Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Tragédie de 1972 : La CVR accusée d’être obsessionnelle

Tragédie de 1972 : La CVR accusée d’être obsessionnelle
Dans un communiqué du 3 mars, la CVR a annoncé qu’elle allait lancer prochainement des séances d’audience publique et à huis-clos sur la période de 1972.

Le 3 mars, la Commission Vérité et Réconciliation a sorti un communiqué où elle annonce la tenue prochaine d’audiences publiques et à huis clos sur la période 1972-1973. Une démarche qui rencontre le rejet de politiques et d’activistes, pointant un parti pris de la CVR sur cette période. Une accusation que réfute Pierre-Claver Ndayicariye.

Tout part d’un communiqué qui a fait le tour des réseaux sociaux. La Commission Vérité et Réconciliation annonce qu’elle lance, à partir du mois de mars, des séances thématiques d’auditions publiques et à huit clos sur la période 1972-1973. Elle a précisé que la province pilote qui va abriter ces activités sera la province Ruyigi.

Et d’ajouter également, dans le même communiqué, que la CVR va revenir sur les jugements rendus pour cette période.
Rappelons qu’au cours de l’année dernière, la CVR avait rendu un rapport qui a été validé par l’Assemblée nationale et qui avait établi notamment qu’il y a eu un génocide des hutus en 1972.

Des politiques et des activistes en total désaccord

D’après le président de l’association AC-Génocide Cirimoso, Térence Mushano, il n’est pas normal que le président de la CVR se concentre sur la période de 1972 alors que le Burundi a connu d’autres périodes sombres. « Il y a eu 1965, 1969, 1972, 1988, 1991, 1993 et les années qui ont suivi. Alors pourquoi cette focale sur 1972 ? »

Térence Mushano, président de l’AC-Génocide Cirimoso: « L’accent mis sur 1972 coïncide avec le silence des autorités face aux tueries ayant visé les membres de l’ethnie tutsi »

Il estime que si le but avancé par la CVR en se focalisant sur 1972 était de profiter des témoins vivants de cette période avant qu’ils ne disparaissent, il aurait fallu commencer par 1965. Le président de l’association AC-Génocide Cirimoso estime qu’il aurait fallu que la CVR soit composée d’experts onusiens. « Au regard des conflits qui ont endeuillé le pays qui portent essentiellement un cachet ethnique, il fallait des experts étrangers et indépendants pour départager les versions historiques avancées d’un côté par les composantes hutu et de l’autre, par les composante tutsi »

Celui qui défend que c’est plutôt un génocide des tutsi qui s’est produit en 1972 (en référence aux massacres perpétrés dans les provinces du sud à la même période), juge que l’accent mis sur 1972 coïncide avec le silence des autorités face aux tueries ayant visé les membres de l’ethnie tutsi. « A titre d’exemple, en octobre 2022, il nous a été interdit de commémorer le triste anniversaire du massacre d’une centaine d’élèves du lycée de Kibimba au mémorial qui leur est dédié. C’est anormal ! »

Pour le président du parti Uprona, Olivier Nkurunziza, le rapport rendu public par la CVR l’année dernière sur 1972 était injuste vis-à-vis de l’Uprona. « Le rapport avait établi que le parti Uprona avait commandité et exécuté des massacres en 1972 ! Ce qui est complètement faux ! »

Le député de l’EALA juge que la CVR devrait maintenant s’atteler à travailler sur d’autres périodes sombres de l’histoire du pays. « La réconciliation des Burundais dépendra de la vérité sur toutes les crises qu’a connues le pays. Se focaliser sur une seule période, c’est une façon de diviser le pays !»

Olivier Nkurunziza appelle la CVR à s’intéresser particulièrement au volet réconciliation de sa mission : « Il faut que la vérité qui est mise au jour soit une vérité qui réconcilie. »

Quant au président de l’Uprona anti-gouvernemental, Tatien Sibomana, il soutient que l’intérêt constant porté par la CVR sur la période viole l’Accord d’Arusha qui définit les missions de cette instance. « Il y a eu 1965, 1969, 1972, 1988, 1991, 1993, etc.
Pourquoi travailler uniquement sur 1972 ? »

