Chaque fin de saison rime avec début du marché des transferts (mercato). Sauf qu’il reste un secteur à réglementer dans l’intérêt des joueurs et de leurs clubs.
Rarement on aura vu un marché des transferts aussi agité pour les joueurs de la Primus ligue. Les départs vers Zesco United de la Zambie des joueurs de Messager Ngozi, notamment le talentueux milieu gaucher Enock Sabumukama et le gardien Dieudonné Ntibahezwa semblent se confirmer. Et le transfert du prolifique attaquant d’Athletico Olympique, Alexis Kitenge, vers AFC Leopards SC du Kenya est sur toutes les lèvres.
Une situation inquiétante pour pas mal de fans. « Finalement, les pays de la sous-région penseront que nos clubs forment pour vendre », se plaint Kamran, fan de Vital’o. Et d’ajouter : « La FFB devrait limiter autant que faire se peut les transferts des joueurs. Autrement, la Primus ligue court à sa perte, si les Rwandais, Ougandais ou Kenyans continuent à nous piquer nos meilleurs joueurs. »
« De loin, la pire des mauvaises idées », objecte Jérémie Manirakiza, secrétaire général de la FFB. Pour lui, c’est plutôt une aubaine pour le joueur. « Comme tout travailleur, le joueur a besoin d’une promotion. C’est une opportunité qui ne se présente pas souvent. On les encourage même à saisir leur chance. » D’ailleurs, enchaîne-t-il, le règlement de la FIFA, le permet.
Toutefois, nuance-t-il, cela n’est possible que si le joueur est sous contrat avec son club de départ. « C’est pourquoi, à partir de la saison prochaine, pour professionnaliser davantage la ligue, on a informé chaque club de la 1ère division qu’à partir de la saison prochaine chaque joueur sera régi par un contrat. »
Une mesure qui fera sans doute que les clubs blindent leurs clauses libératoires de leurs joueurs cadres.
Les agents des joueurs, l’autre revers de la médaille
Les agents sont des intermédiaires indispensables dans les transactions entre le club recruteur et le joueur. «C’est à ce niveau que les joueurs doivent être vigilants. Ils doivent connaître la personne censée défendre leurs intérêts dans la négociation de contrat. Dans certains cas, ils peuvent s’avérer véreux », prévient M.Manirakiza.
Selon lui, les joueurs doivent avoir à l’esprit que la connaissance des langues (le français ou l’anglais) est un atout de taille. « En comprenant la langue de travail de ton recruteur, tu peux connaître les contours de ton contrat et dégager d’éventuelles aspérités. »
Signalons que la licence FIFA connect – base de données interconnectée des joueurs de toutes les fédérations du monde – doit être opérationnelle à partir de la saison prochaine. M.Manirakiza espère que désormais les va et vient des joueurs burundais seront régulés. Et de conclure : « De la sorte, on saura dans quelle contrée évoluent nos joueurs et éventuellement les aider en cas de litige de transfert.»