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Téléphonie mobile : probable hausse des coûts d’appel

05/05/2013 Commentaires fermés sur Téléphonie mobile : probable hausse des coûts d’appel

Le gouvernement vient de revoir à la hausse la taxe sur la téléphonie mobile. La crainte de la hausse des coûts de la communication gagne les clients. Des réserves chez les patrons des compagnies de téléphonie.

<doc4565|left>Partout ailleurs dans le monde, les sociétés de téléphonie mobile gagnent énormément d’argent, révèle un client, habitant de la commune urbaine de Rohero, en Mairie de Bujumbura. Pour lui, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans certains pays, l’unité pour la communication, c’est l’heure : « Chez nous, c’est la minute. » Cet habitant, qui a vécu 10 ans en Europe, souligne, par ailleurs, que dans beaucoup de pays, avec le temps, le coût de la communication va baissant.
Selon un commerçant rencontré au marché central de Bujumbura, si le coût de la communication est revu à la hausse, ce sera dur pour les hommes d’affaires : « Nous faisons souvent des commandes de marchandises chez nos fournisseurs de l’étranger sur téléphone », indique-t-il. Pour lui, ce sera une grande difficulté pour ce groupe d’individus, car ils risquent de travailler à perte. « Nous risquons de consommer plus en téléphonie que nous gagnons en marchandises », signale-t-il.

Un motard du Sud de la capitale n’en revient pas : « Tel que nous connaissons nos hommes d’affaires, ils doivent revoir à la hausse le coût de la communication, et celui de l’appareil téléphonique. » Et il affirme passer souvent des appels à ses voisins ou amis pour leur demander s’ils ont besoin de faire des courses ou louer sa moto toute la journée. Il estime que s’il passera 3 semaines sans mettre d’unités dans son téléphone à cause des coûts exorbitants de la communication, il ne gagnera plus. « Et si un de mes deux enfants tombe malade la nuit, comment vais-je alerter mes amis ? », s’interroge-t-il.

« C’est le flou total »

Régis Nsengiyumva de la compagnie ECONET dit qu’il est encore tôt pour s’exprimer à propos de cette hausse de taxes. Parce qu’il ne sait pas si elles concernent le chiffre d’affaires, l’importation de l’équipement ou les redevances sur les fréquences. « Nous l’avons appris comme tous les autres citoyens sur la voie des ondes, nous sommes dans le flou total », souligne-t-il. En outre, il s’inscrit en faux contre l’assertion du gouvernement selon laquelle les compagnies de téléphonie mobile gagnent énormément. « Cela dépend de l’effectif de clients dont dispose chacune », fait-il remarquer.

Une source à la compagnie Leo (Ucom) rassure : « Il n’y aura sûrement pas de hausse des prix des appels. J’estime qu’on va faire des compensations pour éviter de revoir à la hausse les coûts en vue de garder de bonnes relations avec nos clients. »
Iwacu a essayé, en vain, de contacter les compagnies Tempo Africell et Onamob (service de la téléphonie mobile de la société Onatel) pour recueillir leurs avis à propos de cette mesure.

A l’origine …

C’était le 7 juin 2012, le ministre des Finances, Tabu Abdallah Manirakiza, a écrit à tous les ministres pour leur demander de proposer la révision du budget. Il leur demander de ne plus engager des dépenses, sauf salaires et dettes jusqu’à la révision du budget. Tabu leur envoie cette correspondance au moment où une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) est à Bujumbura pour évaluer le Burundi. Une revue de suivi budgétaire qui n’a pas été concluante, car le gouvernement n’a pas pu fournir certaines données, selon un communiqué de FMI.

Et le ministre a mentionné qu’il y a un déficit de 90 milliards prévus dans la loi budgétaire 2012. Parmi les mesures annoncées pour compenser ce manque, il était envisagé la hausse de la taxe sur la téléphonie mobile, la consommation de la bière, tabac, etc., les produits de luxe qui n’ont aucune incidence sur le niveau de vie de la population, selon le ministre des Finances. Une mesure prise le 28 juin lors de la révision budgétaire à l’Assemblée Nationale.

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