Selon lui, la commission dirigée par Pierre-Claver Ndayicariye doit avoir reçu des orientations politiques. « La CVR a reçu des injonctions politiques qui devaient attester de l’existence d’un génocide des hutu en 1972 et à charge contre l’ethnie tutsi ! C’est évident »

Le juriste de formation soutient que l’organisation d’audiences publiques après remise du rapport l’année dernière est un non-sens juridique. « C’est quelle procédure qui consiste à d’abord remettre un rapport et ensuite lancer des séances de témoignages ? »

D’après cet ancien député, l’accent mis 1972 de la part de la CVR aurait un but. « Eviter le plus possible d’avancer dans le temps pour traiter les périodes sanglantes où une partie des dirigeants actuels se trouvent mêlés à des tueries d’innocents ».


Pierre-Claver Ndayicariye : « Le grand problème des Burundais, c’est l’impatience »

Face aux accusations partialité qui pèsent sur les activités de la CVR, son président assure qu’aucune période sombre n’échappera à l’examen approfondi de la CVR. Il annonce par la même occasion que l’instance qu’il dirige va démarrer très prochainement ses travaux sur les événements de 1988 de Ntega-Marangara.

Pourquoi se focaliser sur 1972 avec des audiences publiques et à huit clos alors que d’une part, un rapport a déjà été rendu public sur cette tragédie et que le Burundi a connu d’autres périodes d’hécatombes et pour lesquelles la CVR a le mandat d’agir ?

C’est une question assez importante qui traverse l’opinion en ce moment. Pour certains, c’est une question légitime, pour d’autres, c’est une question téléguidée et enfin pour d’autres, c’est une question de passion parce que le Burundi a connu plusieurs cycles de violences.

Et les gens qui posent ce genre de questions oublient une chose : c’est que la CVR a une méthodologie de travail, une méthodologie pour mener les enquêtes, une méthodologie pour conduire les auditions, une méthodologie pour chercher, identifier et exhumer les fosses communes et prochainement une méthodologie pour conduire et organiser les audiences publiques, les audiences à huit clos et les audiences thématiques.

Tout ce que je viens d’énumérer est prévu par la loi de novembre 2018. Mais quand on annonce une nouvelle phase, l’opinion croit qu’on invente une nouvelle phase qui n’est pas prévue par la loi.

Les audiences publiques, les audiences thématiques, les audiences à huit clos, sont prévues par les articles 53 à 56 de la loi de la CVR. Nous nous inscrivons dans une méthodologie, nous nous inscrivons dans une loi. Mieux encore et là, les gens seront encore surpris, même après les audiences, nous avons encore une autre activité qu’on devra réaliser : c’est le recensement des personnes décédées, des personnes disparues, des personnes qui en ont protégé d’autres pendant cette crise mais aussi nous avons à identifier les personnes qui ont accepté de demander aux familles des victimes.

Mais le mandat de la CVR ne couvre pas que la période de 1972…

Le mandat de la CVR s’étale de la période 1885-2008. Et puisque nous sommes en train de parler des activités de la CVR, nous venons de décortiquer la période de la présence allemande, la période de la colonisation belge, l’arrivée des missionnaires blancs au Burundi, nous venons d’analyser la période de la monarchie finissante en 1966 qui coïncide avec l’arrivée au pouvoir de Michel Micombero.

Nous nous profondément penchés sur la période qui va du début des années 1960 à 1971, une période marquée par des tueries successives, des coups d’Etats et des complots téléguidés par les pouvoirs publics qui vont de l’assassinat du Prince Louis Rwagasore à la tentative de coup d’Etat de 1971 impliquant des tutsis Bahima de Muramvya (Affaire Ntungumburanye) en passant par l’assassinat de Pierre Ngendandumwe, le massacre des syndicalistes de Kamenge en 1963, les massacres de Busangana et Bugarama en 1965, … tout cela sera contenu dans ce rapport que la CVR va prochainement présenter au Parlement réuni en congrès.

Les Burundais sont impatients et nous les comprenons. Chacun porte sa douleur. Quand on a perdu les siens en 1993, en 1991 ou en 1988, on voudrait que la réalité sorte le plus rapidement. Cette attente est légitime. Nous demandons de la patience parce qu’aucune période ne sera oubliée.

Maintenant que nous avons fini de décortiquer et d’analyser la période qui part de 1885 à 1971, nous annonçons au public que nous allons nous attaquer aux tueries de Ntega-Marangara (1988) à partir du mois de juillet—août de cette année.

