A l’issue d’une conférence de presse tenue ce vendredi 15 octobre, le président du parti Sahwanya-Frodebu, Pierre-Claver Nahimana, a précisé que le rôle de qualification de génocide revient en premier aux Etats et non à l’ONU.
Pour le président du parti Sahwanya Frodebu, son parti n’a eu de cesse de solliciter une qualification « des événements sanglants de 1972 » depuis 1992.
« Il s’agit d’un génocide des Hutu du Burundi commis par le pouvoir politico-militaire dirigé par le colonel Michel Micombero à l’époque des faits », tranche-t-il.
Pour lui, le régime incarné par le premier président de la République est également responsable d’autres crimes commis notamment contre des Tutsi, soit par confusion (jugés hutu du fait de leur faciès) ou étiquetés de monarchistes.
Tout en appréciant le travail accompli par la Commission Vérité et Réconciliation, Pierre-Claver Nahimana recommande à cette commission d’accélérer ses travaux et d’en transmettre les résultats aux institutions prévues par la loi « pour qu’au cours de l’année 2022 le peuple burundais arrive à assumer collectivement les ’’événements’’ auxquels il a été soumis par le pouvoir en place à cette époque ».
Et de demander également à la Commission présidée par Pierre-Claver Ndayicariye « de redoubler d’efforts » dans le traitement des autres périodes sanglantes ayant endeuillé le peuple burundais.
Concernant le risque d’ingérence dans les travaux de la CVR, Pierre-Claver Nahimana se justifie. « Un parti politique a parfaitement le droit de donner son avis sur les événements du passé ».
Et de concéder toutefois que si la CVR présente un rapport dont les conclusions divergent du diagnostic du Sahwanya-Frodebu, celui-ci « s’ajusterait ».
Interrogé sur la qualification de génocide qui revient en principe à l’ONU, le leader du Frodebu évoque le rôle des Etats. « C’est aux Etats à qui il revient de qualifier les événements en premier. L’ONU viendra plus tard s’appuyer sur les recherches et les conclusions émises par les Etats pour qualifier les faits à son tour ».
Rappelons que l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya, sous la houlette du Sénat burundais, a animé en mai dernier, une série de conférences sur la tragédie de 1972. A l’issue de ces conférences, il avait été demandé au Gouvernement de qualifier les événements sanglants de 1972 de « génocide des Hutu ».
Pour moi, ignorant de l’histoire comme peut l’être un occidental ayant eu des relations accidentelles avec des Burundais,
… pour moi, la question fondamentale à la quelle je n’ai pas de réponse définitive est celle-ci :
quelle l’origine profonde de ce clivage meurtrier de la population burundaise en deux groupes qui se sont opposés de manière sanglante à différentes reprises ?
Pastoralistes et agriculteurs semblent avoir pu coexister intelligemment avant l’irruption des premiers colons, puis des deuxièmes. Alors ? Si le clivage est le cadeau empoisonné abandonné au Burundi par le colonisateur belge, quelle aberrante fidélité vous condamne-t-elle, amis Burundais, à cultiver ce clivage –
– plutôt que de le voir tel qu’il est probablement : la transplantation au Burundi d’un clvage qui affectait le colonisateur chez lui, dans la Belgique des Flamands et des Wallons ?
Ce nouveau regard, possible, ne va pas pouvoir effacer les horreurs perpétrées, ni abolir les pertes et les deuils. Mais il pourrait affermir la conscience que vous avez tous, Hutus comme Tutsis et Tutsis comme Hutus, été victimes d’une construction des colonisateurs qui leur était utile et leur permettait d’asseoir leur domination.
L’Indépendance vous a été actroyée (rires dans l’assistance), mais il vous reste encore à vous affranchir de ce malheureux héritage de votre passé colonial, et de vous penser, de vous sentir, de vous savoir citoyennes et citoyens du même pays : le Burundi.
JerryCan, qui se mêlait de ce qui ne le regarde pas et va boire sa bière au bistrot du coin…
Monsieur Crettol
Je voudrais d’abord vous remercier pour votre intérêt constant pour le Burundi. Dans un pays ou on a parfois l’impression d’être condamnes a vivre des drames en vase clos, l’intérêt des gens comme vous fait chaud au cœur. Je n’ai pas la prétention de répondre en quelques lignes aux questions fondamentales et légitimes que vous vous posez légitimement concernant le Burundi et son histoire. Qui suis-je pour avoir cette prétention.
L’origine profonde du clivage meurtrier et délétère entre les composantes ethnopolitiques au Burundi: je ne sais pas par ou commencer. Celui ou celle qui viendra vous dire que les ethnies sont une construction coloniale et n’existaient pas dans le Burundi precolonial serait un fieffe menteur. Pas mal d’expressions populaires révèlent cette méfiance et cette rivalité atavique entre les ethnies dans le Burundi precolonial (« umuhutu umuvura amaso bwaca akayagukanurira » : un Hutu, tu lui guéris les yeux et, le lendemain, il te fusille du regard, « umuhutu umukura imvunja bwaca ngo ngwino twiruke »: un Hutu, tu lui enlèves des chiques aux pieds et, le lendemain, il te défie a la course. Les expressions citées révèlent une méfiance atavique des Tutsi envers les Hutus, mais je peine a trouver des expressions qui démontrent la même attitude de méfiance en sens inverse. Toujours est-il que le système monarchique burundais avait réussi a trouver un certain équilibre entre les uns et les autres, comme dans toute société. Meme en Occident, de nos jours, un certain équilibre est a trouver constamment entre ceux qui s’inquiètent pour ‘la fin du monde et ceux qui s’inquiètent ‘pour la fin du mois’).
