Prime Mbarubukeye, président de l’Observatoire national contre la criminalité transnationale (ONRCT, Où est ton frère), tire la sonnette d’alarme : «Des femmes habitant les quartiers défavorisés en mairie de Bujumbura sont en train d’abandonner leurs maris dans la clandestinité.» Un bon nombre d’entre elles proviennent des zones Kinama et Kamenge de la commune Ntahangwa.
D’après lui, le phénomène de trafic humain va crescendo depuis le début de cette année. Il fait savoir que 17 femmes ont été arrêtées au cours de ce mois. Elles vont principalement dans trois pays : l’Arabie Saoudite, l’Oman et le Koweït.
M. Mbarubukeye demande aux autorités d’évoquer avec leurs homologues saoudiens la question de rapatriement des victimes. Pour rappel, le 2ème vice-président de la République est en ce moment en visite en Arabie Saoudite.
Timothée Niyonkuru, habitant de la zone Kamenge, est l’une des victimes. Sa femme a été interceptée vendredi 10 novembre en province Kirundo. Elle lui avait laissé un bébé d’une année. « Cela faisait deux semaines depuis qu’elle l’avait sevré.»
M. Niyonkuru fait savoir qu’un message écrit lui est parvenu vers 16 h sur le ’’voyage’’ de sa femme.
Des sources au sein de la police indiquent que cette dernière ne ménage aucun effort pour mettre un terme à ce phénomène. Néanmoins, elle n’y parvient pas car, affirment-elles, il y a beaucoup d’argent dans « cette affaire ».
M. Mbarubukeye souligne que plus de 350 femmes ont été arrêtées depuis janvier dernier.