Que personne n’impose une méthodologie de travail parce que nos enquêtes, nos investigations, nous les voulons approfondies et pas bâclées comme voudraient nous y mener certains burundais. Et à la fin, vous n’avez pas la vérité mais une demi-vérité.

A quoi servent les audiences publiques maintenant ?

Les audiences viennent renforcer, confirmer la vérité déjà trouvée dans les archives à travers les fosses communes, les témoignages mais aussi dans la doctrine et les ouvrages. Les audiences publiques aident aussi le maximum de gens à s’exprimer dans la communauté parce qu’elles se déroulent sur un site où les personnes témoins d’arrestations ou de massacres peuvent lever le doigt pour s’exprimer.

Ensuite, ces audiences ont aussi le rôle d’aider les burundais à quitter la globalisation. Le drame de notre pays, c’est quand on dit que les hutus ont tué ou que les tutsi ont tué. Nous voulons que les audiences publiques disent c’est Pierre ou Dismas qui a tué parce que les ethnies ne tuent pas, les partis politiques ne tuent pas, ce sont les individus qui tuent.

Enfin, les audiences servent à identifier les gens propres. Souvent, des personnes sont élues à la tête de communes, de collines et de quartiers. Et après les élections, les gens boudent et ne peuvent rien dire. La démarche des audiences conduit à ce qu’on appelle dans le jargon transitionnel « le veting ». C’est-à-dire avoir des gens propres pour diriger les institutions et non pas les criminels qui se font passer pour des sauveteurs ou des innocents.

Est-ce que ces audiences publiques ne risquent-elles pas d’être influencées par les conclusions du rapport que vous avez rendu public ?

En aucune façon. Pourquoi ? Aux audiences publiques qui seraient conduites à Ruyigi et Giheta, prend la parole toute personne qui la demande. Mais gare à vous si vous voulez mentir ! Parce que ceux qui nous ont trompés pendant les auditions, leur partie du mensonge est toujours complétée par une vérité dite par d’autres témoins. Le Burundi est petit.

Tellement petit que les plus hautes autorités judiciaires, militaires ou administratives en 1972 qui sont venues témoigner à la CVR et qui n’ont livré qu’une petite partie de la vérité de ce qu’ils ont fait, dans les villages, au centre de Rumonge ou de Muyinga, leurs faits et gestes sont rapportés par les veuves qui les ont vu arrêter leurs maris, piller les biens de la maison ou s’accaparer la voiture du fonctionnaire qui venait d’être enlevé ou tué.

Savez-vous qu’en 1972, il y avait beaucoup de veuves tutsi mariées à des hutu et dont les frères n’ont pas osé dire la vérité dans la fraîcheur. Mais, dix, quinze, vingt ans après, les veuves connaissent l’auteur de l’assassinat de leurs maris. Nous avons une diversité d’informations : un ancien haut fonctionnaire de la justice encore en vie est une personne ressource, un ancien commandant militaire en vie est aussi une personne ressource.

Ailleurs, ces audiences publiques, on les appelle des assemblées foraines, c’est-à-dire que prend la parole celui qui a à dire. Mais on comprend que ces audiences publiques gênent certains.

Pourquoi, d’après vous ?

Parce que les gens qui se sont fait passer pour des innocents seront cités lors de ces audiences. Il faut noter que les témoins de la communauté parlent du présumé auteur vivant, du présumé auteur absent mais aussi du présumé auteur décédé.

Voilà l’importance de ces audiences publiques qui arrivent au bon moment. Parce que même au niveau méthodologique, même au niveau psychologique, on ne pouvait pas commencer par les audiences publiques parce que c’est un moment de passion.

Mais le temps que nous venons de passer au niveau de la CVR : 4ans de travail, d’information, d’explications, d’exhumations, d’auditions et d’exploration des archives, c’est un moment suffisant pour préparer les citoyens à amortir psychologiquement le choc de la vérité.

Des observateurs prétendent que la CVR obéit à un agenda politique en se focalisant sur 1972 au vu du fait que certains parmi les dirigeants actuels du pays, sont des orphelins de 1972. Qu’en dites-vous ?

Dans ce pays, on cherche à donner des réponses à de fausses questions. Quand nous allons annoncer que nous comptons travailler sur 1988, il y aura des gens pour nous dire pourquoi nous ne nous attaquons pas à 1993.

