant midi. Seuls quelques taxis collectifs de type Toyota Probox faisaient le transport ».

Il continue à expliquer qu’ils haussent les prix pour au moins récupérer le montant dépensé pour l’achat de carburant sur le marché parallèle : « Si je m’approvisionne en Tanzanie ou si j’entends qu’à Nyamitanga, il y a du carburant, vous comprenez que je ne peux pas demander le même prix que lorsqu’il y a distribution d’essence dans telle station-service. La somme de 30.000 BIF demandée à chaque client peut varier en fonction de l’approvisionnement ».

Toutefois, nuance un autre chauffeur approché, il n’y a pas eu de réponse claire de la part de la police. « Tout ce que les commissaires présents ont promis, c’est qu’ils vont bientôt étudier ce problème ».

Le transport en commun est devenu un casse-tête pour les passagers. Appelé au téléphone depuis Makamba, Ariella N, témoigne qu’il a vécu le calvaire quitter cette province et regagner Bujumbura.

« Je me suis réveillée très tôt le matin pour prendre le premier bus. Il n’y avait même pas du carburant. Un bus de type Coaster est venu. On s’est précipité pour entrer et le prix était fixé à 18 000 BIF. Après un certain temps, le chauffeur a reçu un coup de fil et il lui a été dit d’aller à Kayogoro, parce que là, il y avait des passagers prêts à payer 35.000 BIF jusqu’à Bujumbura. Il nous a tous fait descendre, prétextant feignant qu’il n’avait pas assez de carburant et il s’est précipité vers Kayogoro », déplore cette dame.

« Que le carburant soit disponible »

Charles Ntirampeba, le représentant de l’association des transporteurs du Burundi, ATRABU explique que le phénomène qui s’est déroulé le 11 février 2025 n’était pas une grève des transporteurs : « Ce n’était qu’un manque de carburant pour les taxis collectifs et les bus des agences de voyage ».

Selon lui, les voitures Probox et les bus Hiace, qui desservent l’intérieur du pays, s’arrangent pour avoir de l’essence. « Les chauffeurs viennent de se passer presque 2 mois sans essence. Ceux qui en trouvent, s’arrangent sur le marché parallèle. Le problème qui se remarque est que des agents de la police de roulage les attrapent et les obligent à payer des amendes lorsque ces chauffeurs augmentent le prix du transport, alors qu’ils n’ont pas eu du carburant sur les stations d’essence ».

Le représentant de l’ATRABU suggère que le carburant soit disponible parce que la source de toutes ces mésententes entre les chauffeurs, les passagers et les agents de la police de roulage, est cette pénurie du carburant. « Si le gouvernement le rend disponible, tous les travaux s’effectueront à la normale et les autres problèmes du prix de transport seraient réglés par dialogue avec le ministère du Transport ».

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