Des départs de femmes et même des jeunes hommes vers les pays du Golfe à la recherche du travail sont signalés ces derniers mois sur certaines collines de la commune de Rumonge.
Le représentant de l’Observatoire national de lutte contre la criminalité transfrontalière « ONLCT, où est ton frère » en provinces de Bururi et Rumonge indique que dans le centre urbain de Rumonge et sur plusieurs collines de cette commune des départs de femmes et des jeunes hommes y sont signalés.
Plusieurs sources contactées précisent que ces femmes partent vers les pays arabes comme Oman, l’Arabie saoudite, le Koweït, tandis que les jeunes hommes partent vers les pays de l’Afrique australe dont l’Afrique du Sud, le Mozambique et les pays limitrophes du Burundi comme la Tanzanie et la R.D.C.
Ce représentant de cette ONG locale souligne qu’il y aurait un réseau de trafiquants qui collabore avec ceux des autres pays pour faciliter le transport et le transfert de ces personnes.
La population se demande comment ces gens franchissent les frontières alors qu’elles sont surveillées à cause de la Covid-19. « C’est clair qu’il y a des personnes qui travaillent en réseau pour le recrutement, le transport et le transfert de ces personnes ».
Démanteler le réseau des trafiquants, une urgence
Des informations émanant de certains pays de la sous-région comme le Kenya et l’Ouganda font état d’arrestations de femmes burundaises victimes du trafic par la police en transit vers les pays arabes.
Le représentant de l’organisation « ONLCT, où est ton frère » demande l’engagement et la collaboration des Etats pour démanteler ces réseaux de trafiquants des êtres humains, une sorte d’esclavage moderne.
Selon lui, il faut un travail en synergie de la police, l’administration territoriale, des ONG de défense des droits humains, les confessions religieuses, la population. Il demande surtout à la population de dénoncer les personnes qui viennent opérer des recrutements.
Une personne qui a requis l’anonymat résident dans le quartier Swahili de la ville de Rumonge confirme ces départs et indique que ces personnes partent à cause du chômage.
Elle précise que les jeunes filles, les jeunes femmes et les jeunes hommes se bousculent pour être candidats dans la clandestinité souvent à l’insu de leurs parents.
Cette personne demande aux opérateurs économiques, à l’Etat de créer ici au Burundi des opportunités d’emploi pour que ces jeunes gens puissent être embauchés ou développer les techniques d’entrepreneuriat pour pouvoir gagner leur vie étant chez eux.