Mais j’aimerais déjà leur rappeler qu’avant 1993, il y a eu des tueries en 1991. En fait, le grand problème des burundais, c’est l’impatience. L’impatience face à une commission qui a une mission et qui doit avoir une méthodologie de recherche de la vérité.

Maintenant, parlons des orphelins. Cette lecture est totalement fausse parce qu’il y a des orphelins tutsi de 1972, il y a des prêtres tutsi tués en 1972-1973. Il y a des militaires tutsi liquidés en 1972-1973. Nous avons les noms. Il y a des veuves tutsi et elles sont nombreuses. Et voilà comment des propos tenus sur un comptoir de cabaret, blessent l’ensemble de la communauté nationale. En 1972-1973, les bahutu sont morts, les tutsi sont morts.

Il faut que les burundais patientent. Notre démarche méthodologique est une démarche scientifique qui vise à exhumer la vérité. J’aimerais que les gens comprennent qu’au niveau de la CVR, il n’y a pas de survol, il n’y a pas de travail bâclé. Il y a besoin d’approfondir pour saisir la gravité des atrocités commises dans le passé.

C’est le seul moyen d’aboutir à une vérité qui réconcilie. Une enquête bâclée signifie une vérité cachée. Une vérité cachée signifie une fausse réconciliation et une fausse réconciliation signifie que la démarche du pardon est bloquée d’avance.

La seule issue que nous avons, c’est de quitter la globalisation et la solidarité ethnique négative. Au niveau de la CVR, nous cherchons une vérité au service de la réconciliation. Il n’y a pas d’agenda caché ou quoi que ce soit. Et je finirais par ces mots : Il faut vivre ensemble, il faut survivre ensemble.


Eclairage

Jean-Claude Nkundwa : « Il n’y a pas de réconciliation possible avec la méfiance et les soupçons »

Pour le spécialiste en résolution pacifique des conflits, la CVR doit mener une communication efficace pour rassurer toute la population sur le but des travaux qu’elle mène et éviter les soupçons de parti pris, notamment par rapport à la période de 1972.

Dernièrement, le président de la CVR, dans un communiqué du 3 mars, a fait savoir que la CVR compte organiser à partir de ce mois de mars des audiences publiques et à huis clos. Or, la même institution avait produit un rapport qui fut validé par l’Assemblée nationale qui a établi qu’un génocide des Hutus a eu lieu en 1972. Pourquoi revenir sur cette période de 1972 alors que le rapport est déjà produit et qu’il y a d’autres épisodes sanglants que le pays a connus ?

Je ne sais pas si travailler sur les événements de 1972 suppose qu’on a oublié les autres périodes. Car le Burundi a connu des atrocités au cours d’autres périodes. Donc, commencer par 1972 est juste le premier niveau, peut-être qu’on va continuer avec d’autres périodes. Il y a un problème de communication. Le processus de recherche de la vérité et de réconciliation est complexe et demande beaucoup d’efforts et de compréhension pour que les gens en saisissent réellement le but.

Jusqu’à présent, le problème est qu’on est en train de se focaliser sur 1972. Et les gens se demandent le but de cela. Le but est juste d’exposer les faits liés à 1972 ou pour la réconciliation ? Si c’est la réconciliation, il faut que les gens le comprennent. Si c’est pour revenir uniquement sur les faits de cette période, cela n’apportera pas beaucoup d’importance pour la nation.

Ça peut peut-être calmer certains esprits mais aussi énerver les autres. Là je vois que le problème réside au niveau de la communication. Il faut que la CVR explique avec insistance à la population le but de sa démarche.

Ces questions sont soulevées parce que qu’on n’a pas encore commencé à travailler sur d’autres événements notamment ceux de 1988, 1993… pour produire des rapports. Si on entame des activités sur d’autres périodes, ces questions vont tarir. Il faut que les leaders de la CVR s’expliquent face à la population pour éviter des questions inutiles.

Est-ce que la CVR est dans son droit de pouvoir à nouveau travailler sur 1972 en organisant des séances publiques et thématiques alors qu’elle a déjà produit un rapport sur la même période ?

