Le ministère de l’Énergie et des Mines a annoncé une réforme pour lutter contre le trafic de carburant dans la ville de Bujumbura. Dès le 3 septembre 2024, la distribution de carburant dans la ville sera entièrement digitalisée pour les bus, mini-bus et taxis. Cependant, la société civile ainsi que les conducteurs de bus estiment que la meilleure solution serait de rendre le carburant disponible.
Nous sommes au centre-ville de BUJUMBURA. Il est 11 h, sur le parking des bus desservant le nord de la capitale. Un groupe de chauffeurs de bus discute de l’annonce du ministère de l’Énergie et des Mines. « Nous nous demandons si cette digitalisation va être une solution à la pénurie de carburant », se questionnent-ils.
Interrogé, un des chauffeurs indique que la digitalisation de la vente de carburant n’est pas une mauvaise idée, mais que l’approvisionnement en carburant en quantité suffisante serait préférable. « Digitaliser la vente du carburant ne va pas résoudre le problème de pénurie. Je ne vois aucun intérêt dans tout cela. À mon avis, la solution serait la disponibilité du carburant, sinon cette digitalisation ne servira à rien », dit-il.
Un taximan rencontré sur l’avenue JRR explique sous anonymat que la revente du carburant acheté à la station-service au marché noir ne cessera que lorsque le carburant sera disponible. « Vous croyez que la revente du carburant au marché noir va finir avec cette digitalisation ? Pas du tout. Avant cette pénurie, il n’y avait pas de digitalisation et tout le monde achetait le carburant aux stations-service. La seule solution, c’est la disponibilité du carburant. »
Les conducteurs rencontrés sur le terrain se demandent également pourquoi seuls les bus, mini-bus et taxis sont concernés par cette mesure, alors que d’autres véhicules pourraient également être impliqués dans le trafic de carburant.
La digitalisation pour prévenir les fraudes
Le système de digitalisation vise à mieux contrôler le peu de carburant dont le pays dispose et à prévenir les pratiques frauduleuses. Cette réforme va garantir une gestion plus transparente des stocks de carburant dans les stations-service.
Selon Ibrahim Uwizeye, le ministre de l’Énergie et des Mines, la digitalisation permettra d’éviter que les véhicules se servent à plusieurs stations pour revendre le carburant sur le marché noir. « Les véhicules et les stations concernés seront immatriculés et suivis numériquement pour s’assurer que chaque litre de carburant est correctement distribué ». « Il sera facile de savoir quels véhicules ont été servis, » a ajouté le ministre.
Ibrahim Uwizeye précise également que la digitalisation facilitera la surveillance pour les autorités et les propriétaires de stations. « Avec la digitalisation, il sera possible de contrôler la quantité de litres dont chaque station dispose et la quantité vendue. » La Société pétrolière du Burundi, SOPEBU, assurera la coordination de cette nouvelle méthodologie.
Digitalisation : Une solution superficielle ?
Cette méthode de digitalisation suscite des questions parmi la population, les chauffeurs ainsi que la société civile, notamment sur la capacité de la SOPEBU à mobiliser les ressources nécessaires et sur la formation des pompistes pour utiliser cette nouvelle technologie. Gabriel Rufyiri, le responsable de l’OLUCOM, explique que la méthodologie, l’approche et la stratégie qu’un gouvernement utilise pour que le carburant soit géré d’une manière équitable et rationnelle est la bienvenue.
Selon lui, le problème est que tous les Burundais et tous les résidents du Burundi ont besoin du carburant. « Digitaliser ou pas, ce n’est pas ce dont les Burundais ont besoin. Ils ont besoin de la disponibilité des produits pétroliers », ajoute-t-il.
Le représentant de l’OLUCOM explique que la digitalisation aurait été plus efficace si elle était mise en œuvre par des individus fiables. « Pour nous, la digitalisation est toujours la meilleure solution pour toutes les choses. Mais tant que les individus qui la mettent en œuvre ne sont pas fiables et intègres, il y aura toujours des problèmes. La mesure en soi est extraordinaire, mais le problème réside dans les individus et le système qu’ils utilisent. »
Rufyiri affirme que la solution durable serait la disponibilité du carburant. « Pour nous, la solution est de rendre le produit disponible. C’est la solution dont on a besoin. Toutes les autres solutions sont des solutions superficielles. »
le problème du carburant ne sera pas résolu parce qu’il n’y a pas du carburant suffisantes à venir.autre chose pourquoi cette digitalisation concerne sur les bus, Muni bus et les taxis ? pour moi le problème n’est pas là.ils puissent amener du carburant suffisantes beaucoup des problèmes seront résolus.
oui, la digitalisation comme réponse car pas de pénurie de courant électrique … on en reparle après l’attribution du marché a la société qui va gérer cela …
Ceux qui s’adonnent aux reventes du carburant profitent de leur penurie. C’est pourquoi le gouvernement devrait faire de son mieux pour prendre des dispositions necessaires afin de parvenir A importer les quantites suffisantes de carburant sinon cette digitalisation annoncee n’apportera aucun repis. Il ne faut depenser des moyens pour des tentatives de solutions alors que la vraie solution est connue de tous.