Le gouvernement du Burundi, la RDC et le HCR ont lancé ce lundi 14 août, un projet pilote pour un retour volontaire des réfugiés burundais.
Lundi 14 août, vers 11h, l’officier de police à la frontière signale que le convoi du HCR s’apprête à quitter Lusenda. L’attente s’annonce longue. Vers 14h30, des officiels arrivent sur les lieux. En tête Thérence Ntahiraja, porte-parole du ministère de l’Intérieur et de la formation patriotique, Nadine Gacuti, gouverneure de Bujumbura et une délégation du bureau du HCR au Burundi.
La circulation est alors bloquée. De l’autre côté de la RDC, des policiers congolais s’activent. C’est finalement vers 15h que le convoi composé de trois camions et d’un coaster du HCR arrive. A bord 70 réfugiés burundais au lieu des 81 annoncés par certaines sources officielles burundaises dans la matinée. Après enregistrement, deux familles sont choisies pour traverser le pont à pied pour procéder à la remise officielle.
François Manonda, chargé des opérations de la commission nationale pour les réfugiés en RDC, a remis aux autorités burundaises les formulaires de rapatriement volontaire de ces différentes familles. Les autres rapatriés ne descendront qu’à leur arrivée au site de transit du HCR sis à Kajaga.
Fatigués et fiers mais…
« J’ai fui le pays en 2015 avec mes parents parce que nous avions peur qu’une guerre n’éclate », confie un rapatrié natif de Gatumba. Son retour a été motivé par la sécurité qui règne dans le pays. Ce jeune homme rejette les informations selon lesquelles il y aurait des gens qui empêchent les autres de rentrer : « A Lusenda, tous ceux qui veulent rentrer peuvent le faire sans problèmes.» Il précise qu’il s’était fait enregistrer, il y a trois mois. Il ajoute que tous ceux qui étaient inscrits sont rentrés.
Jean Karenzo, père de trois enfants, natif de la commune Rugombo, avance lui aussi l’insécurité comme raison pour quitter le pays en 2015 : « C’est la peur qui m’avait poussé à fuir le pays. Après avoir constaté que rien ne s’est passé, et après avoir perdu ma belle-mère dans le camp à cause de la famine, j’ai pris la décision de rentrer.» Louise Nimpaye, sa femme, demande un appui conséquent car leurs conditions de vie sont plus précaires qu’avant leur départ : « Nous avons appris que notre maison a été détruite. » Cette mère est arrivée exténuée après plusieurs heures de route.
Ces rapatriés sont fatigués de la vie du camp. « La vie y est très compliquée. Ils ne nous donnent pas assez à manger. 15 $ par personne et par mois sont très insuffisants », confie Jumatano Ntunzwenimana, un des rapatriés, originaire de Murwi, province Cibitoke. Ce père de famille de cinq personnes précise qu’on ne leur donne pas de nourriture. « C’est grâce à cette somme que nous devions nous approvisionner en nourriture tout un mois.» Il confie que c’était difficile de manger une fois par jour. Il a fui en 2016 pour cause de famine. Cet homme affirme que c’est suite à l’appel du président de la République qu’il s’est finalement résolu à rentrer.
70 d’entre eux sont rentrés du camp de Lusenda en RDC. Une goutte d’eau dans l’océan, le seul camp de Lusenda hébergeant plus de 30 mille Burundais, selon une source officielle congolaise. Les données du HCR du 31 juillet dernier font état de 432. 822 réfugiés répartis dans huit pays (RDC, Kenya, Malawi, Mozambique, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Zambie. La Tanzanie héberge, à elle seule, plus de 240 mille.
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Bujumbura s’en félicite
« Soyez les bienvenus dans votre pays. La sécurité règne sur tout le territoire national. » C’est par ces mots que M. Ntahiraja les a accueillis avant de leur remettre un drapeau national. Il leur a annoncé qu’un paquet retour leur sera donné, les a rassuré que leurs biens ont été bien gardés. Et que des tôles sont disponibles pour les nécessiteux au niveau de son ministère.
« Tous les réfugiés aimeraient rentrer au pays. Mais à cause de fausses informations sur le Burundi, ils attendent de voir comment les premiers seront accueillis pour suivre.»
Toutefois, il admet que toutes les modalités pratiques de rapatriement ne sont pas encore très bien définies : « C’est lors de la réunion tripartite à Dar-Es-Salaam, ce 31 août 2017, que tout sera défini pour créer les bonnes conditions de rapatriement des réfugiés burundais.»
Concernant le changement d’effectif des rapatriés, M. Ntahiraja fait savoir que 11 réfugiés burundais ont eu des empêchements à la dernière minute.
Le HCR prêt à assister
« Toute personne souhaitant rentrer dans son pays, tout réfugié burundais exprimant cette volonté sera assisté par le HCR », a déclaré Soufiane Adjali, représentant adjoint du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Burundi. Ainsi un paquet retour fait de couvertures, de nattes, de savons, de moustiquaires, de seaux, de sous-vêtements … leur a été remis. Avec une somme de 60 $ par tête. Et de leur promettre un accompagnement sur leurs collines d’origine afin de les aider à se réintégrer socialement.
Concernant l’arrivée d’autres réfugiés, M.Adjali précise qu’il n’y a pas encore de calendrier préfixé. « C’est un processus. Nous travaillons main dans la main avec le gouvernement. Nous allons identifier des sites de transit parce qu’on ne peut pas ramener des gens pour créer un désordre.»
« J’ai fui le pays en 2015 avec mes parents parce que nous avions peur qu’une guerre n’éclate », confie cet ancien réfugié et Jean Karenzo, cet autre ancien refugié de confirmer que « C’est la peur qui m’avait poussé à fuir le pays. Après avoir constaté que rien ne s’est passé, et après avoir perdu ma belle-mère dans le camp à cause de la famine, j’ai pris la décision de rentrer.». Ceci est valable pour 90% des burundais qui ont fui en 2015 pour être pris en otage par après par les hommes politiques sans foi ni loi et qui en ont fait un fond de propagande international pour dire à ce qui veulent les entendre, de Genève à Paris en passant par New York, Addis Abeba et ailleurs..
Depuis mars 2015, un propagande nauséabonde s’est mis en place pour crier au génocide tantôt en cours, tantôt en préparation, tantôt imminent. Quel âme fragile, celle d’un tutsi de surcroit et de quelqu’un de l’opposition aurait résisté à ce sirène du mal ? Maintenant que ce génocide n’a pas eu lieu et qu’il n’aura pas lieu, encourageons nos compatriotes à rentrer dans ce pays et sortir de cette misère qu’est un camp de réfugié…
J’espère que la misère ne crée pas les réfugiés. Ces derniers penseraient-il s’enrichir avec ce maigre capital ? « Avec une somme de 60 $ par tête ». Travaillons pour le développement de cette masse rurale qui voit les terres se rétrécir comme une peau de chagrin. Mettons en place des projets qui désengorgent ce monde rural qui n’en peut plus. Chers politiciens, vous rendez-vous compte de cette bombe sur laquelle nous sommes assis ? Y-aurait-il une politique de limitation de naissances ? De plus, les citoyens désespérés font les enfants dans l’espoir qu’il y en ait au moins un qui ne subisse pas le sort des cataclysmes burundais : guerres, maladies non soignées, famines,… Je me demande comment on peut prendre plaisir à gouverner ce pays en le laissant dans cet état.