Poussées par la pauvreté et le chômage, de jeunes filles et femmes burundaises gagnent les pays du Golfe via le Rwanda et l’Ouganda et prennent l’avion au Kenya. Le phénomène prend de l’ampleur alertent des associations.
Dans une conférence de presse ce lundi, à l’occasion de journée mondiale contre la traite des êtres humains, Dieudonné Nshimirimana, porte-parole de la solidarité de la jeunesse chrétienne pour la paix et l’enfance (Sojpae) a indiqué que «64 cas ont été enregistrés ces 3 derniers mois dont 23 en provenance du Kenya».
Le rapport sur 5 ans (2011-2016) de la Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance (Fenadeb) indique que 1.000 personnes ont été victimes de ce trafic. 824 d’entre elles sont des filles et femmes burundaises. Depuis, les chiffres ont considérablement augmenté.
Jacques Nshimirimana, le président de la Fenadeb parle d’une augmentation de 3.000 cas en 2 ans. «Environ 4.000 personnes sont victimes de cette traite de 2015-2018 au Burundi».
D’après ces associations, il est difficile d’empêcher des gens qui partent dans l’espoir de trouver un emploi dans ces pays. Pour M. Nshimirimana, ces Burundaises ont le droit de chercher un emploi où elles veulent.
Les associations invitent le gouvernement à signer un accord avec les pays du Golfe, afin que ces personnes puissent y travailler dans la légalité et la dignité. «C’est cet accord qui les protégera. Les femmes devraient cesser d’y aller avant sa conclusion ».
Samantha Sindakira, assistante du chef du projet sur la traite des personnes à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’immigration devrait être réglementée comme c’est le cas dans d’autres pays : «En Tanzanie, il y a l’agence des services de l’emploi TAESA». C’est une branche du ministère du Travail en charge du recrutement qui facilite la conclusion de bons contrats avec leurs employeurs.
La journée mondiale de lutte contre la traite des êtres humains de cette année est célébrée sous le thème : «Mobilisons-nous pour la prévention et la répression de la traite des personnes et la protection des victimes».