406 Burundais victimes du trafic humain ont été dénombrés par la Fenadeb (Fédération des associations engagées dans le domaine de l’enfance au Burundi) en 2018. 132 ont été réintégrés dans leurs familles par l’association Solidarité de la jeunesse pour la paix et l’enfance (SOJPAE) depuis mars 2018 jusqu’aujourd’hui.
C’est à l’occasion de la journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains que ces organisations donnent l’état des lieux du trafic humain au Burundi.
Le président de la SOJPAE, David Ninganza, affirme que la plupart de ces victimes proviennent des pays du Golfe. Elles sont de deux catégories : les jeunes femmes parties à l’insu de leurs maris et les mineurs, manipulés, à la quête d’un « bon travail ».
Ce défenseur des droits humains confie que le « recrutement » de ces victimes s’opère sur leurs collines, par des personnes qui les connaissent bien. « Des complices ciblent des personnes facilement manipulables. »
M. Ninganza indique que la réintégration des victimes qui sont de retour est difficile car parties à l’insu de leurs familles. Il dit qu’il faut convaincre ces dernières de les accueillir.
Il affirme que le mouvement de départ continue. Selon lui, il est difficile d’éradiquer le trafic humain dans un pays où la pauvreté et le chômage battent leur plein.
Il propose quelques solutions : la sensibilisation de toutes les communautés sur l’existence de la traite humaine au Burundi. La vigilance des autorités qui livrent les documents de voyage, surtout les administratifs communaux. Il faut une police spécialisée dans la lutte contre la traite humaine.
Le coordinateur de la Fenadeb, Isidore Nteturuye, appelle les parents à être plus vigilants pendant cette période de vacances. Désœuvrés, les jeunes sont plus exposés.