La construction sociopolitique du Burundi precolonial était basée non pas sur des ethnies mais sur des clans. Ce qui ne veut pas dire que les ethnies n’existaient pas, on vient de le voir. Par ailleurs, un vieil burundais adage résume fort bien la situation: »umwami akubaza umuryango ntakubaza ico warariye »: le roi cherche a te demander ton clan et non pas ce que tu as mange la veille ». L’umuryango en question en Afrique en général et au Burundi en particulier c’est-a-dire la famille (une notion a géométrie tout a fait variable dans le contexte africain et burundais) renvoie non pas a l’ethnie mais au clan: Pour une raison très simple: dans un système sociopolitique et monarchique qui était fonde sur des clans (c’est-a-dire un système de filiation patrilinéaire pouvant fort bien traverser la ligne de fracture ethnique (on retrouve couramment au Burundi des clans Hutu, Tutsi et Twa portant le même patronyme) la notion de clan prenait tout son sens dans la mesure ou c’est l’appartenance clanique qui permettait au système monarchique en place de déterminer le genre de service (parlons plutôt de corvée) que la cour pouvait exiger de toi en tant qu’individu appartenant a un groupe clanique déterminé(donc pas ethnique). J’espère que vous me suivez toujours.
Par ailleurs, dans une construction sociale fondée sur la pratique des arts, des métiers et des professions, la stratification sociale positionnait au sommet de la pyramide sociale, tous ceux, Hutu comme Tutsi ou Twa qui témoignaient d’un penchant avéré (ou des aptitudes) pour la pratique de certaines activités socio-économiques socialement considérées telles que l’élevage des bovins. Je ne voudrais faire hurler personne ici, tel n’est pas du tout mon intention. Les clans Hutu, Tutsi ou Twa qui s’adonnaient a des activités socio-économiques articulées autour de l’élevage des bovins tenaient le haut du pave dans le Burundi monarchique et precolonial. A travers le système des corvées, la monarchie burundaise precoloniale avait donc réussi a faire de l’ethnie un « fait de nature ». Les rivalités et les luttes des uns et des autres autour de la question du contrôle de l’Etat burundais postcolonial viendront réifier, chosifier et instrumentaliser l’appartenance ethnique. Mais ca, c’est une autre histoire.
Et les tutsis massacrés le 29 avril 1972? On parlera alors de double génocide
Et les tutsis masssacrés en 1993 : génocide des tutsis!!
Reka ivyo bintu mwibukire hamwe abishwe bose hanyuma mutere imbere mwirinde kutazosubira kubirwamwo!!! Iyo ni impanuro ya kivyeyi!
Reka tubanze ducukumbure ukuri kose, tumenye qui a fait quoi et qui était responsable de quoi ainsi que les mobiles. Apana kurimira kugwiri, gukangariza ko, ku globalisa, amalgamer….
Ibitagushimishije gomba uze urabifuta mugabo biraserukira ahandi
Je pense que cet article devrait être fermé aux commentaires.
Pourquoi fermer les commentaires? Empêcher les gens d’exprimer ce qui se trouvent dans leurs cerveaux à l’instar de ceux qui ont commis des ignominies en 1972 en empêchant les familles de pleurer les leurs. Fermer un espace d’expression est contre productive et même psychopathogène in finé.
Parce que les articles comme celui-ci déchaînent les passions. De plus, il y a des gens qui souffrent depuis des dizaines d’années et en lisant ces commentaires, c’est comme si on continue de tourner le couteau dans leur plaie. Et ce n’est pas les victimes de 1972 seuls que cela va affecter, c’est toutes les victimes.
Il n’y a a rien qui ne s’est pas dit à propos de 1972. Laissons la CVR faire son travail. C’est ce que le chef du FRODEBU aurait dû faire. Il a un devoir de réserve tant que la ou les enquêtes ne sont pas encore terminées.
Je ne demande pas qu’on ferme l’espace à la libre expression. Et pour le fond de cet article, je crois qu’il y a un risque. Comme toute affaire pendante en justice, laisser les opinions se déchaîner risque d’influencer les enquêteurs de la CVR et les autres décideurs dans le choix et l’orientation de leurs recommendations.
Enfin, vous constaterez que ma suggestion n’a pas été suivie. C’était seulement une opinion.
Non au contraire il faut en parler les barundi ont besoin de savoir, c’est l’histoire de notre pays les allemands et les juifs l’ont fait. L’Afrique du Süd l’ont fait aussi. Il y’à gens qui racontent n’importe quoi pcq. Ils n’ont jamais su la vérité épuis on se parle, on s’embrasse nous sommes tous les enfants du pays sans éxception.