Samedi 23 novembre 2024

Sports

Tokyo 2020 : le Burundi retient son souffle

24/07/2021 4

Avec une délégation composée de six athlètes, dont quatre seront à leur 1ère participation, le Burundi aborde ce rendez-vous planétaire avec des ambitions modestes. Iwacu revient sur leur parcours.

>>Natation

Belly Crésus Ganira, un nouveau défi

 C’est un sacré challenge qui attend le recordman national du 50 m papillon, 100 m et 200 m crawl. Avec un chrono de 54’’00″’03’’’’, l’ancien pensionnaire du club École de natation de Fitness(Enafit), durant ces deux années, n’a cessé d’évoluer. En témoigne ses bons résultats qui ont fait qu’il intègre le centre d’entraînement basé à Dakar. Solide dans sa propulsion, malgré ses 21 ans, il  espère des JO une chose : apprendre des meilleurs nageurs du monde. « A tout prix descendre sous les 54 ».Quant à la suite, qui sait? Peut-être que je pourrais taper dans l’œil des recruteurs étrangers ». Il sera dans les bassins à partir du 25 juillet.

 Odrina Kaze, l’étoile montante

Impossible de ne pas déceler en elle cette rage de vaincre  de son aînée, l’ancienne olympienne Elsie Uwamahoro. Plus étonnant, c’est sa marge de progression. « Chaque fois, elle se fixe de nouveaux défis. Une preuve que bien encadrée, d’ici 4 ans, elle pourrait titiller les grandes nageuses de ce monde », témoigne un de ses coéquipiers en club. Elle est une passionnée de natation depuis son bas âge (4 ans). « Rares sont les fois où vous la verrez entrain de forcer. Bien qu’elle fasse le sprint (50m), elle sait quand il faut couper l’eau pour se propulser ». A bientôt 20 ans, la spécialiste du 50 m crawl rêve d’un nouveau challenge : « Peut-être un centre d’entraînement équipé pour m’améliorer davantage. » Signalons qu’à l’instar de Belly Crésus, Odrina n’a pas décroché les minima qualificatifs. Grâce à leurs bonnes performances, ils ont été invités à Tokyo par la fédération internationale de natation.

>>Athlétisme

 Eric Nzikwinkunda, enfin le sacre?

Tous les observateurs avisés sont unanimes : la seule possible chance que le Burundi décroche une médaille. Très attendu sur le 800 m, durant ces deux dernières années, l’ancien pensionnaire du club les Ambassadeurs Burundais d’Athlétisme(ABA) n’a cessé de progresser. Des efforts vite récompensés par une précoce qualification pour ces Jeux Olympiques de Tokyo. « Je me sens bien, je me suis bien préparé. Rien ne m’empêche de rêver grand ». En se qualifiant avec un chrono de 1’45″16″‘, Eric ne cache pas qu’il devra se donner à fond pour espérer décrocher le précieux sésame olympique. Quant à ses concurrents directs (Nigel Amos, etc), il se dit confiant : « Il y a de cela quelques semaines, je me suis entraîné avec eux. J’ai vu leurs tactiques de course. » Et de conclure : « En tout cas, je suis prêt pour lutter à armes égales. »

 Olivier Irabaruta, le revanchard

Le natif de Mbuye (province Muramvya) ne rêve que d’une chose : enfin inscrire son nom dans le gotha des grands athlètes mondiaux. Déjà présent à Londres en 2012 et à Rio en 2016, Olivier et Francine Niyonsaba seront les seuls athlètes ayant participé à une olympiade. Une expérience, espère-t-il, qu’il mettra à profit au cours de ces 32èmes olympiades. Toutefois, un hic : ancien spécialiste du 5000 m et 10.000m, pour ces JO, il concourra sur le marathon. Une transition, indique-t-il, faite en douceur. Qualifié avec un chrono de 2h10’32 », son défi sera de descendre sous les 2h8′.

Francine Niyonsaba, la renaissance ?

Absente aux Mondiaux tenus en 2019, à cause de son hyper-androgénie, la vice-championne olympique sur 800m n’a pas baissé les bras. En vraie battante, elle a su se réinventer, migrant sur le 5000 m et 10.000m. Au départ, une transition que plus d’un pensait impossible. «Un défi de taille car se réadapter sur de nouvelles distances nécessitant une grande endurance était improbable », observe un entraîneur. Un pari réussi. Tour à tour, lors du meeting de Montreuil, en juin dernier, avec un chrono de 14’54″38 »«, elle se qualifie sur 5000 m. Un exploit qu’elle réédite une semaine après à Hengelo. Sur un chrono de 31’08 »51 »’, elle décroche ses minima sur le 10.000 m. Malgré une rude concurrence éthiopienne et kényane, des performances qu’elle espère rééditer à Tokyo : « Je suis bien dans ma peau. Sans doute que l’impossible peut devenir possible.»

>>Boxe

Ornella Havyarimana, la tenace

Se servir de sa dernière expérience des championnats du monde qui se sont déroulés en Russie, il y a deux ans, pour rebondir. Invitée spéciale de la commission tripartite grâce à sa marge de progression, la native de Kamenge ne rêve que d’une chose : se révéler au monde. « Elle ne baisse jamais les bras. Autant dire qu’elle va canaliser toute son énergie pour ainsi corriger ses petits déchets tactiques », confie un coéquipier à l’entraînement.

Abonnée présente sur les rings internationaux dans la catégorie des -51kgs (elle a déjà boxé en Inde, Thaïlande, en Russie, au Gabon, Ndlr), Ornella veut désormais franchir un cap : enfin passer de boxeuse amateur à boxeuse professionnelle. Un objectif, reconnaît-elle, difficile à atteindre sans de bonnes prestations aux JO de Tokyo.

Pour rappel, ces JO se tiendront du 23 juillet au 8 août.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Juma Manirakiza

    Bonne chance à tous nos représentants. Portez haut le drapeau de notre Nation.

  2. Maquet

    Bonne chance à vous toutes et tous chers frères et sœurs burundaise.
    De tout cœur avec vous,🇧🇮🇧🇮🇧🇮🇧🇮🇧🇮 une fana du Burundi.

  3. James King

    Oya ntakigenda ntaba athlètes dufise

    • Yan

      Francine umugaye iki? Abandi bati: « ikibano kirakengereza »; abandi ngo « difficile d’être prophète chez soi »

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