Bien sûr. Le rapport définitif n’est pas encore terminé. Il y a plusieurs autres activités attendues. Par contre, je ne comprends ces auditions à huis clos. Peut-être qu’ils ont des explications pour ce genre d’audience. Sinon dans d’autres pays, ces audiences sont publiques et retransmises à la télévision. Mais selon l’analyse du contexte, la CVR peut décider que les audiences se fassent à huis clos.

Je reviens sur le problème de la communication. Pourquoi ces activités huis clos, pourquoi ce n’est pas télévisé ? Il faut expliquer la raison pour que les gens comprennent. Chaque fait a des motivations.

Quand on parle des événements traumatiques, il y a des soupçons, un manque de confiance. Pour éviter tout ça, il faut de la communication, permettre les gens de poser des questions. Cela permet à la CVR de continuer son travail en ayant le soutien de toute la population et toutes les parties prenantes. Chacun est conscient que le processus est pour le bien de la nation.

Il faut insister sur la communication pour que tous les groupes concernés marchent avec la CVR dans tout son processus.

Est-ce que les séances d’audience publiques prévues ne risquent-elles pas d’être influencées par le contenu du rapport déjà rendu public ?

Cela renvoie à la question de savoir comment ces audiences seront organisées. Si les questions sont de nature à influencer l’opinion, elles peuvent aider à valider le rapport déjà fait. Mais si les intervenants ont la liberté d’expression, ça peut être l’inverse. Je ne vois pas de problème quand elles sont bien conduites. Je reviens toujours au manque de la communication qui fausse tout.

Je ne comprends pas pourquoi on fait deux activités dans une même phase historique. Si la CVR s’y attarde pour permettre aux gens de comprendre, les audiences peuvent corriger les manquements dans le rapport. Le rapport n’est pas complétement fini. Il y a encore beaucoup de vérités historiques à découvrir.

Que pensez-vous des accusations portées contre la CVR comme quoi elle obéirait à un agenda politique en se focalisant sur 1972 étant donné que certains dirigeants burundais sont orphelins de 1972 ?

Si ces inquiétudes seraient valides, ce serait une perte pour la nation et pour toute une génération. Au contraire, avoir des victimes de cette période au pouvoir devrait conduire à une vraie réconciliation. Si elles ont le pouvoir en main, c’est l’opportunité pour la nation d’aller vers la réconciliation. Car si ce sont les bourreaux qui dirigent, ils auraient cherché à se protéger pour montrer que rien ne s’est passé.

Je reste toujours confiant que le but n’est pas de fausser la vérité. Leur pouvoir doit être utilisé pour amener le pays à une réconciliation réussie. Il faut gagner la confiance de la population car il n’y a pas de CVR sans but de réconciliation. Il faut se réconcilier avec la nouvelle génération et l’histoire. Il faut ouvrir une histoire commune pour toute la génération.

Pour éviter ces inquiétudes, il faut communiquer à chaque instant. Le manque des informations suscite de la méfiance. Il faut qu’il y ait de la transparence. Il n’y a pas de réconciliation possible avec la méfiance et le soupçon.

CVR

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Kariburyo

    Pourquoi 1972?
    Parce que 1972 c’est des massacres délibérés à l’échelle d’un génocide contre les Hutu par les boureaux Tutsi pour ces raisons évidentes:
    – piller leurs biens
    – occuper leurs postes dans diverses fonctions etc..
    N’a-t-on pas vu de simples secrétaires ou même plantons tutsi avant 1972 dans la fonction publique et même dans des sociétés privées devenir des directeurs de département ou chef de service aussitôt après les massacres. Je pourrais citer des noms.
    Sans parler de ceux qui du jour au lendemain sont devenus propriaitaires des batiments, véhicules etc… appartenant aux Hutu massacrés.
    C’est malheureux de constater que la plupart de ceux qui défendent l’indéfendable sont des progénitures ayant profité des tous ces biens mal acquits par leurs parents bourreaux.

    • ntare minott

      Malgré sa publication, le rapport sur le prétendu génocide contre les hutus n’a attiré aucune attention au niveau de la communauté intrenationale.
      C’est sans doute pour cette raison q la CVR et le pouvoir du Cndd veulent une fois de plus ramener ce rapport devant le public avec espoir que les médias surtout occidentaux y prêteront attention.

      Les audiences publiques dans un pays sans liberté d’expression valent quoi au juste??

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